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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Ménard, René: Jean de Bologne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0228

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JEAN DE BOLOGNE

ean Boullogne, connu en Italie sous le nom de Giovanni ou Gian
Bologna, et en France sous celui de Jean de Bologne, est né à Douai,
à une époque où cette ville faisait partie des Pays-Bas. Le nom de Jean
■de Bologne que nous lui donnons pourrait faire croire qu'il s'agit d'un
artiste bolonais et non d'un flamand, mais ne pouvant pas réagir contre
une habitude invétérée, force nous est de maintenir le nom sous lequel
l'artiste dont nous allons parler est connu dans notre pays.

La date de sa naissance n'est pas absolument certaine : Baldinucci
la place vers 1525, Borghini vers i^o, et Mariette vers 1529; c'est
cette dernière opinion qui a été adoptée parle Catalogue du Louvre.
Gravure de Bomon, gon père le destinait tout simplement à être notaire; mais rien ne peut

d'après des types elzéviriens. 1

entraver une vocation irrésistible, et il fallut, malgré les intentions
bien arrêtées de la famille, placer le jeune homme chez un sculpteur de Douai nommé Beuch, où
Jean de Bologne commença ses études artistiques. Son maître, qui dans sa jeunesse avait Visité
l'Italie, lui décrivit si bien le -pays des merveilles, comme on disait alors, que notre jeune artiste résolut
d'aller visiter Rome. Il séjourna deux ans dans la ville éternelle, où il reçut des conseils de Michel-
Ange.

On raconte à ce sujet que Jean de Bologne porta un jour au vieux maître un modèle de son inven-
tion qu'il avait terminé avec un soin extrême; mais Michel-Ange ayant pris dans ses mains le modèle
en cire qu'on lui apportait, en changea totalement la disposition, disant au jeune homme qu'il fallait
apprendre à composer une figure et à l'ébaucher avant de songer à la finir. Quelle que soit la véracité
de cette anecdote, il paraît certain que Jean de Bologne a fréquenté Michel-Ange, auquel d'ailleurs il
se rattache complètement par ses tendances.

Si le séjour de Rome a été utile à Jean de Bologne pour ses études, il ne semble pas qu'il ait fait
de grands profits dans cette ville, ni même qu'il y soit parvenu à gagner sa vie d'une façon quelconque,
en sorte que, ne pouvant y prolonger son séjour autant qu'il l'aurait voulu, il résolut de retourner dans
son pays natal. En passant par Florence, il fît la connaissance de Bernardo Vecchietti, orfèvre et fon-
deur en bronze, qui passait pour un homme très-riche et très-instruit. Ce Vecchietti, ayant vu les des-
sins que le jeune artiste rapportait de Rome, l'engagea fortement à prolonger son séjour à Florence
et lui en facilita les moyens en pourvoyant à ses besoins et en mettant à sa disposition un logement
dans sa villa, où il avait une forge et tin atelier.

Il est difficile de savoir au juste si, en faisant cette proposition à un étranger, Vecchietti voulut
agir en Mécène encourageant un débutant ou simplement en fabricant, exploitant un jeune homme
qu'il trouvait habile. Il avait de hautes relations, et dans une lettre à François de Médicis, auquel il
envoie deux figures de Termes esquissées par Jean de Bologne, on remarque cette phrase signi-
ficative : « Si vous désirez qu'elles soient fondues et nettoyées dans mon atelier, ce travail sera fait
avec tout soin et toute diligence. »

Son atelier était attenant à la villa dont nous avons parlé, qui était située à environ cinq kilo-
mètres de Florence et qu'on appelait il Reposo. Cette villa, qui était un rendez-vous d'artistes et de
beaux esprits, renfermait en outre une collection d'œuvres d'art qui fait honneur au goût de Vecchietti.
Cet heureux amateur possédait, entre autres choses, un fragment du carton de la Guerre de Pise par
Michel-Ange, une étude d'homme mort par Léonard de Vinci, le modèle du Perse'e de Cellini, etc.
 
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