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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Rioux-Maillou, Pedro: Notices sur les fleurons, culs-de-lampe et lettres ornées de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0276

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NOTICES

SUR LES

FLEURONS, CULS-DE-LAMPE

ET LETTRES ORNÉES DE L'ART1

II

JEAN COUSIN

eu d'artistes ont autant embarrassé les critiques et les biographes que
Jean Cousin. A l'heure qu'il est, les dates de sa naissance et de sa mort
sont-elles elles-mêmes bien connues? Il est permis d'en douter. Dans
tous les cas, nous avouons notre ignorance en cette matière. On l'a fait
naître successivement en 1460, en i^o, puis, en dernier lieu, vers 1500.
M. Frédéric Villot, qui a réuni des documents extrêmement intéres-
sants sur Jean Cousin, se contente de fixer des dates approximatives.
Ces dates étant généralement admises, nous les donnons : vers 1500
pour la naissance de notre artiste, vers 1^89 pour sa mort. Émeric
David, dans son Histoire de la sculpture française, adopte ces deux dates
comme étant les plus probables. Jean Cousin, dit-il, est « né à Soucy, près Sens, à la fin du
XVe siècle... Suivant Félibien, il vivait encore en 1589. On croit généralement qu'il mourut vers
cette époque. »

Selon le même historien, confirmé en cela encore par des critiques plus récentes, Jean Cousin,
quoique sans aucun doute il se soit nourri des beautés de Michel-Ange et de Raphaël, ne vit jamais
l'Italie. Il semble avoir débuté dans la carrière artistique par la peinture sur verre. On lui donne pour
maîtres dans ce genre Jacques Hympe et Tassin Grassot, tous deux peintres-verriers. Il était, comme
nous venons de. le dire avec Émeric David, natif de Soucy, près Sens, et fut tout naturellement un des
décorateurs de la cathédrale de cette dernière ville. Les vitraux du portail du midi, représentant la
légende de saint Eutrope, donnent l'idée de la connaissance profonde qu'il avait de son art. Saint-Ger-
vais de Paris possédait de superbes vitraux peints par Pinaigrier et Jean Cousin ; une partie de ces
peintures existe encore. Selon la tradition, notre artiste serait encore l'auteur de cinq vitraux en gri-
saille du château d'Anet. Dans son Recueil des œuvres choisies de Jean Cousin, M. Ambroise-Firmin
Didot publie un vitrail de la chapelle du château de Fleurigny dont le sujet est la Sibylle Tiburtine et
qui est très-remarquable. 1

Jean Cousin, comme tous les grands artistes de son temps, avait un talent à peu près universel.
Pinceaux, pointe, crayon, ciseau, tout lui était bon. Nous venons de le voir peintre de vitraux, nous
allons maintenant le considérer sous un autre aspect.

Le Musée du Louvre possède une magnifique toile de Jean Cousin : le Jugement dernier. Ce
tableau, placé d'abord dans l'église des Minimes du bois de Vincennes, transporté, à la suite d'une
tentative de vol, dans la sacristie de cette même église, oublié longtemps, occupe maintenant la place

1. Voir VArCj 2' année, tome IV, page 125.
 
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