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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Genevay, Antoine: Joseph Vernet, [1]
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Tourneux, Maurice: Une lettre inédite de Marilhat
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0076

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L'ART

Acqua, Berardi, Canale et bien d'autres; en Hollande, Fokke ; en Allemagne, Wrenck, Weirotter,
Wiesbrod, Schlicht, etc. Enfin, tout inexpérimenté qu'il fût, Vernet, lui aussi, avait voulu faire de la
gravure; il réussit, et on connaît de lui cinq pièces qui ne sont point sans mérite.

Tout en poursuivant ses succès, l'élève de Manglard était devenu un vieillard; toujours adoré du
public, il avait cependant entendu quelques voix lui conseiller le repos, et, pour le défendre contre la
critique, il ne pouvait plus compter sur le bon et fulminant Diderot; morts aussi, Carie Van Loo (1765),
le marquis de Marigny, Soufflot (1781), Lépicié, le maître de son fils (1784), et, depuis des années, le
salon de M'"4 GeofFrin avait fermé ses portes; l'habile femme mourut en 1777- Un règne nouveau
s'était levé, des regains de nouvelles amours consolaient M'"0 Du Barry. Joseph, dont la santé avait tou-
jours été excellente, souffrait quelquefois, perdait un peu la mémoire et faisait attendre les toiles pro-
mises; mais, d'un œil tranquille et satisfait, il avait le droit de regarder en arrière; sa vie était sans
tache, il laissait une œuvre immense, et dans le genre créé par lui il avait porté des qualités nouvelles,
et jouissait d'une réputation sans rivale. Comme père de famille sa tâche était remplie ; Emilie mariée
et mère, Carie, de l'Académie, Livio, pourvu, Vernet pouvait donc clore ses livres de raison, et travail-
leur lassé se coucher sur ses gerbes. Aussi bien, des jours terribles approchaient, une nouvelle école
de peinture se levait, — temps nouveau, hommes nouveaux, — Claude Joseph Vernet, peintre du roi,
conseiller à l'Académie, s'éteignit « aux galleries du Louvre % le jeudi 3 décembre 1789 ».

Nous n'avons point la pensée de formuler un jugement sur le peintre célèbre ; ce serait plus diffi-
cile qu'il ne semble. Depuis l'époque où il régnait sans conteste, l'étude plus serrée, plus sincère, plus
intime de la nature, l'influence féconde de l'école anglaise ont, chez nous, opéré une révolution com-
plète dans la manière de voir, de sentir et de rendre le paysage. Des yeux habitués à admirer les
tableaux de Constable, de Français, de Daubigny, de Millet, à se baigner dans les rosées matinales de
Corot, ont quelque peine aujourd'hui à se tourner vers les toiles de Vernet. Qu'on les regarde pour-
tant, elles tiennent bon, elles resteront — un peu au-dessous — à côté de celles de Claude Lorrain
et du Poussin. Par son abondance, sa science de la composition, par son charmant esprit, la vivacité
de sa touche, le choix de ses sujets, la façon leste dont il enlève ses personnages et son incontes-
table originalité, le bon, l'honnête Joseph Vernet, aimable d'esprit, main excellente, demeurera cer-
tainement une des gloires de la peinture française.

A. Genevay.

Fac-similé d'une gravure d'Augustin de Saint-Aubin.

UNE

LETTRE INÉDITE DE MARILHAT

a destinée de Prosper Marilhat a été singulièrement douloureuse. 11 est mort
en 1847, ^ trente-sept ans, privé de raison, et depuis vingt-huit ans il attend la
gloire qu'un admirable article de Théophile Gautier, le seul que nous connais-
sions, lui avait promise. Cet article parut d'abord dans la Revue des Deux Mondes
du i 'r juillet 1848. Il a été réimprimé dans un volume que l'on ne rencontre pas
facilement atnourd'hui, l'Art moderne. Ainsi donc quelques pages écrites six
mois après la mort de Marilhat, publiées au lendemain des journées de juin et

d'après des tvpes elzéviriens, r * 1 1 1 1 1

enfouies dans un livre devenu rare, c'est tout ce que Marilhat a obtenu de ses
contemporains. « C'est un tort, dans ce siècle affairé et distrait, de mourir-jeune, si l'on veut laisser de

I. Extrait mortuaire s.igné par Car!c Vernet, Chalgrin et Honoré Guibert, sculpteur, beau-frère du défunt.
 
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