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Ménard, René: Les émaux cloisonnés de la Chine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0166
Fleuron tiré d'un Ovide de i6ji.
LES ÉMAUX CLOISONNÉS
DE LA CHINE
n ignore quand on a commencé à faire
des émaux cloisonnés. « L'art de l'émail-
leur, dit Champollion-Figeac, était cer-
tainement pratiqué par les anciens habi-
tants de Thèbes. » D'un autre côté, un
assez grand nombre d'ouvrages grecs et
romains, présentent de charmants des-
sins formés de fils de verre coloré dis-
posés en mosaïque et soudés par le feu.
S'il s'agit seulement de l'émail appli-
qué à la poterie, tout le monde recon-
naît que les anciens en ont connu l'usage
et pratiqué la fabrication. Mais s'il s'agit
de l'émail fondu sur métal, comme nous
le voyons dans les émaux cloisonnés
chinois, la question change tout à fait
d'aspect.
Dans son savant travail sur l'émail,
M. Delaborde cherche à établir la rela-
tion qui existe entre les émaux byzan-
tins et ceux de l'extrême Orient. « Les
émaux byzantins, dit-il, présentent incon-
testablement dans leurs nuances cer-
taines analogies avec les émaux des peuples orientaux et nous mènent à cette question : A quelle
époque les arts de la Chine, s'infiltrant à travers l'espace, vinrent-ils trahir leurs secrets aux peuples
de l'Asie, les plus voisins de l'Europe, aux Indous, aux Persans et à ces Arabes que leur existence
conquérante et leur vie nomade rendaient propres à servir de fil conducteur à toutes les données
de l'art et de l'industrie ? Pour répondre à cette question, les textes et les monuments nous font défaut
tout à la fois, mais il est un fait certain, c'est qu'aux plus anciens émaux byzantins d'un ton pâle et
d'une qualité translucide, succèdent, vers le xue siècle, d'autres émaux cloisonnés, mais opaques dans
Tome VII. 10
Fac-similé d'un dessin de H. Toussaint,
d'après un alphabet de Tli. de Bry.
LES ÉMAUX CLOISONNÉS
DE LA CHINE
n ignore quand on a commencé à faire
des émaux cloisonnés. « L'art de l'émail-
leur, dit Champollion-Figeac, était cer-
tainement pratiqué par les anciens habi-
tants de Thèbes. » D'un autre côté, un
assez grand nombre d'ouvrages grecs et
romains, présentent de charmants des-
sins formés de fils de verre coloré dis-
posés en mosaïque et soudés par le feu.
S'il s'agit seulement de l'émail appli-
qué à la poterie, tout le monde recon-
naît que les anciens en ont connu l'usage
et pratiqué la fabrication. Mais s'il s'agit
de l'émail fondu sur métal, comme nous
le voyons dans les émaux cloisonnés
chinois, la question change tout à fait
d'aspect.
Dans son savant travail sur l'émail,
M. Delaborde cherche à établir la rela-
tion qui existe entre les émaux byzan-
tins et ceux de l'extrême Orient. « Les
émaux byzantins, dit-il, présentent incon-
testablement dans leurs nuances cer-
taines analogies avec les émaux des peuples orientaux et nous mènent à cette question : A quelle
époque les arts de la Chine, s'infiltrant à travers l'espace, vinrent-ils trahir leurs secrets aux peuples
de l'Asie, les plus voisins de l'Europe, aux Indous, aux Persans et à ces Arabes que leur existence
conquérante et leur vie nomade rendaient propres à servir de fil conducteur à toutes les données
de l'art et de l'industrie ? Pour répondre à cette question, les textes et les monuments nous font défaut
tout à la fois, mais il est un fait certain, c'est qu'aux plus anciens émaux byzantins d'un ton pâle et
d'une qualité translucide, succèdent, vers le xue siècle, d'autres émaux cloisonnés, mais opaques dans
Tome VII. 10
Fac-similé d'un dessin de H. Toussaint,
d'après un alphabet de Tli. de Bry.