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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Soldi, Émile: Les camées et les pierres gravées, [1]: histoire d'un art qui tombe
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0262

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LES CAMÉES ET LES PIERRES GRAVÉES

HISTOIRE D'UN ART QUI TOMBE

L est un art considéré à tort comme une branche de la numismatique qui,
après avoir joué le rôle le plus brillant dans toutes les grandes civilisations, a
aujourd'hui presque complètement disparu. Pendant que la gravure en mé-
daille est depuis un siècle l'objet des recherches et des commentaires érudits
de la science européenne, la gravure en pierre fine, autrement dit la glyp-
tique, dont l'origine est plus-reculée, le développement plus varié, est oubliée
et délaissée, non-seulement du public, mais aussi des artistes et des savants.
Facile i*» Cousi" Pourtant quel est l'art, après l'architecture, qui ait été plus cultivé dans toutes

les sociétés, qui ait subi des métamorphoses plus étranges, métamorphoses
provenant directement des modifications de ces sociétés? Est-ce la petite dimension des monuments
qui peut expliquer cet oubli? Mais nous espérons le prouver plus loin, telle petite pierre gravée
n'excédant pas deux centimètres de diamètre, a plus d'intérêt historique et artistique que beaucoup
des édifices immenses que l'on déterre à grands frais. Dans cette toute petite pierre, l'art est plus
élevé, plus complet que dans certaines statues colossales célèbres.

Les premiers essais artistiques de l'humanité se manifestent par la glyptique. Les pierres gravées
aident par leurs inscriptions à compléter les chronologies des souverains de tous les peuples orientaux ;
depuis Dunghi, dont le cylindre au British Muséum nous fait remonter jusqu'à la fondation de l'empire
de Babylone, les pierres gravées nous donnent la galerie la plus complète des portraits de person-
nages appartenant aux rangs les plus divers des sociétés passées. Les intailles et les camées nous
rendent une grande partie des œuvres d'art disparues que les graveurs heureusement ont copiées ou
pastichées. Tous les peuples ont attribué aux pierres gravées des vertus mystérieuses. L'histoire de
cet art est aussi celle de la superstition humaine. Si c'est à l'aide des médailles que l'on est parvenu à
tracer les annales des peuples et des rois qui n'ont point eu d'historiens, et dont les actions mémo-
rables auraient pu difficilement être connues sans ce secours, les pierres gravées nous donnent des
renseignements que l'on peut dire plus intimes sur la vie des anciens. Le rôle historique et
anecdotique de la glyptique est infini, la beauté de ses productions atteint à la splendeur, elle a été
l'objet de passions allant à la folie, et, après avoir pris toutes les formes, amélioré, perdu et retrouvé
ses procédés, elle est tombée à l'heure actuelle au rang le plus secondaire de la parure féminine et au
mépris scientifique et artistique le plus injuste.

1.

L'homme est déjà le dominateur du globe quand aux époques préhistoriques il nous laisse quelques
intailles, aux traits enfantins, mais fidèles. L'étonnement est passé, les frayeurs sont calmées, il ne
croit plus aux dangers, celui qui après la lutte de la vie, habitant les cavernes, trace les formes des
monstres antédiluviens condamnés bientôt à disparaître de la surface du globe. Au moyen de la ligne
 
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