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Pinchart, Alexandre: L' histoire de la tapisserie, [1]: 5e Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0053
L'HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
5e EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
appliques a l'industrie.
'exposition organisée cette année par l'Union centrale com-
prend : i" des dessins et des photographies de monuments histo-
riques ; 2° une série de vues de Paris que l'on a intitulée avec
raison : Documents historiques sur l'histoire de cette ville ; y une
collection de tapisseries de haute et de basse-lisse.
C'est à la dernière catégorie seule que nos articles seront
consacrés.
Disons tout de suite que l'Exposition est extrêmement intéres-
sante, et qu'elle se compose de quatre à cinq cents tentures et
meubles étalés dans les vastes salles, dans les galeries et dans les
cages des escaliers du Palais de l'Industrie. Il y en a partout. Déjà,
il v a deux ans, nous avons eu occasion de voir dans ces mêmes
Lettre tirée d'un Trcùll ,U Calligraphie, J
par ie fr«e Vesjasiano AmPhi»reo, de Ferrare (xvi« siècle.) locaux environ cent cinquante tapisseries, qui toutes représentaient
quelque personnage, et fournissaient par conséquent un renseigne-
ment au point de vue de l'histoire du costume, qui était l'objet de l'Exposition de 1874.
On sait que la fabrication de la tapisserie paraît avoir pris naissance au xivc siècle, ou s'être au
moins développée à cette époque. Elle prit rapidement une grande extension. Dans le principe elle
fut exclusivement consacrée à la reproduction des sujets sacrés, puisés dans le vieux et le Nouveau
Testament, dans les légendes de saints ; mais on ne tarda point à représenter des sujets profanes, telles
que des allégories, des compositions empruntées aux romans de chevalerie et à la mythologie; des
scènes tirées de l'histoire ancienne et même de l'histoire moderne et contemporaine. Les listes que
nous avons dressées des tapisseries fabriquées au xiv1' siècle, mentionnent entre autres : le Passage du
Jourdain parles Hébreux ; l'Apocalypse; VHistoire de saint Antoine; l'Histoire des enfants de Renaud de
Montauban ; l'Histoire symbolique du Credo ; l'Histoire de Thésée et de l'Aigle d'or; l'Histoire de Penthé-
silée; la Prise de Babylone par Alexandre le Grand; l'Histoire de Charlemagne ; l'Histoire de saint
Louis, etc., etc. *
En 1386, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre, confia à Michel Bernard,
haute-lisseur d'Arras, le soin de représenter la bataille de Roosebeke, qui avait, quatre années aupa-
ravant, coûté la vie au fils du célèbre tribun Jacques Van Artevelde, sur une tapisserie longue de cin-
quante-six aunes et haute de sept.
Nous avons nommé Arras. C'est dans cette localité que l'industrie en question prit un énorme déve-
loppement, au point de dominer toutes les autres industries locales; on y fabriquait des tapisseries de
toute dimension, les unes destinées à être tendues dans le chœur des églises; d'autres, plus petites,
5e EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS
appliques a l'industrie.
'exposition organisée cette année par l'Union centrale com-
prend : i" des dessins et des photographies de monuments histo-
riques ; 2° une série de vues de Paris que l'on a intitulée avec
raison : Documents historiques sur l'histoire de cette ville ; y une
collection de tapisseries de haute et de basse-lisse.
C'est à la dernière catégorie seule que nos articles seront
consacrés.
Disons tout de suite que l'Exposition est extrêmement intéres-
sante, et qu'elle se compose de quatre à cinq cents tentures et
meubles étalés dans les vastes salles, dans les galeries et dans les
cages des escaliers du Palais de l'Industrie. Il y en a partout. Déjà,
il v a deux ans, nous avons eu occasion de voir dans ces mêmes
Lettre tirée d'un Trcùll ,U Calligraphie, J
par ie fr«e Vesjasiano AmPhi»reo, de Ferrare (xvi« siècle.) locaux environ cent cinquante tapisseries, qui toutes représentaient
quelque personnage, et fournissaient par conséquent un renseigne-
ment au point de vue de l'histoire du costume, qui était l'objet de l'Exposition de 1874.
On sait que la fabrication de la tapisserie paraît avoir pris naissance au xivc siècle, ou s'être au
moins développée à cette époque. Elle prit rapidement une grande extension. Dans le principe elle
fut exclusivement consacrée à la reproduction des sujets sacrés, puisés dans le vieux et le Nouveau
Testament, dans les légendes de saints ; mais on ne tarda point à représenter des sujets profanes, telles
que des allégories, des compositions empruntées aux romans de chevalerie et à la mythologie; des
scènes tirées de l'histoire ancienne et même de l'histoire moderne et contemporaine. Les listes que
nous avons dressées des tapisseries fabriquées au xiv1' siècle, mentionnent entre autres : le Passage du
Jourdain parles Hébreux ; l'Apocalypse; VHistoire de saint Antoine; l'Histoire des enfants de Renaud de
Montauban ; l'Histoire symbolique du Credo ; l'Histoire de Thésée et de l'Aigle d'or; l'Histoire de Penthé-
silée; la Prise de Babylone par Alexandre le Grand; l'Histoire de Charlemagne ; l'Histoire de saint
Louis, etc., etc. *
En 1386, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre, confia à Michel Bernard,
haute-lisseur d'Arras, le soin de représenter la bataille de Roosebeke, qui avait, quatre années aupa-
ravant, coûté la vie au fils du célèbre tribun Jacques Van Artevelde, sur une tapisserie longue de cin-
quante-six aunes et haute de sept.
Nous avons nommé Arras. C'est dans cette localité que l'industrie en question prit un énorme déve-
loppement, au point de dominer toutes les autres industries locales; on y fabriquait des tapisseries de
toute dimension, les unes destinées à être tendues dans le chœur des églises; d'autres, plus petites,