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Mussini, Luigi: Sainte-Marie de la Spina et la chaire de Giovanni Pisano, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0141
SAINTE-MARIE DE LA SPINA. 123
un premier crédit de 3,000 francs pour rassembler les pièces dont M. Fontana avait constaté l'exis-
tence, et en donnant à une commission la tâche de mûrir le projet qui, à la vue du merveilleux
modèle, avait si vivement ému l'opinion publique.
Ce n'est toutefois que le $ février 1873 que le rapport delà commission fut sanctionné par le con-
seil et qu'il fut résolu :
i" De demander à M. Tito Sarrocchi, sculpteur siennois de renom, un devis de la dépense néces-
saire à la reconstruction et réintégration du monument dans le dôme ;
20 De nommer une commission de surintendance, composée de M. Fontana, du fabricien de la
cathédrale et de trois autres membres ;
30 D'inscrire une somme au budget de 1873 pour commencer les travaux ;
40 De réclamer les fragments qui se trouvent dans le jardin de la paroisse de Saint-Sixte, dans
le jardin Pesciolini et auprès de l'église de Sainte-Croix, et d'invoquer le concours de la province et du
gouvernement.
Indépendamment de son remarquable talent comme statuaire, M. Sarrocchi était désigné
d'avance pour cette tâche par son admirable reproduction de la célèbre Fonte Gaja, qui décore la
grande place de Sienne, travail difficile pour lequel l'éminent artiste avait su s'identifier au génie de
Jacopo de la Quercia et s'en approprier le style et le sentiment.
M. Sarrocchi présentait bientôt un devis qui, au total, se chiffrait par une somme de 27,000 francs
comme dépense prévue et certaine, et de 5,000 francs pour l'imprévu, toujours fort à considérer en
de pareils travaux. Dans cette somme l'on comprend le prix des quelques pièces non retrouvées qui
sont sculptées à nouveau, quatre petites statuettes, quelques tètes de séraphin, quelques fragments de
frises, d'arceaux et de chapiteaux.
La ville, la province et l'État ayant fait preuve de la plus patriotique libéralité, la question de la
dépense est complètement résolue. Le talent, l'activité de l'artiste, qui déjà a livré trois statuettes et
d'autres pièces, tout nous donne l'assurance qu'il nous sera très-prochainement donné d'assister à la
réintégration de l'œuvre splendide de Giovanni au sein de la cathédrale.
Les villes d'Italie — et elles se comptent par centaines — que le moyen âge a dotées de monu-
ments plus ou moins remarquables, tous éminemment intéressants au double point de vue de l'art et
de l'histoire, font preuve d'une louable émulation, en s'inspirant des nobles exemples que leur four-
nissent Pise, Florence, Sienne, pour conserver à l'Italie et à tout le monde civilisé ces documents si
instructifs que nous ne constdtons jamais sans profit.
Luigi Mussini, /
Directeur de l'Institut royal des Beaux-Arts de Sienne,
membre correspondant de l'Institut de France.
Fac-similé d'une console composée et gravée par Piranesi.
un premier crédit de 3,000 francs pour rassembler les pièces dont M. Fontana avait constaté l'exis-
tence, et en donnant à une commission la tâche de mûrir le projet qui, à la vue du merveilleux
modèle, avait si vivement ému l'opinion publique.
Ce n'est toutefois que le $ février 1873 que le rapport delà commission fut sanctionné par le con-
seil et qu'il fut résolu :
i" De demander à M. Tito Sarrocchi, sculpteur siennois de renom, un devis de la dépense néces-
saire à la reconstruction et réintégration du monument dans le dôme ;
20 De nommer une commission de surintendance, composée de M. Fontana, du fabricien de la
cathédrale et de trois autres membres ;
30 D'inscrire une somme au budget de 1873 pour commencer les travaux ;
40 De réclamer les fragments qui se trouvent dans le jardin de la paroisse de Saint-Sixte, dans
le jardin Pesciolini et auprès de l'église de Sainte-Croix, et d'invoquer le concours de la province et du
gouvernement.
Indépendamment de son remarquable talent comme statuaire, M. Sarrocchi était désigné
d'avance pour cette tâche par son admirable reproduction de la célèbre Fonte Gaja, qui décore la
grande place de Sienne, travail difficile pour lequel l'éminent artiste avait su s'identifier au génie de
Jacopo de la Quercia et s'en approprier le style et le sentiment.
M. Sarrocchi présentait bientôt un devis qui, au total, se chiffrait par une somme de 27,000 francs
comme dépense prévue et certaine, et de 5,000 francs pour l'imprévu, toujours fort à considérer en
de pareils travaux. Dans cette somme l'on comprend le prix des quelques pièces non retrouvées qui
sont sculptées à nouveau, quatre petites statuettes, quelques tètes de séraphin, quelques fragments de
frises, d'arceaux et de chapiteaux.
La ville, la province et l'État ayant fait preuve de la plus patriotique libéralité, la question de la
dépense est complètement résolue. Le talent, l'activité de l'artiste, qui déjà a livré trois statuettes et
d'autres pièces, tout nous donne l'assurance qu'il nous sera très-prochainement donné d'assister à la
réintégration de l'œuvre splendide de Giovanni au sein de la cathédrale.
Les villes d'Italie — et elles se comptent par centaines — que le moyen âge a dotées de monu-
ments plus ou moins remarquables, tous éminemment intéressants au double point de vue de l'art et
de l'histoire, font preuve d'une louable émulation, en s'inspirant des nobles exemples que leur four-
nissent Pise, Florence, Sienne, pour conserver à l'Italie et à tout le monde civilisé ces documents si
instructifs que nous ne constdtons jamais sans profit.
Luigi Mussini, /
Directeur de l'Institut royal des Beaux-Arts de Sienne,
membre correspondant de l'Institut de France.
Fac-similé d'une console composée et gravée par Piranesi.