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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Genevay, Antoine: J.-B. Hüet 1745-1811, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0143

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J.-B. HUET. 125

lorsqu'il s'agit d'un obscur théologien catholique ou d'un rêveur indou, elles ne citent même pas le
nom de Hùet.

A quelle cause attribuer cette espèce d'indifférence? 11 nous semble qu'elle provient un peu du
genre de talent de l'artiste, et beaucoup du temps où il a vécu. Hùet se trouva entre deux écoles, celle
de Boucher qui finissait, et celle de Vien vers laquelle tout devait converger ; or, Hiiet ne voulut se
ranger ni dans l'un ni dans l'autre camp ; il advint qu'il n'eut ainsi aucun prôneur, et que son nom,
quoique très-connu, ne se trouve que par accident sous la plume des écrivains qui auraient dû plus

Portrait de Jean-Baptiste Huet.
Fac-similé d'un dessin de Ad. Lalauze, d'après la miniature de Villiers-Hùet, son fils (t8o8).

honorablement nous le transmettre. Avoir les grâces de l'églogue et le génie des moutons sous la Ter-
reur, le Consulat et l'Empire, c'est, on l'avouera, être né sous une méchante étoile.

Jean-Baptiste Hùet, fils d'un peintre d'armoiries de la couronne, vint au monde, le 15 octobre 1745,
dans un de ces logements que la faveur royale donnait au Louvre aux artistes préférés. Hùet grandit
ainsi au sein d'une colonie de peintres, de sculpteurs, de graveurs, d'orfèvres ; il put voir Joseph
Vernet exécutant ses marines J, Chardin faisant reluire ses chaudrons, Aubert l'Avignonnais ciselant
les bijoux du roi, et Guay le Marseillais gravant ses pierres fines, car tous ces maîtres et bien d'autres
encore, Desportes, Lépicié, Cochin, jouissaient de la royale hospitalité du Louvre. Enfant et jeune
homme il fut donc à très-bonne école. Comment mit-il à profit cette excellente fortune? On l'ignore.
On sait seulement qu'il prit ses premières leçons de Dagommier, devint élève de Leprince et reçut des
conseils de Boucher et de Lépicié. Quels furent ses rapports avec ses divers professeurs, de quelle façon
et par quelles oeuvres se révéla son talent, sont choses tout à fait inconnues. On ne parle de lui que
lorsqu'il est arrivé; mais en revanche, ce qui nous intéresse moins, la tradition raconte qu'il était fort

1. Il resta toujours lié avec cet artiste, car dans le livre des adresses de Vernet, de 1764 à 1773, on trouve : « M. Huet peintre riic
du Four St-Honoré, la 20 porte à droite en entrant par la rue St-Honoré. »
 
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