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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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La Rounat, Charles de: Madame Arnould-Plessy
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0179

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Mrae ARNOULD-PLESSY. M7

nombre de rôles. On peut citer dans le répertoire ancien : l'École des Femmes, le Festin de Pierre, le
Misanthrope, Tartuffe, les Femmes sapantes, le Barbier de Séville, le Mariage de Figaro, le Philosophe
sans le savoir, les Deux Frères, les Jeux de l'amour et du hasard, le Legs, l'Epreuve, etc.; dans le
répertoire moderne : Don Juan d'Autriche, la marquise de Senneterre, la Popularité, l'École des Vieil-
lards, le Verre d'eau, M"' de Belle-Isle, et comme créations, en ne prenant que les titres de grands
ouvrages restés au répertoire : la Calomnie, Un Mariage sous Louis XV, Une Chaîne, les Demoiselles
de Saint-Cjr, la Camaraderie, Une Famille au temps de Luther, etc.

Je me rappelle avoir vu M"" Plessy dans Une Chaîne, au commencement de 1842. Elle y avait fait
une grande sensation et obtenu un très-
grand succès. Elle avait alors vingt-quatre
ans : elle était dans tout l'épanouissement
de sa beauté et de sa gloire. J'en ai con-
servé une impression très-vive et je me
souviens des transports qu'excita un soir
Ancelot, dans un salon où je me trouvais,
en faisant de M"e Plessy, à propos de la
pièce de Scribe, alors dans toute sa vogue,
un portrait enthousiaste et un éloge cha-
leureux. Qui eût dit que trois ans plus tard,
ce public en fête serait un public en deuil,
et que cette artiste tant acclamée échap-
perait, sans motif appréciable, aux adora-
tions fidèles de cette foule, toujours main-
tenue sous le charme et amoureuse de sa
servitude!

Il y a dans la vie de M"e Plessy un
moment psychologique — jamais l'expres-
sion ne se sera trouvée mieux appropriée
au phénomène — dont l'action a été sin-
gulièrement décisive sur ses résolutions.
Tous les biographes, avec ou sans inten-
tion, ont glissé légèrement sur ce point
délicat. Quelques-uns n'en ont pas senti

tOUte l'importance ; d'autres Ont Cru ne pas Fac-similé d'un dessin de Camille Gilbert.

devoir soulever le coin du voile qui n'a

jamais couvert que très-imparfaitement du reste le fait auquel je fais allusion ici. A la date du
12 juillet 1845, 'e registre journalier, tenu à la Comédie-Française depuis qu'elle existe, porte la
mention suivante :

« On apprend aujourd'hui que M"1' Plessy, sociétaire, est partie subrepticement pour Londres, et
qu'elle y a contracté un engagement pour le théâtre de Saint-Pétersbourg. »

Ce départ « subreptice » avait été précédé d'un acte administratif assez net pour influer d'une
façon déterminante sur les dispositions de Mlle Plessy.

Dans une excellente notice sur l'illustre artiste dont nous entreprenons à notre tour la biographie,
M. Georges d'Heilly fournit les éléments extérieurs de l'incident, en publiant la très-intéressante cor-
respondance échangée entre M"e Plessy et la Comédie-Française représentée tour à tour, officielle-
ment et officieusement, par son secrétaire M. Verteuil, et par l'un de ses sociétaires les plus auto-
risés, par Régnier. Samson essaya, par affection pour son ancienne élève, d'intervenir aussi dans
l'affaire; mais sans plus de succès que son camarade.

Un moraliste a dit, — je ne sais si c'est La Rochefoucault ou La Bruyère, — qu'on s'étonne
parfois dans le monde de certaines conduites qui paraissent absurdes ou coupables et dont les
raisons secrètes sont très-sensées et très-honorables. A défaut du texte même, c'est le sens. Or
 
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