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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Italia fara da se, [1]
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Vagnoville, Foucques de: Jacques Callot, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0334

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286 L'ART.

palpiter l'immobilité séculaire des nobles lignes des anciens, en apprenant au marbre à se passionner,
à vivre de notre vie. Arrachez-vous au Véronèse; entrez dans la Sala dei Capi d'opéra — la treizième;
— Donatello vous y attend. On a eu l'intelligente pensée de faire encadrer un de ses immortels bas-
reliefs et de l'accrocher parmi les tableaux, excellent exemple qui devrait trouver des imitateurs parmi
les Conservateurs de Collections publiques. Ce marbre délicieusement patiné de blond doré par ce ciel
béni d'Italie, s'harmonise à merveille avec la peinture. On dirait d'un camaïeu d'or et d'argent en
fusion; le charme du ton est à lui seul indicible, et l'on ne saurait rêver à cette œuvre accomplie
signée : OPUS DONATI, un plus parfait vêtement que celui dont le temps s'est chargé de la revêtir;
mais ces mérites accessoires, si heureux qu'ils soient, sont sans importance devant la conception de
ce bas-relief, où se trouve réalisé l'éternel poëme de l'amour maternel avec ses accents les plus tou-
chants, ses effusions les plus intimes. Regardez attentivement, comme doit être étudiée pareille créa-
tion, et le génie du maître grandira encore à vos yeux : si l'Enfant-Dieu enlace avec une joie infinie
le cou de la Vierge de ses petits bras, si tout son jeune visage lui sourit avec un complet abandon,
avec un bonheur sans mélange, il n'en est pas de même des traits de la sainte mère qui, si ravie qu'elle
soit, laisse percer dans son regard abaissé une vague inquiétude comme si elle pressentait le futur
Rédempteur et le supplice qui l'attend. C'est là le suprême triomphe de l'art. Penser et faire penser
les générations à venir, tel a été le noble partage de Florence, en qui battait le cœur de la Renaissance.

Paul Leroi.

(La suite prochainement.)

■ JACQUES CALLOT

TROIS CENT QUARANTE-TROIS DESSINS DE JACQUES CALLOT,
DE LA COLLECTION DE LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE ET DE COLLECTIONS PARTICULIÈRES
DÉCRITS ET MESURÉS AVEC NOTICE ET ECLAIRCISSEMENTS.

I.

Des circonstances particulières m'ayant mis à même de visiter commo-
dément les dessins originaux de maîtres que renferme la Galerie des Offices, je
m'attachai de préférence à l'étude des pièces de Jacques Callot qui, par son
titre de Français et par l'excellence de son talent, avait des droits particuliers a
fixer mon attention. En feuilletant ces merveilleux dessins, le plaisir que j'éprouvai
m'inspira l'envie de le communiquer aux antres, du moins en les décrivant; car
encore peu connues, nullement signalées, et cependant très-nombreuses, très-
belles, ces pièces me produisirent l'effet de la découverte d'un trésor enfoui. Je
finis donc par me persuader que je ne devais pas me borner à garder cette sen-
sation pour moi seul, mais m'arroger la mission d'en faire part au monde
artistique.

On dira : mais faudra-t-il donc aller jusqu'à Florence si l'on veut se pro-
curer le même plaisir que vous avez pris? Non, une heureuse occasion, une
occasion toute récente, met à la disposition de ceux qui le désireront, en quelque
coin de l'Europe où ils soient, la facilité de prendre connaissance de ces dessins
de Callot sans s'éloigner de leur foyer. M. Carlo Pini, conservateur des dessins
et gravures des Galeries royales de Florence, vient d'en faire reproduire une
grande partie à l'aide de la photographie (Florence, 1875, rue Guicciardini, 26),
en sorte que, pour citer en sens inverse un mot célèbre : si vous ne voulez pas
aller à la montagne, faites venir la montagne à vous (le recueil de M. Carlo
Pini, en 250 planches, ne coûte que 160 fr.); ou je me trompe fort, ou c'est
une grande nouvelle pour les amateurs qui ont patiemment collectionné l'œuvre
gravé de Callot, que d'apprendre qu'il leur est offert la possibilité de presque
doubler leur collection par l'adjonction d'environ 250 pièces. Je crois qu'ils me
sauront gré de le leur dire, car l'émission de tant de dessins inédits livrés tout
d'un coup à la publicité, ressemble à une résurrection.

Je fus frappé toutefois d'une chose : ce recueil fait naître un desideratum ; il
manque d'un texte explicatif, il reste muet sur la couleur des crayons, sur les
lavis, sur le travail à la plume, sur les mesures; certaines observations dégoût
ou bien matérielles qui serviraient d'utile commentaire lui font totalement
défaut.

De cette réfiexion je fus conduit à une autre; il est vrai que M. Carlo Pini
a doté le public s'intéressant aux arts de 250 dessins nouveaux de Callot, et
c'est un immense service qu'il rend aux curieux; mais il en reste quatre-
vingts qui dorment encore en portefeuille; pourquoi en aurais-je négligé la des-
cription ? Je trouve au contraire qu'elle est la plus essentielle pour constatations,
recherches et complément de la nomenclature des œuvres de Callot que Flo-
rence possède dans sa galerie; aucune ne devait être exclue. Grâce à cette ad-
jonction, il m'a été permis d'apporter un classement plus complet parmi elles, de
me livrer, en un mot, à un examen plus méthodique des divers aspects des cro-
quis du maître lorrain, depuis son point de départ dans ses études académiques
jusqu'à son émancipation dans les grotesques, et enfin jusqu'à la transformation
de son goût épuré dans l'imitation des groupes humains vivants, agissants, pris
sur le fait.

Cette tâche appartiendrait de droit sans doute aux hommes éclairés qui sont
préposés à la conservation des immenses richesses de la Galerie et Musée des
Offices; mais absorbés par le service journalier et public des visiteurs dont ils
s'acquittent avec tant de courtoisie et de complaisance, secondés par un per-
sonnel restreint, quel laps de temps s'écoulera avant qu'il leur soit loisible
de dresser un catalogue minutieux, non pas des dessins de Callot uniquement,
mais de ceux de ces maîtres innombrables de la grande famille de l'École ita-
lienne? Avec quelles ressources financières d'ailleurs aborderait-on l'impression
de ces inventaires? — Ne parlons pas des guides qui se vendent à la porte des
musées; ils se sont succédé jusqu'à présent en répétant toujours la même phrasj
banale que le nombre des dessins s'élève-à environ 20,000 sans compter les
12,471 dus à la munificence de M. le professeur et sculpteur Santarelli, se dis-
pensant à peu près de la mention des pièces, même remarquables. J'en conviens
au surplus, ces guides sont déjà assez volumineux pour être dispensés de se
grossir d'annexés et d'appendices.

L'initiative de la nomenclature des dessins de maîtres me paraît donc de-
voir être abandonnée aux amateurs qui s'occuperont spécialement d'un peintre.
Chacun choisirait celui de sa prédilection, il aurait le loisir de rédiger une sorte
de monographie raisonnée, ce que nous nous sommes enhardi à faire à l'égard
de Jacques Callot.

Puisque notre notice s'occupe exclusivement des dessins de Callot existant à
Florence, il devenait superflu de répéter sans cesse le nom de cette ville à la suite
 
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