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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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À nos abonnés
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0392

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A NOS ABONNÉS. 335

magnifiques volumes illustrés d'une centaine de gravures hors texte, sans compter un nombre infini de gravures
dans le texte. Ajoutez a cela des comptes rendus détaillés du Salon annuel de Paris et des Expositions artistiques
des deux mondes, une foule d'articles et de renseignements sur les artistes et les œuvres de tous les temps, et en
particulier une "Chronique de l'hôtel ^Drouot qui peut être considérée comme un ejuide absolument sûr pour l'amateur
des objets d'art de toute espèce.

■£! administration, de son côté, n'a reculé devant aucune dépense pour assurer le service des abonnés dans les
' conditions les plus avantageuses. les livraisons sont protégées par des planchettes qui les préservent des brisures et
des froissements auxquels les exposait la grandeur du format, et elle étudie en ce moment les moyens de remédier aux
imperfections des travaux d'imprimerie et de reridre impossibles les maculatures qui résultent parfois du brochage préci-
pité, qu'impose la périodicité même de notre publication.

lie succès a répondu à ces efforts. "Le nombre de nos abonnés s'élève suivant une progression des plus rassu-
rantes. CSCotrc tirage est arrivé au chiffre de 2,400. [Kps collections de la première année sont à peu près épuisées
et nous devrons songer prochainement d en faire tirer une seconde édition.

tA l'exposition de Philadelphie, Ea4--nj a obtenu deux médailles, l'une pour l'ensemble de la publication, l'autre
pour ses gravures, la gloire en revient aux artistes éminents qui ont lien voulu nous accorder l'honneur de leur colla-
boration et dont plusieurs ont d'ailleurs obtenu des récompenses personnelles tant a Philadclpie qu'aux autres Exposi-
tions où ont figuré leurs œuvres. QUc revient particulièrement d ce maître de Veau-forte, Jlî. 1. ^auchcrcl, le direc-
teur artistique de L'ainj, qui a groupé autour de nous une foule de jeunes talents dont la plupart ont été formés
par ses leçons, et qui vient d'être choisi par le suffrage des aquafortistes pour les représenter au jury de l'Exposition
universelle de -/8r/'S.

•Quant a l'esprit de notre publication, il est connu de tous ceux qui ont bien voulu nous lire. fNptre lut a
été de réagir contre certaines habitudes d'esprit qui nous paraissent funestes d ce que nous considérons comme la première
condition de l'vi-~Rj, la spontanéité, la sincérité de l'impression, la libre expansion de toutes les aptitudes artis-
tiques. Sans méconnaître l'utilité de la tradition et des exemples du passé, nous croyons que chaque génération a
son œuvre particulière à accomplir, et que l'art a surtout besoin d'être vivant. [Kjous repoussons sous toutes ses
formes le doctrinarisme, qui asservit l'imagination à des systèmes préconçus, toujours plus étroits que la réalité,
et qui paralyse la puissance créatrice en la subordonnant aux facultés dont les manifestations n'ont dans les œuvres
d'art qu'une importance secondaire. ■ ^fous estimons rpuc ce renversement des rôles, tout entier dû à la prédominance
de certaines préoccupations littéraires dans la critique d'art, a produit des conséquences désastreuses ; et nous adju-
rons tous les hommes qui s'intéressent à la gloire artistique de la France de joindre leurs efforts aux nôtres.

"Is est dans cette pensée que l'm%'i a fondé le ^({rand prix de Zflorencc, qui permettra^ aux jeunes artistes
de talent d'aller étudier dans cette vraie capitale artistique de l'Jtalie les chefs-d'œuvre qu'y ont accumulés des
générations d'artistes produits par elle et chez lesquels brillent surtout ces caractères de l'inspiration spontanée et per-
sonnelle, que s'applique d effacer partout le parti pris de l'enseignement académique. ^/ous ne doutons pas que notre
lauréat de cette année, DM. tAllert-lcfcuvrc, l'auteur de l'cADOLESCENCe , du Salon de jSjO, ne trouve dans cette
fréquentation la confirmation des tendances que nous avons remarquées dans les premières manifestations de son talent
et qui ont déterminé les préférences du jurv charge de choisir entre les concurrents '.

"C'est dans le même esprit que, à un autre point de vue, nous poursuivons la fondation en ZT'rance d'un musée
des arts décoratifs, analogue au south kensixgton muséum de -Londres, qui fournira à nos industries artis-
tiques les modèles dont elles manquent pour l'instruction des jeunes gens qui s'y préparent. Une longue habi-
tude de triompher ferme nos yeux sur les dangers dont nous menace la concurrence étrangère, j^ous ignorons
trop que l'Angleterre, par exemple, a, depuis moins de vingt-cinq ans, fondé 5 -ou ù mille écoles de dessin, fré-
quentées par six cent mille enfants, qui demain entreront en lice contre nous, armés d'une instruction qui manque
d la plupart de nos ouvriers. JZous pouvons d'un coup perdre notre suprématie artistique comme nous avons perdu
notre supériorité militaire. $1 n'est que temps de nous mettre en garde contre le péril prochain, puisque nous avons

1. Ce jury était composé de MM. Eugène Guillaume, membre de l'Institut, Directeur de l'École des Beaux-Arts, président; W. Q. Orchardson, membre
associé de la Royal Acaiemy de Londres, vice-président; E. Véron, rédacteur en chef de l'Art, secrétaire; De Baudot, architecte; L. Gaucherel, peintre et gra-
veur; Paul Tesse, amateur; Ch. Waltncr, peintre et graveur
 
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