L' art: revue hebdomadaire illustrée (7.1881 (Teil 3))

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L'ART.

quelques exemples dans le Catalogue illustré de l'Exposition
historique de l'art belge et du Musée moderne de Bruxelles.

Le nombre des reproductions à peu près satisfaisantes est
très restreint. Nous citerons parmi celles-là : Van Luppcn,
Sous bois; Bœhm, Bords de la Marne à Chennevières; Marcette,
Bords d'un ruisseau; Robie, l'Eté; de Biseau, Hiver en
Ardennes; Van Kuyck, la Fenaison; de Vriendt, Sainte Elisa-
beth de Hongrie, repoussée par les habitants d'Eisenach ;
T'Sharner, Après l'hiver sur les bords de la Meuse; Reinheimer,
Dolce far niante; Gallait, Portrait de ma petite-fille ; Art et
liberté; Hubert, le Saut de la haie; le Marchand de charbon;
Hennebicq, Une Nouvelle Position; Danse, Portrait du baron
H. Leys ; Uytterschaut, Vue prise à la Hulpe; Braekeler, le
Géographe ; Van de Bosch, le Chat s'amuse: Roelofs, Paysage
aux environs de Bentheim.

C'est-à-dire 18 planches satisfaisantes sur 256. Les 238
autres examinées avec soin peuvent être classées en trois
séries :

i° Celles où le dessinateur n'a pas tenu un compte suffisant
des conditions essentielles de la photogravure, dont les prin-
cipales sont de ne jamais chercher les effets dans l'emploi
d'encres plus ou moins noires, mais uniquement par celle de
tailles bien nettes, plus ou moins appuyées et rapprochées,
faites à l'encre bien noire sur du papier bien blanc. Il est facile
de comprendre que le rouleau d'imprimerie, distribuant partout
la même encre, ne peut tenir aucun compte des nuances
cherchées par l'artiste ; et quand l'effet réside dans ces nuances,
comme il arrive souvent, il disparaît complètement à la
reproduction.

2° Celles où la photogravure n'a pas suffisamment mordu
le métal. Dans ce cas les tailles trop peu profondes s'empâtent,
se bouchent et la reproduction donne des traits intermittents,
des semis irréguliers de points noirs qui font tache et salissent
le dessin. Ce défaut est très fréquent dans le catalogue de l'art
belge, et il dénature complètement l'impression de l'œuvre
représentée. On en trouve un exemple frappant page 71, dans
la reproduction de Soir d'été de Van Beers. Ce tableau très
écrit et même dur n'est plus dans le catalogue qu'un fouillis
de traits à peine perceptibles. Il est possible du reste que la
facture du dessin y soit aussi pour quelque chose.

3° Celles dont le tirage est insuffisant par défaut de mise
en train ou de pression. Ici le reproche s'adresse aux impri-

meurs. La plupart des reproductions sont trop grises; les
valeurs se perdent dans un ensemble incolore, uniforme et
monotone, où toutes les oppositions disparaissent. L'imper-
féetion du tirage est très sensible — et d'autant plus regret-
table —- dans quelques reproductions qui ont été évidemment
faites d'après des dessins très soignés et même d'après des
gravures ; par exemple le Maître peintre, de Verhas ; les Visi-
teuses, de A. Stevens ; la Mort de Didon, de Stallaert ; la Lisière
de bois en Hollande, de M"c Beernaert; l'Episode de la vie de
Francesco Masffuoli, par Van Eycken.

Ce catalogue n'en garde pas moins son utilité comme
document. Les progrès accomplis depuis plusieurs années dans
ce genre de reproductions permettent d'espérer qu'à cette
utilité se joindra bientôt l'intérêt artistique.

Les mêmes observations s'appliquent au Catalogue illustré
du Salon de 1881. Les gravures réussies se comptent trop
facilement. Il y en a une douzaine : A San Remo, de Wylie ; le
Moulin de Calvoèt, de Mmc Marie Collart ; l'Hiver dans les
bois de Cernay, de Rapin; la Lande de Kerrenic, de C. Ber-
nier ; Cabane de bûcheron dans la vallée de Vaux de Cernay,
de Dameron; l'Ouvrier ciseleur, de Van Hove; Portrait de
Miss L., de A. Hirsch; Décembre, de C. Michel; Portrait de
M. Dagnan-Bouveret, de Edelfelt; le Père Masure, de G. Ha-
quette; Portrait de L. Coignet, de Bonnat; Sous bois, de
Lalanne. Presque tous les dessins lavés ou au crayon noir ne
donnent plus que l'impression de lithographies molles et
incolores. La petitesse du format a aussi l'inconvénient de
forcer les grands tableaux à des réductions exagérées. Il n'en
reste plus rien. Mais ceci est surtout vrai des toiles qui valent
principalement par la couleur. Voyez le Bateau de pêche h Dieppe,
de M. Auguste Flameng, qui était d'une si belle coloration, si
vraie, si transparente; voyez les marines pailletées de M. Ma-
I sure, les Fleurs des champs, de M. Minet. Est-il possible
d'appeler cela des reproductions? Que peut-on retrouver dans
ces griffonnages des mérites de la peinture. Il faut que les
artistes sachent bien qu'il n'est pas au pouvoir de la photo-
gravure de tout reproduire, et qu'avec la meilleure volonté du
monde, les graveurs les trahiront sans cesse tant qu'ils ne se
donneront pas la peine de faire eux-mêmes leurs dessins avec
le soin le plus attentif et en tenant le plus grand compte des
conditions de la photogravure.

Eugène Véron.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

LIVRES NOUVEAUX ET EDITIONS NOUVELLES

XXXV

214. — Les Tréteaux parisiens. ■— Scènes de ville et de
théâtre, par Louis Leroy. 2e édition. Un volume in-18 jésus
de 3i8 pages. Illustrations de Draner. Paris, Librairie illustrée,
7, rue du Croissant. — Maurice Dreyfous, i3, faubourg
Montmartre.

215. •— Historical and descriptive Catalogue of the Pictures,
Busts, etc., in the National Portrait Gallery, Exhibition Road,
South Kensington, by George Scharf, F. S. A., Keeper and
Secretary. By authority a new and enlarged édition. London :
Printed by George E. Eyre and William Spottiswoode. 1881.
In-8° de 454 pages.

216. — L'Art du dix-huitième siècle, par Edmond et Jules
de Goncourt. Un volume grand in - 40 de 216 pages. —
3e fascicule : Boucher, 3e édition revue, augmentée et illus-
trée de planches hors texte. — Paris, A. Quantin.

217. •— Freydal. Tournois et mascarades de l'empereur
Maximilien Ier. Publié sous le haut patronage de S. M. Fran-
çois Joseph Ier, et sous la direction de l'archi - chambellan
maréchal de camp le comte Franz Folliot de Crenneville, par
Quirin von Leitner. Vienne, 1881 ; livraisons i3, 14, i5, 16.
Avec autographes, fac-similés, héliogravures, etc.