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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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42 L'A

penses à la classe de médailles où elle reconnaîtra qu'elles seront
le plus justement et le plus utilement attribuées.

Exposition a Meaux. — Une idée féconde que nous préco-
nisons depuis longtemps va se trouver mise en pratique dans une
petite ville de Seine-et-Marne. Nous apprenons avec satisfaction
que la Société archéologique de Meaux organise une exposition
historique et artistique véritablement locale. Cette exposition, qui
doit commencer le 17 avril et continuer pendant quinze jours, se
composera exclusivement d'œuvres locales par leur origine ou leur
destination. Antiquités du pays, plans, gravures, cachets, médailles,
portraits, tableaux, tout y sera meldois.

C'est là un excellent programme que nous ne saurions trop
encourager. Malheureusement la ville de Meaux, ou plutôt la
Société archéologique n'est pas riche, les œuvres d'art ne sont
pas très-abondantes et les locaux sont très-insuffisants. En faisant
de son mieux, la Société meldoise ne pourra donner qu'une preuve
de sa bonne volonté, un exemple louable et un échantillon de ce
que nous voudrions voir se réaliser ailleurs dans des proportions
plus considérables.

Telle quelle, cette tentative n'est pas moins digne d'encoura-
gement. Nos vœux et nos conseils ne lui feront pas défaut.

— A la dernière séance (17 mars) de l'Académie des Inscrip-
tions, M. le baron de "Witte a signalé à l'attention de ses con-
frères un monument très-curieux reproduisant un bas-relief de
Phidias, dans lequel le grand sculpteur avait symbolisé la que-
relle divine de Minerve et de Neptune. C'est un vase trouvé en
Crimée, en 1872, et qui vient d'être publié par M. Ludolf Ste-
phani, conservateur du Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg.

En réunissant les indications des écrivains de l'antiquité, en
les complétant par celles qui nous viennent des monuments figu-
rés' (intailles, pierres gravées, médailles), on était parvenu à
reconstituer le bas-relief sculpté par Phidias dans le fronton
occidental du Parthénon, mais on n'avait pu que se faire une
idée incomplète de l'œuvre perdue. Le vase récemment décou-
vert permet de penser que l'on a la reproduction fidèle de l'un
des chefs-d'œuvre du statuaire grec.

Voici la description de ce curieux objet d'art. Le vase est du
genre des hydries et date de la fin du ive siècle ou du commence-
ment du nia siècle avant notre ère. Il porte une vaste composition

RT.

dans laquelle le relief se marie à la peinture de la façon la plus
étonnante. Le sujet est la dispute de Neptune et de Minerve, ou,
comme disent les savants modernes, de Poséidon et d'Athènè.Les
deux divinités rivales sont en relief ; leurs chairs sont teintées de
bistre et de blanc; leurs armes, leurs bijoux sont dorés; leurs
cheveux sont marqués par des traits noirs ; leurs vêtements sont
enrichis d'éclatantes couleurs ou de broderies magnifiques. A
droite et à gauche du groupe central, la composition se continue
par des figures à teintes plates et semblables à celles des vases
ordinaires.

Poséidon est représenté presque nu et de face; une chlamyde
rouge flotte sur ses épaules. Sa tête respire la noblesse et la ma-
jesté; elle rappelle celle du Jupiter d'Olympie. Son attitude
indique l'effort; le torse est penché en avant; les jambes écartées
en arcs-boutants ont tous leurs muscles tendus. De la main
droite, le dieu lève le trident pour frapper ; de la gauche, il tient
par la bride un cheval ardent qui s'élance et se cabre ; à ses pieds
se jouent des dauphins. A côté, à gauche du spectateur, Athènè
debout, casquée, vêtue d'une tunique talaire, ayant l'égide sur
sa poitrine, portant sur le bras gauche un vaste bouclier, vibre
la lance de la main droite. Entre la déesse et Poséidon se dresse
l'olivier, qui étend vers le ciel ses rameaux. Un serpent,, sans
doute celui d'Ërecthéum, s'enroule autour du tronc de l'arbre.
Dans les airs apparaît, entre les branches de l'olivier, la Victoire,
Nikè, qui vient couronner Athènè. Nikè de ses ailes déployées
domine toute la scène.

Du côté de Minerve, il y a deux figures à teintes plates; dans
l'une on reconnaît Dionysos (Bacchus) jeune, aux formes effémi-
nées, aux cheveux flottants ; il est accompagné d'une panthère et
tient un thyrse. Au-dessus, on voit assise une femme que l'on
croit être Eris (la Discorde), et dont les regards se dirigent vers
le groupe central.

Du côté de Neptune, deux figures font pendant aux deux
précédentes. L'une est celle d'Amphitrite debout, vêtue d'une
longue tunique, la tête surmontée d'un bandeau en diadème ;
l'autre est celle d'un homme barbu, nu, assis sur le rocher, ayant
près de lui un bâton ou sceptre richement orné. C'est Cécrops,
que la tradition faisait témoin de la querelle des dieux et qui,
lui aussi, a les yeux fixés sur le groupe central.

CHRONIQUE

Allemagne. — Il est question, paraît-il, de donner à Bay-
reuth, après les représentations de la trilogie des Nibelungen,
au mois d'août prochain, une série de représentations modèles qui
comprendraient les chefs-d'œuvre dramatiques du répertoire alle-
mand, entre autres les drames historiques de Shakespeare dans
leur ordre chronologique et les deux parties du Faust de Gœthe.
Celle-ci aurait lieu le 28 août, anniversaire de la naissance de
Gœthe.

L'idée est de M. Dingelstedt, le poëte-romancier allemand qui
fut intendant des théâtres de Munich et de Weimaret est actuelle-
ment directeur du Hofburg-Theater de Vienne. Il a conçu le plan
de ces représentations et s'est entendu à ce sujet avec Richard
Wagner.

M. Dingelstedt a donné dernièrement une conférence à Vienne
sur la façon dont il mettrait en scène le Faust de Gœthe. Il le
subdiviserait en trois parties, de manière à en faire une trilogie.
Le premier soir on entendrait le Prologue dans le ciel et les pre-
mières scènes de la « tragédie » jusqueset y compris la scène de
la fête de Pâques. Le.second soir comprendrait les scènes du
premier Faust jusqu'à la mort de Marguerite, sans aucune
coupure, avec les scènes de la Nuit de Sabbat qui ne se jouent
généralement pas. Enfin la troisième soirée serait consacrée au
second Faust, mais fort écourté.

ÉTRANGÈRE

5 avril 1876.

Le chœur des Elfes et le sommeil de Faust avec son premier
monologue à son réveil formeraient une sorte de prologue. Puis
viendraient les scènes à la cour de l'empereur Charles-Quint, les
scènes de la nuit classique de Sabbat, les scènes avec Hélène de
Grèce jusqu'à la mort de Faust. Les scènes du laboratoire de
Faust, l'évocation d'Homunculus et d'Euphorion seraient laissées
de côté.

Comme épilogue viendrait alors toute la scène dans le ciel.
M. Dingelstedt a en outre indiqué quelques changements qu'il
compte introduire dans l'œuvre du poëte de Weimar pour l'adapter
aux exigences de la scène.

Naturellement, la pièce serait montée avec un soin extraor-
dinaire et en mettant à profit les splendeurs scéniques et décora-
tives uniques en leur genre du théâtre Wagner.

— La Galerie Nationale de Berlin a été ouverte au public le
26 mars.

Angleterre. — Il est probable qu'une nouvelle et très-
importante galerie artistique sera inaugurée l'an prochain à
Londres pour servir à l'exposition des œuvres d'artistes en renom
qui ne veulent point prendre part au Salon annuel de la Royal
Academy.

Ni M. Burne Jones, ni M. Rossetti n'ont jamais exposé à
Burlington House ; mais le public est très-désireux d'être mis à
 
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