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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0059

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CHRONIQUE

même de mieux apprécier leurs productions. Tous deux, ainsi que
d'autres artistes parmi lesquels M. Whistler, ont été invités à par-
ticiper aux exhibitions de la nouvelle entreprise dont Sir Coutts
Lindsay est un des principaux organisateurs. Outre les exposi-
tions d'oeuvres d'art, l'institution nouvelle a en vue des concerts
de musique classique sous la direction de M. Hallé ; ces solen-
nités musicales auront lieu périodiquementjdans la galerie, qui en
fait de peinture encouragera surtout ces tendances élevées dont la
Royal Academy se montre trop peu soucieuse.

— Il est probable que la statue équestre exécutée, par feu
M. Stevens pour le monument de Wellington dans la cathédrale
de St-Paul, finira par trouver asile au SouthKensington Muséum.
Le comité constitué pour recommander l'achat de la statue par
la nation, compte faire un appel au public pour en obtenir des sous-
criptions dans le cas où la direction du'Musée de South Ken-
sington ne serait pas en mesure de faire les fonds nécessaires.

— L'exposition annuelle de la Société des Dames Artistes est
ouverte à Londres ; elle ne présente rien de spécialement remar-
quable ; toutefois le paysage et les fleurs sont traités avec un
soin tout particulier.

— L'exposition des broderies destinées à être envoyées à
Philadelphie a eu lieu à South Kensington ; on y a remarqué de
fort intéressants spécimens d'un art qui a récemment pris un très-
sérieux essor en Angleterre.

— Cette semaine, a été ouverte, à Londres, dans la Galerie
française (120 Pall Mail,) la vingt-troisième exposition annuelle
des œuvres continentales. Elles sont pour le plupart signées de
noms français.

Le paysage y est remarquablement représenté, d'abord, par
une oeuvre autour de laquelle on fait un cercle constant : c'est
l'Etude de nature de Th. Rousseau, tableau de om,25 de haut sur
o'",35 de large. 11 n'y a là qu'une plaine quelque peu accidentée,
avec deux buissons ; puis le ciel. Mais quelle expression a ce
terrain! comme on sent sur cette surface presque plate et dans
ce ciel uni, le souffle de la vie universelle!

Viennent ensuite deux Corot, dont un Crépuscule plus fini
que ne le sont en général les œuvres du maître, et d'une beauté
de couleur qu'il a rarement atteint. Les premières ombres du
soir sont admirablement teintées des reflets de pourpre et d'azur
du couchant.

Citons encore deux Soirs, l'un de C. F. Daubigny, l'autre de
l'italien Cicéri.

Parmi les paysages à animaux , nous avons remarqué, de
G. Brion, un Intérieur d une ferme de Bretagne, d'une très-remar-
quable couleur que relève encore la vérité de l'aspect. Une Foire
aux chevaux en Bavière, du professeur W. Diez, qui nous semble
porter la trace évidente de l'influence du hongrois Munkacsy,
influence d'ailleurs heureuse, et un Eté de Mlle Rosa Bonheur,
exprimé par des moutons que la chaleur fait coucher sur l'herbe,
et qui ne sont pas les meilleurs qu'elle ait peints.

Nous aimons bien mieux deux marines du suédois A. Wahl-
burg, dont l'une : Phare sur la côte suédoise, est tout à fait re-
marquable comme couleur, comme exécution et comme effet. Il
y a là beaucoup de la poétique mélancolie des contrées du
Nord.

Le Rivage à Ostende, de M. H. Weber, est moins idéalisé que
la précédente, mais l'Océan y est exprimé avec une grande
vérité.

Nous nommerons encore dans ce genre le Jour d'hiver sur la
plage, de M. Mesdag, et deux vues de grèves de Scheveningue,
l'une par A. Mauve, l'autre par W. Maris.

La Galerie française possède plusieurs beaux paysages avec
figures, entre autres, de Diaz, les Baigneuses, qui, par le ton
chaud et l'éclat de la couleur, pourraient appartenir à l'école véni-
tienne. De .T. Breton, la Saint-Jean, où dansent avec tant d'en-
train, au clair de lune et à la lueur des feux de joie, cette ronde
de villageoises moins nature que l'artiste ne les fait d'ordinaire,
mais valant beaucoup mieux. Nous trouvons bien inférieur un

ÉTRANGÈRE. 4^

second tableau de J. Breton, représentant cette paysanne rêveuse
que l'on rencontre si souvent dans ses œuvres.

Une paysannerie de beaucoup plus de valeur, c'est la Bergère
normande de P. Billet. Elle est assise sur le bord d'un fossé, sa
houlette sur ses genoux. Elle ne rêve pas, mais à combien de
choses elle pense !

Il est certain que cette fille des champs, si vigoureusement
peinte dans ce plantureux paysage, est autrement vivante que la
bergère de J. Breton, à l'expression psychologique un peu com-
pliquée, sous ses vêtements aux reflets violets.

Dans la grande peinture, M. J. Bertrand occupe le premier
rang par la dimension de ses toiles et leur nombre. Il a exposé
trois grands tableaux : une Marguerite en deuil, où se distingue
l'influence de Cabanel, une Lesbie toute blanche, avec son oiseau,
réminiscence de J. Lefebvre, et une Magdeleine à l'ombre d'un
rocher, imité des maîtres italiens.

Une douloureuse page de notre histoire l'Episode de Viller-
sexel, de A. de Neuville, a été fort admirée ; les amateurs ont loué
surtout la composition, la chaleur et l'énergie de Faction, la vérité
des attitudes.

L'Entrevue des Chefs sur le mont Liban, de M. A. Pisani, a
excité moins d'enthousiasme. Cet artiste s'y montre, comme tou-
jours, un savant en peinture. Ses montagnes, ses palmiers, ses
costumes orientaux sont probablement d'une scrupuleuse exacti-
tude ; mais son tableau est certainement fort peu une œuvre d'art;
sa place est dans quelque musée oriental.

L'Eminence grise, de Gérome, exerce une grande curiosité.
Mais les étoffes et les soies de cette foule de seigneurs rampant
à l'aspect redouté du père Joseph, n'ont guère" de rapport avec
l'art véritable, et forment une confusion de couleurs brillantes qui
intéresse peu.

Les tableaux de genre sont assez nombreux ; le plus remar-
quable est de Meissonier, celui intitulé : Attendant son cheval
de bataille. Un spadassin, un poing sur la hanche, l'autre sur son
épée, prend son air le plus vainqueur pendant qu'on lui selle son
destrier. On comprend devant cette petite toile le rôle de l'ex-
pression dans la peinture. Ici elle est l'œuvre même. C'est cet air
batailleur qui détermine, qui produit les plans de cette figure
énergique, ainsi que l'attitude et les lignes de ce corps soldatesque.

Ils sont loin de posséder cet art de l'expression, les auteurs
des œuvres suivantes : Le Messager officiel de Vibert; Point de
rose sans épines, du professeur L. Knaus ; La Jeune fille à marier
de H. Grant, et surtout une Fête champêtre, de V. Palmori,
dans laquelle un large paysage avec un bassin et une foule habil-
lée de couleurs criardes servent à exprimer le regard lascif qu'un
jeune moine relégué dans un coin du tableau lance à l'une des
beautés de cette bande joyeuse. Nous aimons beaucoup mieux la
Bonne aventure dans le Tyrol de E. Kurzhauer ; les Plaisirs du
feuilleton, de J. Goupil; le Duo, de Metzmacher ; et Household
Pets, de J. Blommers.

Belgique. — Les 20 et 21 avril, M. Etienne Le Roy, rémi-
nent expert des Musées royaux de Belgique, et M. Victor Le
Roy, expert, vendront publiquement dans l'hôtel de M. le baron
Jules de HaufT, 65, rue de la Loi à Bruxelles, l'importante col-
lection de tableaux modernes appartenant à cet amateur distingué
qui quitte la Belgique pour s'installer à Paris dans un hôtel de
l'Avenue de la Reine-Hortense.

Il a été publié une édition de luxe du catalogue avec photo-
graphies d'après les tableaux d'Hippolyte Bellangé, Diaz, Guille-
min, Heilbuth, Madou, Meissonier, Schreyer, Toulmouche,
Troyon et Horace Vernet.

— La démolition partielle de la Maison du Roi, Grand'Place,
à Bruxelles, a donné lieu, dans ces derniers temps, à bien des
commentaires sur la nature et la marche des travaux de restaura-
tion de ce beau monument. Il résulte d'un rapport du collège au
conseil communal les données que voici :

La façade latérale longeant la rue des Harengs et une partie
en retour de la façade principale ont été démolies jusqu'à la
 
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