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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Selvatico, Pietro: La maison de Louis Cornaro [1]: surnommé Vita Sobria, à Padoue
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0280

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LA MAISON DE LOUIS CORNARO. 239

alors à Padoue, sollicitant justement du prélat une bienveillance qui pût lui obtenir des commandes.

Ce nom n'était pas nouveau aux oreilles du Cornaro ; il avait déjà entendu dire que cet artiste
venait d'obtenir une certaine célébrité par les études qu'il avait faites sur les ruines de Rome et sur
les livres de l'Alberti et de Vitruve ; mais en même temps il n'ignorait pas qu'il passait pour un esprit
trop fantasque, capricieux et surtout remuant jusqu'aux plus fâcheuses conséquences.

Il est donc bien probable que le Cornaro accueillit la proposition de l'illustre prélat avec une
certaine répugnance, d'autant plus que par une suite de circonstances assez singulières, le nom de

Façade de la loggia Cornaro, a Padoue.
Fac-similé d'un dessin de H. Toussaint.

notre artiste était cité comme celui d'un rebelle à la patrie. Voici en quelques mots ce qu'avait été
Falconetto avant de se présenter au Bembo pour réclamer son patronage.

Issu d'une famille de Vérone 1 où l'on cultivait de père en fils la peinture ornementale, il avait,
lui aussi, embrassé la profession de ses ancêtres, et quoiqu'il se sentît secrètement beaucoup de pen-
chant pour l'architecture, il avait peint jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans une foule de décorations pour
les palais et les églises de sa ville natale. Arrivé à cet âge il quitta la peinture pour suivre plus com-
plètement ses goûts et se mit avec ardeur à étudier l'architecture. Il alla à Rome et y resta à tra-
vailler pendant près de douze années, puis il revint à Vérone où il chercha quelques commandes,
mais sans résultat. Il se remit à la peinture, car il fallait vivre, et de Rome il avait rapporté de solides
connaissances et une belle collection de dessins, mais pas un sou.

Par malheur, la république de Venise avait alors perdu Vérone, envahie par les armées de Maxi-

1. Selon Je Vasari, il serait né en 1458. Cet écrivain auquel nous devons en grande partie les détails que ;e viens de raconter,
a parlé de cet artiste dans une de ses biographies collectives qui a pour titre : Fra Gioconào e Libérale ed altri vennesi. — V. vol. IX,
nos 202, 209. Edition de Florence, Le Monnier, 1853, in-12.
 
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