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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Ménard, René: Histoire artistique du métal, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0080

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HISTOIRE ARTISTIQUE DU MÉTAL.

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ancien, non certainement pour le goût et l'e'le'gance du dessin,
mais du moins pour la méthode et l'exécution matérielle. Les
belles paysannes de ces contrées, lorsqu'elles vont assister aux
fêtes de mariage, portent des colliers et de longues boucles
d'oreilles appelées Navicelli, assez semblables pour le travail aux
produits de la joaillerie antique. »

Nous terminerons en citant un extrait d'un rapport de

M. Falize, sur l'exposition de l'Union centrale en 1878, dans
lequel notre éminent bijoutier fait la critique de certaines formes
que la mode a semblé quelque temps vouloir adopter :

« D'abord nous excluons les bijoux bêtes, et il y en a beau-
coup. Ce sont ceux dans lesquels on s'applique à reproduire une
forme banale — le fer à cheval, — le boulet, les gros cadenas, les
courroies à clous saillants, et généralement toute copie en or

Collier hausse-col en diullants, par Boucheron.

d'une matière vile ou d'un objet d'usage tout à fait familier. Je
n'en fais pas la description saugrenue, par respect pour mes lec-
teurs. Après ces bijoux-là, repoussons encore ceux qui ne sont
que la traduction en or d'une massive serrurerie. Ce genre a été
fort goûté sous le premier Empire et s'est introduit chez nous
sous le titre de bijouterie anglaise.

« Cette froide et menteuse simplicité a découragé peu à peu
les auxiliaires que j'ai cités en commençant. L'or mat a gâté la
main des polisseuses. Les graveurs n'ont plus eu que des filets à
couper sur ces fonds unis, les émailleurs n'ont trouvé qu'un

maigre aliment dans le décor des montres. Les ciseleurs délaissés
sont retournés aux bronzes, — et ainsi de tous les corps d'état
dont la bijouterie était tributaire. Qu'en est-il résulté? C'est que
pendant dix ou quinze ans on n'a plus fait d'apprentis graveurs,
ciseleurs, émailleurs ou peintres, et qu'en sortant de cette longue
phase de paresse et de mauvais goût, notre industrie n'a plus
trouvé que de vieux ouvriers fatigués, rouillés et déshabitués de
bien faire, ou des jeunes gens mal préparés qui ont tout à
apprendre. »

{La suite prochainement.) René Ménaud.
 
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