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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Courrier des musées
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COURRIER DES MUSÉES
LVII

Nous recevons de notre savant collaborateur M. L. Cou-
rajod la lettre suivante. Nous y re'pondrons prochainement.

« Paris, 25 janvier 1881.

« Monsieur le Rédacteur en chef,

« Une note un peu vive, parue dans le numéro de l'Art du
24 novembre 1880, contient au sujet de M. le Dr Wilhelm Bode
quelques inexactitudes et quelques injustices que vous voudrez
bien, j'en suis sûr, réparer dès que vous serez instruit de la
vérité. La nomination de M. Bode aux fonctions que lui attri-
bue votre correspondant n'est pas de fraîche date. M. W. Bode
est, depuis 1872, directeur adjoint de la Pinacothèque de Berlin.
Récemment, il a seulement été nommé directeur du Musée de
sculpture du Moyen Age et de la Renaissance dont il avait
l'administration depuis l'année 1872. Ce double titre n'est que
la consécration du mérite et de la haute compétence du savant
éminent à qui la Prusse doit, depuis huit ans, l'enrichissement
extraordinaire de son Musée de peinture et de sculpture de la
Renaissance italienne et la formation d'un Musée de moulages
sans rival en Europe. M. Bode est en outre l'auteur de divers
travaux fort estimés sur la peinture et la sculpture, et, en colla-
boration, de l'excellent Catalogue des peintures du Musée de
Berlin. C'est en même temps un actif rédacteur du Journal des
Musées royaux de Prusse. C'est lui enfin qui a donné la qua-
trième et dernière édition du Cicérone de Burckhardt, manuel
précieux de l'art en Italie, dont vous m'avez laissé dire dans ce
journal, il y a un an, tout le bien que j'en pense et qu'un
intelligent éditeur français va faire passer dans notre langue.
M. Bode n'est donc pas seulement un historien de l'art, c'est
avant tout un connaisseur exercé dont le savoir et le goût sont
attestés par les récentes et si importantes acquisitions du Musée
de Berlin. Quant au tableau qui a donné lieu à la note agres-
sive à laquelle je fais allusion, le directeur adjoint du Musée de
Berlin l'a acquis parce qu'il le trouvait remarquable et l'attribue
à l'école napolitaine ou à l'école espagnole, sans oser se pronon-
cer sur le nom de Vélasquez ou sur celui de Ribera. Votre
correspondant tient pour Honthorst. Je n'ai pas vu encore le
tableau, comme ce doit être le cas de la plupart des lecteurs de
la note de l'Art, mais en attendant que nous puissions tous nous
former une opinion personnelle, vous savez que les attributions
ne valent que par l'autorité scientifique de ceux qui les font.
Or, M. Bode, qui a un nom, signe les siennes, et votre correspon-
dant, quelque considérable qu'il puisse être, affirme sans signer.

«Je considère comme un devoir pour moi d'intervenir dans
ce petit débat, parce que le hasard a voulu que je paraisse
complice d'une injustice nouvelle, et celle-là bien involontaire,
dont M. Bode a encore été la victime dans le numéro de l'Art
du 26 décembre dernier. M. Charles Yriarte, dans son très
remarquable article sur Agostino di Duccio, m'a fait l'honneur
de citer mon opinion et m'a dépeint comme lui montrant une
correction tracée au crayon sur la marge de mon exemplaire du
Cicérone, à propos d'un bas-relief du Bargello communément
attribué à Antonio del Pollajuolo. Quand il se souvient que
mon observation est constatée sur la marge d'un livre, M. Yriarte,
que je remercie de son amicale mention, a parfaitement raison.
Mais il a confondu ce livre avec un autre ouvrage quand il a dit
que la correction marginale existe sur mon exemplaire du Cicé-
rone, attendu que, dans la quatrième édition du livre de Burck-
hardt, publiée l'année dernière par M. Bode, le bas-relief du
Bargello, loin d'être attribué à Pollajuolo, est donné avec la

plus admirable clairvoyance à Agostino et que, dès 1878, cette
opinion était avancée par le même M. Bode dans un article sur
l'Exposition rétrospective du Trocadéro, paru d'abord dans Va
Chronique de l'Art de Leipzig et traduit ensuite dans la Revue
archéologique de Paris.

« Dans les difficultés de notre métier, dans les angoisses de
la recherche, l'assistance scientifique de M. Bode, si précieuse
par elle-même et par le merveilleux outillage dont il dispose h
Berlin, est assurée à tous les travailleurs, sans acception de natio-
nalité, et avec une libéralité au-dessus de tout éloge. Rendons-
lui, chez nous, la pareille en veillant sur son honneur d'érudit et
en faisant valoir ses droits sur ses découvertes.

« Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en chef, l'assu-
rance de mes sentiments très distingués. »

« Louis Coorajod. »

— M. E. Miller, ex-bibliothécaire du Corps législatif, vient
de faire don au musée du Louvre de la stèle de marbre qu'il
a découverte en 1863 à Larisse. Sur ce monument, qui date du
premier siècle de notre ère, est gravée une liste des vainqueurs
de divers concours. Parmi ces concours, il y a une chasse au
taureau dont on ne connaît pas d'autre exemple.

■— Principales acquisitions du département des antiques
(1S80) au musée du Louvre ".

Marbres. — Statue de Minerve un peu moins grande que
nature, tenant dans son égide la ciste, d'où s'échappe le serpent
Erichthonios : sujet unique; style grec très élégant : île de
Crète.

Fragment d'une statue de Vénus relevant sa draperie,
trouvé près de Tripoli, don de M. Ledoulx, consul de France.

Bas-relief grec : offrande à Bacchus. variante importante
du sujet connu sous le nom de : Visite de Bacchus chez Icarius.

Bas-relief gréco-romain : la déesse Némésis.

Tête d'Apollon, plus grande que nature; style de transition
entre l'archaïsme et le beau style.

Deux fragments de grandes stèles attiques du siècle de
Périclès.

Une tête de même style que les métopes du Parthénon
(mutilée).

Bronzes. — Miroir de Corinthe, autrefois argenté et doré,
avec inscriptions et figures au trait, représentant le héros
Corinthos couronné par la colonie de Leucade : le plus beau
miroir trouvé jusqu'ici en Grèce.

Statuette d'Harpocrate, trouvée dans le Tibre.
Vases grecs. — Plusieurs vases athéniens à décor géomé-
trique : style primitif.

Œnochoé à figures noires d'un travail très fin, portant le
nom du potier Amasis.

Deux grands aryballes à figures rouges, de style attique et
de la plus belle époque de l'art : sujets empruntés au mythe
d'Aphrodite.

Terres cuites. — Plusieurs figurines, parmi lesquelles un
héros sur un lit de festin, tenant une lyre, trouvé à Corinthe.

Antiquités orientales. — Statue de femme assise, de style
gréco-cypriote, provenant des découvertes de M. de Vogûé.

Trois ossuaires juifs, à ornements sculptés, envoyés de
Palestine et donnés par MM. Patrimonio et Lacau.

Trois bas-reliefs palmyréniens ; don de M. Joseph Reinach.

Plusieurs tablettes en pierre et en terre cuite à inscriptions
cunéiformes; l'une porte le nom du très ancien roi chaldéen
Hammourabi.
 
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