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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Jouin, Henry: Les bustes de Montal
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0358

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Bas-relief provenant du château de Montai..
;Public avec l'autorisation spéciale des propriétaires1.) — Dessin de Ch. Kreutzberger.

LES BUSTES DE MONTAI

ien ne nous rappelle, dans le château de Montai, l'es
courtines crénelées et le donjon qui distinguent les forte-
resses féodales. Jehanne de Balsac, veuve d'Almaric, baron
de Montai, a fait élever ces murs au temps de François Ier.
L'ingénieuse châtelaine fut peut-être l'architecte de sa
propre demeure. Deux dates gravées sur la pierre, 15"27
et 15" 34, placent la construction de Montai entre les échecs
de la campagne d'Italie, subis par le roi de France, et la
conquête de la Savoie. Or, pendant que les armes françaises
étaient humiliées, Jehanne de Balsac multipliait sur les
parois intérieures du château et sur les lucarnes la Sala-
mandre, emblème du vainqueur de Marignan. Sept bustes
de grandes proportions, placés dans des baies circulaires,
constituaient avec une frise l'élément principal de la décora-
tion extérieure du manoir. Ils représentent Almaric, le mari
de Jehanne, Dordet et Robert de Montai, ses deux fils, Ninc
de Montai, sa fille, Jehanne elle-même, et deux person-
nages inconnus, assurément deux membres de la famille,
peut-être le père de Jehanne et celui d'Almaric. Au-
dessus du buste de Jehanne, la devise pleine de
mélancolie :

nus espoir

Lettke ornée.

Bas-relief provenant du château de Montai. Le caractère intime, recueilli, de cet ensemble déco-

{,Wi""^t.nidZrri4,aim') ratif, la fidélité patriotique unie à la piété filiale, révèlent

un tour de pensées et de sentiments où se trahit une
nature féminine. Mais le château de Montai, dans l'état de délabrement où le temps et la
négligence de ses possesseurs l'avaient réduit, n'apparaissait pas au visiteur avec ses séductions.
Le lierre, les mousses et les plantes grimpantes s'étaient attachés aux sculptures. C'est à peine
si les bustes en bataille se laissaient deviner dans les enfoncements de la façade ; les tympans,
les gables, les lucarnes couverts de végétation n'offraient au regard que des profils indécis.
Cependant l'ensemble suffisait à faire pressentir qu'on se trouvait en face d'un monument curieux,
original, tel que la Renaissance française les savait faire avant Jean Goujon.

1. MM. les propriétaires des pièces provenant du château de Montai se réservent le droit absolu d'accorder toute autorisation de repro-
duction.

Tome XXIV. 4-2
 
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