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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Expositions
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0153

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L'ART.

ministre, les pouvoirs qui vous sont donnés par l'élection de
vos confrères.

« La mission que vous avez à remplir est simple et précise.
Vous avez à prendre en main la gestion libre et entière, maté-
rielle et artistique, des expositions annuelles au lieu et place de
l'administration. L'État n'interviendra plus dans vos affaires
qu'à titre gracieux, si vous le désirez, par la concession tempo-
raire d'un local dans les conditions déjà faites à d'autres
sociétés.

«.Vous aurez tous les bénéfices de l'entreprise; vous en
aurez, comme il est juste, toutes les charges aussi. Les recettes
seront encaissées par vous, les dépenses seront réglées par vous;
vous serez seuls les maîtres de fixer le nombre et la valeur des
récompenses que vous jugerez à propos de décerner au nom de
votre association.

« S'il y a quelques difficultés dans une première organisa-
tion, elles sont moindres qu'on ne se l'imagine.

« En tout cas, ce ne sont point des difficultés de nature à
effrayer une association qui compte dans son sein tant d'hommes
supérieurs accoutumés à diriger des entreprises autrement
longues et compliquées, ni à vous faire renoncer aux avantages
considérables d'une liberté qui permettra à votre corporation de
conquérir en peu de temps une situation aussi indépendante que
celle dont jouissent déjà, grâce à des efforts pareils, la Société
des gens de lettres et la Société des auteurs dramatiques.

« Vous avez encore tout le temps nécessaire pour vous
organiser, c'est-à-dire pour établir votre acte de société, choisir
votre conseil d'administration, former votre capital social, éla-
borer votre règlement, nommer votre personnel. Il suffit que
vous soyez prêts à agir le i'r février.

« Dès que vous m'aurez présenté vos propositions, je m'em-
presserai de les soumettre à M. le ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts, à M. le ministre des travaux publics
et à M. le ministre des finances, qui auront, chacun en ce qui
le concerne, à prendre les mesures nécessaires, et qui seront
heureux, j'en suis assuré, de prêter leur concours le plus bien-
veillant à votre initiative.

« Je vous prie de me faire connaître les décisions que vous
aurez prises le 31 janvier au plus tard.

« Ai-je besoin d'ajouter que le concours de l'administration
dans les questions d'un ordre général et élevé vous fera d'autant
moins défaut que son intervention n'aura plus à s'exercer dans
des questions inférieures de détail ?

« La franchise avec laquelle je vous parle doit vous être un
sûr garant de l'intérêt que je vous porte. Si l'État reprend sa
liberté en vous rendant la vôtre, ce n'est point pour se séparer
de vous.

« Notre conviction profonde est que nous marcherons
d'autant mieux d'accord, que nous marcherons plus librement
côte à côte et que la dignité des artistes, aussi bien que celle de
l'État, sera mieux sauvegardée par l'exacte définition de leurs
rôles respectifs.

CHRONIQUE

— Nos lecteurs nous sauront gré de mettre sous leurs
yeux le très intéressant extrait suivant du XIX0 Siècle du
24 janvier :

MARIETTE-PACHA

« M. Alphonse Mariette, architecte très distingué et frère
de Mariette-Pacha, m'adresse, sous le coup de la mort de son
illustre frère, une lettre à la fois instructive et touchante. La
voici :

« Le soin de faire des acquisitions et des commandes utiles
à nos musées et édifices publics, celui de désigner au président
de la République les artistes éminents qui méritent les dis-
tinctions honorifiques, nous paraît une tâche assez honorable
à accomplir pour que nous n'en désirions pas d'autres.

« Je suis d'ailleurs tout à fait rassuré sur l'issue de vos
délibérations par la composition de votre comité. Le suffrage
intelligent des artistes ne pouvait confier le soin de diriger leurs
affaires à des maîtres plus respectés ni à de plus dignes confrères.

<t Vos résolutions auront une gravité et une autorité qui
s'imposeront à tous.

« L'expérience a suffisamment démontré qu'il n'y avait pas
de transaction possible entre la gestion complète par l'État ou la
gestion libre par les artistes. »

— La commission des artistes a résolu de constituer une
société qui se chargera de l'entreprise du Salon. Voici le texte
de la déclaration qu'elle a votée à ce sujet ;

« Devant la déclaration de M. le sous-secrétaire d'État aux
beaux-arts, qui lui crée une situation nouvelle et inattendue, la
commission des artistes ne pouvant traiter avec l'État que sous
le nom de société ou de syndicat, et voulant assurer l'exposition
de 1881, se constitue seulement pour un an, et à titre provisoire,
en syndicat représentant tous ses électeurs. »

Cette résolution n'a été votée- qu'à la suite d'une longue
discussion. Puis, reprenant le débat, la commission a finalement
décidé, aidée des conseils de M* Delapalme, notaire, M" Chaix-
d'Est-Ange, avoué, et Me Engrand, avocat, de former une société
anonyme, au capital de deux cent mille francs, divisés en deux
mille actions de cent francs qui seront entièrement souscrites
par les membres du comité.

— La section de peinture de la commission du Salon a
terminé ses travaux.

Voici les points du règlement qui ont été adoptés :

i° Chaque artiste ne pourra faire recevoir que deux œuvres;

20 Les places seront désignées par les numéros de réception :
numéros 1, 2 et 3, lesquels donnent droit au premier rang
(cimaise), au deuxième, au troisième;

La lettre d'avis qui annoncera à l'artiste la réception de son
œuvre lui indiquera son numéro et la place à laquelle il a droit;

3° Les médailles sont maintenues ainsi que leurs degrés :
i10, 2e et 3° classe ;

40 Le bulletin de vote des médailles devra être signé par le
jury;

5» Les médailles d'honneur seront votées par tous les expo-
sants électeurs.

Une nouvelle discussion a eu lieu ensuite pour savoir si,
dans la situation nouvelle que l'État a faite aux artistes, les
votants avaient cru voter pour un jury ou pour une commission
constituante.

Il s'en est suivi un deuxième vote dans lequel, à la majorité
de deux voix, il a été décidé que l'on ferait un autre appel aux
électeurs pour la constitution du jury.

FRANÇAISE

« Monsieur,

« Je crois devoir porter à votre connaissance le malheur
qui vient de frapper la famille de Mariette-Pacha.

« Mon pauvre frère est mort cette nuit au Caire.

« Ceux qui, comme moi, l'ont vu à Paris, il y a deux mois,
étaient préparés pour ce triste dénouement ; car les médecins,
y compris le docteur Fournier, ne donnaient aucun espoir, et
c'est bien malgré eux qu'il est reparti une dernière fois pour
l'Orient; mais l'Égypte et lui étaient devenus si inséparables
qu'il a voulu la revoir à toute force, et c'est à Boulaq qu'il
 
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