DOI Artikel:
VanVinkeroy, Eugène: Le musée d'armures de Bruxelles, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0068
LE
MUSÉE D'ARMURES DE BRUXELLES
Depuis 1847, ^es différentes collections d'objets anciens appartenant à
TEtat sont rassemblées dans le bâtiment de « la Porte de Hal » où elles
forment deux grandes divisions : celle des Armures et celle des Antiquités.
C'est dans la vaste salle du premier étage que sont encore réunies,
aujourd'hui, les armes anciennes et les armes modernes.
L'insuffisance de ce local, depuis longtemps signalée et reconnue,
entraîne à sa suite deux inconvénients capitaux : elle rend d'abord très
difficile une installation méthodique des objets, qui pourrait seule rendre
instructive pour le public une visite des collections; elle empêche ensuite
les visiteurs de se rendre exactement compte des richesses artistiques de
toutes espèces, accumulées au fond des armoires ou accrochées à des hau-
teurs inaccessibles à la vue.
Faute d'espace, l'on a du souvent réunir des objets fort disparates. Le
fusil moderne coudoie le mousquet à mèche ; le pistolet français, l'épée
allemande, la masse orientale, fraternisent dans un môme voisinage. Ados-
sées aux colonnes massives, les armures japonaises dressent leurs masques
grimaçants en face des harnais noircis de reitres et de lansquenets, tandis
que les crinières épaisses des enseignes turques flottent sur le fer découpé
des hallebardes suisses et bourguignonnes.
Hâtons-nous d'ajouter que cet état de choses regrettable paraît appelé
.............=.:=-^__= à disparaître prochainement. L'active direction des Beaux-Arts, qui, depuis
effigie funèbre. quelques années, a réalisé dans l'installation des autres musées des progrès
B"?e ^U(I^b°a^"eU' si remarquables, se préoccupe également de donner aux collections d'armes
mon en 1398. ct d'antiquités le rang et le relief auxquels leur importance leur donne
Dessin de A. Danse. 1 a 11
des droits incontestables.
D'après l'un des nombreux projets à l'étude, les collections d'objets anciens obtiendraient
des locaux séparés. Les antiquités iraient remplacer dans les bâtiments de l'ancienne Cour les
collections du Musée d'histoire naturelle, tandis que les armes resteraient seules déposées â la
Porte de Hal, qui deviendrait un véritable Musée d'armures. Les collections d'armes logées plus
à l'aise, mieux disposées, apparaîtraient sous un aspect beaucoup plus favorable, et le visiteur
étranger qui sort émerveillé de notre magnifique Musée de peinture ne verrait plus, comme
1. Un historique complet du Musée et de l'accroissement progressif de ses collections nous entraînerait hors de notre cadre. On trouvera
des renseignements à cet égard dans la notice publiée par M. le directeur-conservateur Th. Juste, en tête des nombreuses éditions du Catalogue.
Tome XXIV. 8
MUSÉE D'ARMURES DE BRUXELLES
Depuis 1847, ^es différentes collections d'objets anciens appartenant à
TEtat sont rassemblées dans le bâtiment de « la Porte de Hal » où elles
forment deux grandes divisions : celle des Armures et celle des Antiquités.
C'est dans la vaste salle du premier étage que sont encore réunies,
aujourd'hui, les armes anciennes et les armes modernes.
L'insuffisance de ce local, depuis longtemps signalée et reconnue,
entraîne à sa suite deux inconvénients capitaux : elle rend d'abord très
difficile une installation méthodique des objets, qui pourrait seule rendre
instructive pour le public une visite des collections; elle empêche ensuite
les visiteurs de se rendre exactement compte des richesses artistiques de
toutes espèces, accumulées au fond des armoires ou accrochées à des hau-
teurs inaccessibles à la vue.
Faute d'espace, l'on a du souvent réunir des objets fort disparates. Le
fusil moderne coudoie le mousquet à mèche ; le pistolet français, l'épée
allemande, la masse orientale, fraternisent dans un môme voisinage. Ados-
sées aux colonnes massives, les armures japonaises dressent leurs masques
grimaçants en face des harnais noircis de reitres et de lansquenets, tandis
que les crinières épaisses des enseignes turques flottent sur le fer découpé
des hallebardes suisses et bourguignonnes.
Hâtons-nous d'ajouter que cet état de choses regrettable paraît appelé
.............=.:=-^__= à disparaître prochainement. L'active direction des Beaux-Arts, qui, depuis
effigie funèbre. quelques années, a réalisé dans l'installation des autres musées des progrès
B"?e ^U(I^b°a^"eU' si remarquables, se préoccupe également de donner aux collections d'armes
mon en 1398. ct d'antiquités le rang et le relief auxquels leur importance leur donne
Dessin de A. Danse. 1 a 11
des droits incontestables.
D'après l'un des nombreux projets à l'étude, les collections d'objets anciens obtiendraient
des locaux séparés. Les antiquités iraient remplacer dans les bâtiments de l'ancienne Cour les
collections du Musée d'histoire naturelle, tandis que les armes resteraient seules déposées â la
Porte de Hal, qui deviendrait un véritable Musée d'armures. Les collections d'armes logées plus
à l'aise, mieux disposées, apparaîtraient sous un aspect beaucoup plus favorable, et le visiteur
étranger qui sort émerveillé de notre magnifique Musée de peinture ne verrait plus, comme
1. Un historique complet du Musée et de l'accroissement progressif de ses collections nous entraînerait hors de notre cadre. On trouvera
des renseignements à cet égard dans la notice publiée par M. le directeur-conservateur Th. Juste, en tête des nombreuses éditions du Catalogue.
Tome XXIV. 8