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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Expositions: place Vendome- Rue Volney- Rue Laffitte
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Les ventes d'art et de curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0286

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266

L'ART.

Guards (2' régiment), un non moins excellent Highlander
magistralement lave' à l'encre de Chine, et un cadre d'Études,
excellentissimes souvenirs d'Angleterre.

M. Français continue à déployer le plus sévère talent de
dessinateur que dépare, hélas! une peinture terne, dure,
invariablement papillouante.

MM. Eugène Isabey et Eugène Lami sont des vétérans qui
restent des maîtres. Le premier a prodigué toute sa verve dans
son Alchimiste, force esprit dans le Favori, auquel on ne saurait
reprocher qu'une note un peu violacée dans les chairs, et
l'observation la plus consciencieuse et la plus juste dans sa
Marine. Quant à M. Lami, il a juré d'être plus jeune, plus
élégant, plus distingué que jamais et il se tient parole, ainsi
qu'en témoignent le Château d'Herbey. la Cantine de chasse.
Y Idylle moderne, la Rencontre dans les bois, le Sicilien et
l'Esclave grecque, Un Mousquetaire noir, etc., etc.; car le
vieil athlète se recommande à la fois par la quantité et la
qualité.

Matin par M. Heilbuth est tenu dans une toute aimable
tonalité mauve, le Bachot est fait à souhait pour le plaisir des
yeux, et Garden-Party est en tous points adorable.

Des chats sur toute la ligne, tel est le programme que s'est
imposé M. Lambert pour ses six aquarelles. La palme appartient
ex œquo aux Chatons et à Grands comme nature.

M. Louis Leloir nous inquiète; ce séducteur n'a jamais
brillé par la force, mais nul ne songeait à lui demander de la
puissance. Il savait éviter la mollesse et l'on était ravi. Cette
fois, il perce bien de la faiblesse dans Une Marche forcée.
l'originalité fait défaut à l'Eventail, et dans l'Oiseau bleu se voit
une gente fillette qui a l'air d'être suspendue au-dessus d'un
tertre au lieu d'y être assise. Revanche à prendre.

Le Racoleur révèle un sérieux progrès chez M. Maurice
Leloir, mais c'est trop peu de l'aquarelle; cela sent trop le
tableau.

En progrès aussi M. Roger Jourdain.

Quant à M. Vibert — Jehan, si vous voulez bien le per-
mettre — c'est, pour varier, l'abomination de la désolation. Son
Picador réalise l'idéal du mesquin, du commun, du vulgaire, à
faire pâmer d'aise M. Joseph Prudhomme en personne. D'innom-
brables détails plus maigres, plus secs, plus durs, plus laids les

uns que les autres, et d'ensemble pas trace, pas plus que d'esprit,
tel est le trop exact bilan de ce prétentieusissime Picador, le
triomphe du faux, du mauvais et du pire.

De hautes visées, M. Jules Worms n'en a pas; il a conquis,
sans pose aucune, un rang secondaire qu'il occupe avec modestie
et conscience. Ce qu'il produit est toujours bien fait, sans brio,
mais avec sincérité et un certain esprit d'observation qui ne
cherche pas la profondeur et se contente de rencontrer juste,
quoiqu'en s'arrètant toujours un peu à la surface. Son Départ
pour la revue n'est pas exempt d'humour, ses Soldats espagnols
sont vrais et sa Scène de taverne en Andalousie est une des
meilleures aquarelles qu'ait peintes M. Worms.

Mme la baronne Nathaniel de Rothschild remporte le plus
légitime succès avec sa série de vues de Venise, dont la première
est un vrai bijou, et la troisième et la quatrième sont d'une
justesse extrême. C'est franc, prestement enlevé, d'une rare
exactitude de ton local, et lumineux au possible. Ces très
remarquables qualités se retrouvent dans Murano et dans la
Tour des BrigaJids au Cannet.

Plus que jamais M"1" Madeleine Lemaire triomphe avec ses
fleurs; on ne sait vraiment auxquelles donner la préférence.
Toutes sont du faire le plus artiste. Il faut que la vaillante artiste
s'attache à rendre avec une égale perfection le corps humain. La
Bonne Aventure de Colombine et le Violon, malgré d'indiscutables
mérites, sont loin encore d'être de force à lutter avec les Roses,
les Chrysanthèmes et Violettes, etc. ; l'anatomie est encore
singulièrement sommaire, mais Mmo Lemaire est trop richement
douée pour ne pas vaincre bientôt les hérésies de dessin de ses
figures. Elle tiendra à le prouver l'an prochain.

Une observation à l'adresse du Comité directeur, pour
terminer. Le Catalogue illustré coûte trois francs, c'est un prix,
mais nul ne songerait à se plaindre, les croquis qu'y sèment les
exposants étant la plupart intéressants, si ce catalogue était au
moins complet. Il brille malheureusement par des lacunes ou
des erreurs. C'est ainsi que le Highlander de M. Détaille est
omis, qu'il en est de même pour deux Isabey, qu'en revanche,
on cherche vainement, dans les deux galeries, Sur iestacade de
M. Duez, etc.

Un peu plus de soin serait de saison.

Paul Leroi.

LES VENTES D'ART ET DE CURIOSITE

événemènt de la saison de 1881 est sans
contredit la retraite de Mc Charles
Pillet qui aura lieu à la fin du mois de

dont on lui donnait un prix important, et la Chalcographie
du Louvre a chargé M. Emile Vernier de lithographier ce tableau,
l'un des plus beaux de l'école française. M. le Président de la
mai. Cette personnalité si distinguée, République a tenu à offrir à M. Wilson un haut témoignage de
qui a exercé depuis vingt-cinq ans une j la reconnaissance de la France, et il l'a promu au grade d'offi-
véritable royauté sur le commerce des j cier de la Légion d'honneur, dont M. Edmond Turquet a été
œuvres d'art et dont l'influence est j chargé de lui remettre les insignes.

aussi légitime que considérable, mérite j La vente de la galerie Wilson —■ tableaux anciens et mo-

qu'on s'y arrête plus longtemps. Nous y reviendrons prochaine- ! dernes — est fixée aux 14, 15 et 16 mars.

ment ; l'espace nous manque aujourd'hui. Nous devons nous
borner à signaler les ventes prochaines.
Voici celles de l'étude de M" Pillet :

D'abord la vente de la collection si justement renommée de
M. John W. Wilson, vente qui a lieu pour cause de départ
du généreux Mécène à qui le Louvre doit ses deux premiers
Constable. Nous avons peine à nous accoutumer à l'idée du
retour en Angleterre d'un étranger que l'on s'était habitué, avec
raison, à considérer comme naturalisé Parisien.

M. John Wilson a récemment abandonné à l'État le droit
de reproduction de ce chef-d'œuvre de Millet : l'Angelus, droit

Le catalogue est précédé d'une préface qui est une bonne
fortune: elle est signée Paul Mantz. Cela ne ressemble en rien
à ces morceaux à tant la ligne, chefs-d'œuvre d'ignorante impu-
dence dont on est écœuré depuis quelques années. Leurs
affirmations audacieuses avaient pour premier résultat de com-
promettre gravement, aux yeux des connaisseurs, les collections
qu'elles osaient recommander.

M. Paul Mantz, écrivain qui se respecte et juge sérieux,
appartient à une tout autre école. Aussi tenons-nous à lui faire
quelques emprunts dans l'intérêt des amateurs.

« Une visée très moderne, dit-il, semble avoir présidé à la
 
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