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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Raffaëlli, Jean-François: L' art bourgeois
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0267

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Frise composée et dessinée pour « l'Art », par Léon Gaucherel

L'ART BOURGEOIS

e voudrais bien étudier un peu un petit art qui tient
beaucoup de place aujourd'hui. Je veux parler de ce
petit art de nos petites maisons de campagne, de ces
petites maisons qui peuplent Chatou, le Vésinet, etc.,
qui peuplent ces coins où va vivre, l'été, le bon bour-
geois; aussi de ces petits hôtels que Ton trouve un peu
dans Paris.

Leur architecture, la sculpture de bric à brac qui
l'orne, et les petits tableaux qui meublent leur intérieur
font un tout irrégulier et cocasse qui peut arrêter un
moment et prêter à quelques observations.

Aussi bien, lorsque Rousseau accusa les artistes de
la corruption des mœurs et de la décadence des Etats,
Rousseau se trompa : les artistes sont ce que les font
les sociétés.

Regardez dans l'histoire, cherchez-y les dominantes
et les dominants, et vous trouverez les artistes der-
rière. Ils ont servi toujours, comme prêtres, comme
historiens ou bien comme courtisans. Mais de notre
Révolution date un art plus indépendant amené par la
Leure composée et dessinée pour l'An par François Ehrmar.n, plus grande indépendance de l'homme dans l'artiste; j'en

gravure de L. Dumont. • • 1 .1 /

étudierai la vie dans un autre moment; de cette époque
aussi date le semblant d'art dont, en m'amusant, je viens parler; je l'appelle et le qualifie de
« bourgeois », ne trouvant que ce barbarisme. 11 est trop juste d'ailleurs que ce simili-art
porte le nom de ses inspirateurs.

Pour mieux écrire — et ce n'est pas long — les commandements de ce semblant d'art,
on peut incliquer comment ces tout petits mécènes furent mis en possession de 1' « état des
lieux ».

La Révolution, n'est-il pas vrai? a tout remis en discussion; avec les lois, Dieu et les rois,
la science de la nature...

L'artiste habitué à élever des monuments à la prière ou à la gloire, des monuments pour
être éternels ou des monuments à l'immortalité, tomba du haut des temples : les hommes, ici,
faisaient des procès aux dieux et à leurs rois.

On écrivit des droits pour chacun, on fit les hommes libres... et chacun rentra chez soi.

Donc, on discuta Dieu, et l'on décapita le roi. A la place des titres, on mit l'argent;
 
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