Cartouche tiré des « Funérailles de l'aîchiduc Albert ».
Dessin de l'architecte Jacques Francquart. (Type des cuirs à formes gélatineuses.)
Ès le début de sa carrière, Rubens comprit la valeur
d'appoint des étoffages architecturaux pour les
conceptions héroïques de la mythologie et de l'his-
toire. Le peintre adopta naturellement des formes
décoratives qui semblaient n'avoir été créées que
pour servir de cadre à 'sa manière essentiellement
pittoresque et coloriste. S'il s'assimila étroitement
les données italiennes en faveur dans sa jeunesse,
c'est, qu'envisageant l'histoire de l'art dans son
entier, il ne dut pas rencontrer d'expression plas-
tique traduisant mieux .con génie propre que le
plantureux style de Carlo Maderno et de Galeazzo
Alessi f. Jamais style ornemental, en effet, ne fut
plus propre à encadrer le Combat des Amazones, le
Calvaire, le Martyre de saint Liévin ou la Descente
de croix, que les motifs puissants et charnus tissés
Lettre tirc'e de 1' « Orthographia » de Joli. Daniel Preisler.
de lianes de rinceaux à superfétations végétales
exubérantes, sortis du crayon des Colonna, des Cherubino Alberti, des Agostino Mitelli, des
Giovan Orlandi et des deux Carrache.
Le « style Rubens », c'est en résumé le travail d'assimilation effectué par l'originalité native
du grand maître anversois sur le vaste thème des motifs typiques de la deuxième période de la
Renaissance italienne.
L'école ce rubénienne » féconda de son génie le riche filon thématique et la synthèse
de qualités distinctives des architectes-décorateurs italiens.
i. Dans les pages qui vont suivre, le nom d'Alessi tombera souvent de notre plume; il nous semble nécessaire de faire connaître en
quelques mots quel était cet architecte pérugin dont la manière séduisit Rubens.
Galeazzo Alessi (i 500-1572), né à Pérouse, élève de Giambattista Caporali, fut pour Gênes ce que Bramante et San Gallo avaient été
pour Rome, Buontalenti et l'Ammanati pour Florence, Palladio et Sansovino pour Venise. C'est à l'initiative d'Alessi, — ce qui est à son
éternel honneur, — qu'est due l'ouverture de la Strada Nuova, cette merveille de la ville de marbre.
Alessi se lia d'amitié avec Michel-Ange, qu'il adopta pour maître et dont il partageait les allures extravagantes et sombres- ses chefs-
d'œuvre furent à Gênes l'église de l'Assomption, la cour du palais Sauli et le palais Caroga où l'on admire le fameux plafond de Taddeo
Cerlone.
La réputation de Galeazzo Alessi était arrivée au point que, de tous les pays, on lui demandait des projets de monuments ; il en composâ t
pour Naples, pour l'Espagne; les biographes italiens prétendent tous qu'il fit un grand nombre de dessins pour la Flandre. Aucun fait à noire
connaissance, ne vient cependant confirmer cette assertion.
Alessi, comme Rubens, fut un artiste heureux; il mourut plein de jours, laissant une famille nombreuse et considérée. Lione Pascoli
nous en donne la généalogie et cite les enfants d'Alessi qui, à l'époque où Rubens vint à Gênes, occupaient des charges importantes de la
République.
Tome XXIV
Dessin de l'architecte Jacques Francquart. (Type des cuirs à formes gélatineuses.)
Ès le début de sa carrière, Rubens comprit la valeur
d'appoint des étoffages architecturaux pour les
conceptions héroïques de la mythologie et de l'his-
toire. Le peintre adopta naturellement des formes
décoratives qui semblaient n'avoir été créées que
pour servir de cadre à 'sa manière essentiellement
pittoresque et coloriste. S'il s'assimila étroitement
les données italiennes en faveur dans sa jeunesse,
c'est, qu'envisageant l'histoire de l'art dans son
entier, il ne dut pas rencontrer d'expression plas-
tique traduisant mieux .con génie propre que le
plantureux style de Carlo Maderno et de Galeazzo
Alessi f. Jamais style ornemental, en effet, ne fut
plus propre à encadrer le Combat des Amazones, le
Calvaire, le Martyre de saint Liévin ou la Descente
de croix, que les motifs puissants et charnus tissés
Lettre tirc'e de 1' « Orthographia » de Joli. Daniel Preisler.
de lianes de rinceaux à superfétations végétales
exubérantes, sortis du crayon des Colonna, des Cherubino Alberti, des Agostino Mitelli, des
Giovan Orlandi et des deux Carrache.
Le « style Rubens », c'est en résumé le travail d'assimilation effectué par l'originalité native
du grand maître anversois sur le vaste thème des motifs typiques de la deuxième période de la
Renaissance italienne.
L'école ce rubénienne » féconda de son génie le riche filon thématique et la synthèse
de qualités distinctives des architectes-décorateurs italiens.
i. Dans les pages qui vont suivre, le nom d'Alessi tombera souvent de notre plume; il nous semble nécessaire de faire connaître en
quelques mots quel était cet architecte pérugin dont la manière séduisit Rubens.
Galeazzo Alessi (i 500-1572), né à Pérouse, élève de Giambattista Caporali, fut pour Gênes ce que Bramante et San Gallo avaient été
pour Rome, Buontalenti et l'Ammanati pour Florence, Palladio et Sansovino pour Venise. C'est à l'initiative d'Alessi, — ce qui est à son
éternel honneur, — qu'est due l'ouverture de la Strada Nuova, cette merveille de la ville de marbre.
Alessi se lia d'amitié avec Michel-Ange, qu'il adopta pour maître et dont il partageait les allures extravagantes et sombres- ses chefs-
d'œuvre furent à Gênes l'église de l'Assomption, la cour du palais Sauli et le palais Caroga où l'on admire le fameux plafond de Taddeo
Cerlone.
La réputation de Galeazzo Alessi était arrivée au point que, de tous les pays, on lui demandait des projets de monuments ; il en composâ t
pour Naples, pour l'Espagne; les biographes italiens prétendent tous qu'il fit un grand nombre de dessins pour la Flandre. Aucun fait à noire
connaissance, ne vient cependant confirmer cette assertion.
Alessi, comme Rubens, fut un artiste heureux; il mourut plein de jours, laissant une famille nombreuse et considérée. Lione Pascoli
nous en donne la généalogie et cite les enfants d'Alessi qui, à l'époque où Rubens vint à Gênes, occupaient des charges importantes de la
République.
Tome XXIV