Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

DOI Artikel:
Heulhard, Arthur: Art dramatique, [1]: Théatre du Chatelet: Michel Strogoff ...
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0028

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ART DRAMATIQUE

Théâtre do Chatelet : Michel Strogoff. — Théâtre-Français : I dispensé de vous en narrer le sujet. Je n'en veux tenir que le fil

nécessaire à nous diriger dans le labyrinthe [exotique planté par
les auteurs. Nous laisserons de côté tout ce qui a trait au fond
même du roman dont la pièce est tirée. La forme a sauvé la ma-
tière première, et ici c'est l'habit seul qui fait le moine.

Au moment où le rideau se lève sur un décor de Nezel qui
représente le Palais neuf de Moscou, nous savons que les Tar-
tares, soulevés contre les Russes, envahissent la Sibérie et
marchent sur Irkoust, que défend le grand-duc en personne.

Jean Bandry. (Débuts.) — Théâtre des Variétés : Rataplan.
— Fantaisies-Parisiennes de Bruxelles : Bruxelles en l'air.

(^V^j^s ART c^corat'f est devenu frère de l'art dramatique,
et les peintres, jadis relégués au rang des comparses,
sont les rivaux toujours heureux des auteurs.
L'opéra et la féerie ont fait ce miracle.
Il fut un temps où l'on parlait des décorateurs comme de

subalternes. Un direc- Les communications en-

teur disait : « Le châssis tre Irkoust et Moscou

est-il brossé ? Quel jour J&ffi ""SvA sont menacées; Michel

serez-vous prêt pour le JÊ^K^^^K^f1 Strogoff, capitaine aux

palais d'Artaxercès Lon- MwHHbKK/^' \<^L< i courriers du czar, est

gue-Main?Quandaurons- wfflFlfir"^' '^*™rati choisi pour porter une

nous le camp d'Alexan- HHHk^^S^SRmkI dépèche au grand-duc.

dre, la tente de Darius, JfjfiKII' ■fjf\~JBBÈ Tel est le point de dé-

le palais de Thésée ? La , UMÊllBÊmÈT^' ImïVtiS*. part des dramaturges :

pièce est sue et passera JSlJHwHI^Ê^/''//Ahitels^. •> 'es péripéties du voyage

dans huit jours. Vous en -iffllsM 'WÊfs&îf'itljF Ê>J ' "v* tiennent heu d'intrigue,

avez quatre pour ache- '^^^^vM^ ¥ ' ^ vÀ \ AveC le decor du

ver votre besogne.» Il i^mJ^l/kV *P ^wHsk Palais neuf, nous entrons

ne se permettrait plus de ■'vSxÊÊÊffimfT V ÊFmk ^ de piain~pled uans le

raisonner ainsi mainte- «W^fflllvfe^É dÈ^\ n Style byzantin, et c'est

nant. Depuis que la règle '■ ''| / merveille de voir comme

des trois unités est brisée J^^^Ê^^^^^^^SÊ^^^^^ £w Nezel se joue des diffi-

et frappée d'anathèmc, ^^^^T^^^^^^^^S^^^<^ ni cultes de proportions et

depuis que l'air ambiant J^^^\Fl0^' 'W/ W/ÉM^ ilI de plans dont 011 attend

doit circuler autour de J^^-M^^i^^-/ % JH]\ la solution. C'est d'abord

la scène et constituer J^y^^^^ÊT^ f/I^^S^^'^ lifflk une fen6tre élancée ou

une atmosphère spéciale V^Ty^^-''^BR W/^MS^^^' wÊSk se rue la lumière à tra-

aux interprètes, le décor, YV /'^ Éff**j^fjM* A Wm^U vers un vitrail archaïque

les habillements, la vrai- jttfpZK^ ' " M M^^^^^^k''wil>- débarrassé de la lour-

semblance ethnologique jffiirj''^ f"T '' Jt '% ^Ww/^' deur des plombsî puis

font partie intégrante de /7/^\jL^ , • ■ 'gvéjt Jwk ^Iftpf ijÉu ^ ' sc Pose> au fond de la

l'action, et sont au théà- /''*Z-~-f ' ^M^^êÊ^y^^/ 'M/ ' salle de réception, une

tre ce que la mise au -=-1 '// ' l/// \ j cheminée colossale ar-

point est à la sculpture. 1 '^t?é&>S- fff (j niée, en pied, d'un garde-

Concluons : le déco- --/"'S11 r/W feu de cuivre,en cap' de

rateur et le dessinateur /] j/fr '^'m'I''' l'aigle impériale éployée.

de costumes sont aussi - // ■ """"*^--^««i- ' Jn JJ Tout discret qu'il est, et

des auteurs, et des au- / / '{ sans couleurs criardes,

teurs artistes; agréable ' / ' il A* ce décor témoigne d'un

cumul. On s'inclinait '' SY/*' beau sentiment de l'ar-

déjà devant les Cicéri, // "~~~\ chitecture. On s'est prin-

les Cambon, les Séchan, . / . / cipalement attaché à faire

les Diéterle, les Desplé- •//„•••-/-' valoir celui qui lui suc-

chin ; j'en oublie, et des —"f^l cède : la place publique

meilleurs; on se pros- M»' MARIE LAURENT (rôle de Marfa Strogolï). — Dessin de Th. Thomas. où grouille la fête popu-

terne devant les deux laire offerte par le gou-

Lavastre, les Rubé, les Chaperon, les Chéret, les Robecchi, les
Carpezat, les Nezel, les Lacoste et les Thomas. Si Véronèse
vivait, il serait peut-être décorateur.

Les représentations de Michel Strogoff, au Châtelet, plaident
chaque soir, avec une éloquence tout athénienne, en faveur de
notre thèse. Elles chantent haut la gloire de ces maîtres français
qui, Sosies de Prométhée échappés aux vautours, ont impuné-
ment dérobé la lumière du ciel qu'ils versent à flots sur les
planches.

Puisque nous sommes de loisir, examinons le merveilleux
travail de mise en scène qui s'opère dans le drame de MM. Den-
nery et Jules Verne. Je suis (grâces en soient rendues aux dieux! )

verneur de Moscou. Il n'y a guère là qu'une toile de fond sur
laquelle le Kremlin dresse ses calebasses dorées ; mais le diver-
tissement semble défier la plume de Paul de Saint-Victor.
Sous la pesée de la lumière électrique, des quadrilles de pages
d'azur et de neige, secouant des drapeaux jaunes, se croisent
avec des Tziganes dont les cheveux de jais ruissellent dans
un frétillement de sequins. Les pages, enserrant la taille des
Tziganes, enveloppent leurs vigoureuses partenaires dans les
plis des drapeaux gonflés en voiles marines, et commencent
une farandole éblouissante. Par un contraste habilement sur-
pris, une retraite aux flambeaux vient rompre les jeux. Le
sifflement des fifres et le roulement des tambours annonce
 
Annotationen