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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Courrier des musées
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Nos eaux-fortes
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0349

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en accorte mais fort mauvaise compagnie, et dépouillé, après
boire, de sa montre, de son épée et de sa bourse dans le lieu
suspect où il s'est tant et si bien grisé qu'il en est ivre-mort.
Prodige de dessin, merveille de modelé et de puissance de tons,
chef-d'œuvre d'observation, tel est ce tableau dont M. Turquet
a la bonne fortune d'enrichir le Louvre, aux applaudissements
de M. Barbet de Jouy, l'Administrateur général des Musées
nationaux, de M. le vicomte de Tauzia, Conservateur de la
Peinture et des Dessins au Musée du Louvre, et de M. Etienne
Arago, Conservateur du Musée du Luxembourg, c'est-à-dire des
hommes spécialement compétents en la matière parmi les mem-
bres du Conservatoire des Musées.

Pour en revenir à la vente Wilson, l'Art y a acheté les six
tableaux suivants et en a fait don au Musée du Louvre :

N° 55. Festin champêtre, par Dirk Hais. Le maître n'était
pas représenté au Louvre; il l'est maintenant par son œuvre
capitale. En effet, le Festin champêtre a toujours passé en Hol-
lande pour la production la plus parfaite du frère de Frans
Hais. Ce tableau faisait partie de la collection Lans, d'où
M. John W. Wilson, lorsqu'il habitait Haarlem, tenta vaine-
ment de le faire sortir; il ne parvint à l'acquérir qu'à la vente
après décès du propriétaire.

N° i. Frère et Sœur, par Sir William Beechey, membre de
la Royal Acaiemy. Cette toile a été gravée par M. Amédée
Greux.

N° 5. The Glèbe Farm, par John Constable. David Lucas,
le célèbre graveur de l'œuvre du maître, a fait une très belle
planche d'après cette toile.

N" 9. La Halte, par George Morland. Gravé par M. Paul
Rajon.

N° 11. L'Abreuvoir, par William Mulready, R. A. Gravé
par M. Léon Gaucherel.

N" 12. La Femme en blanc, par John Opie, R. A.

— Puisque nous parlons du Musée du Louvre, 011 nous
permettra de signaler la belle eau-forte que M. Charles Koep-
ping vient de graver pour l'Art d'après l'admirable Portrait de
François Ier, par le Titien. M. Koepping, qui est Saxon, — il
est né à Dresde. — fait honneur à M. Charles Waltner, dont il
est l'élève.

Belgique. — A la vente Wilson, le Musée de Bruxelles
était représenté par le vice-président de sa Commission direc-
trice, notre éminent collaborateur, M. Edouard Fétis, qu'ac-
compagnait M. Victor Le Roy, le consciencieux et savant

commissaire-expert des Musées royaux de Belgique. Les acqui-
sitions faites pour le Musée bruxellois sont à la fois nombreuses
et absolument excellentes. Ce sont :

N° 44. Le Pont de bois, par Cornelis Decker.

N° 47. Kermesse, par Cornelis Dusart, tableau de premier
ordre dans l'œuvre du maître.

N° 102. Le Bac, par Salomon van Ruisdael, un chef-
d'œuvre.

N° 55. Vue de Dordrecht, toile capitale de Van Goyen.

N° 70. Intérieur hollandais. C'est le beau Koedyk qui a fait
partie de la célèbre collection Van Loon. d'Amsterdam.

N° 75. Grande Fête pastorale, par De Marne. On ne con-
naît pas de plus beau tableau de ce maître.

N° 87. Intérieur rustique, par Egbert Van der Poel.

Tous ces tableaux sont d'une conservation parfaite.

A M. Édouard Fétis revient l'enviable honneur d'avoir enfin
modifié du tout au tout le déplorable système d'achats trop sou-
vent suivi par le Musée de Bruxelles à qui cette fois toutes les
galeries publiques peuvent envier ses nouvelles richesses.

France. — Le Musée du Louvre a reçu de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, conformément aux intentions gé-
néreuses du donateur, un petit bas-relief antique, que M. Léo-
pold Hugo avait fait parvenir à l'Académie. La provenance de ce
bas-relief est inconnue. Il avait été encastré dans les murs d'une
habitation que M. Hugo possédait à Enghien. Sur la plaque de
marbre blanc, haute de vingt centimètres environ, large de
vingt-trois, on voit sculpté un homme à cheval. L'animal est au
repos, il a la tète tournée vers un tronc d'arbre, autour duquel
s'enroule un serpent. L'homme a la tête nue et porte sur ses
épaules le manteau d'apparat qui s'agrafe sur l'épaule par une
fibule. L'arbre et le serpent sont des symboles connus pour
appartenir aux régions infernales, au séjour des ombres des héros.

Le cavalier est un de ces bienheureux (makarii) habitants
des Iles fortunées que les artistes grecs ont représentés partout
sur les vases et monuments funéraires; de son vivant, le héros
représenté ici était un personnage de distinction.

Au-dessous du bas-relief, il y a une inscription de trois
lignes. Nous lisons aisément la première ligne comme M. Léo-
pold Hugo : Satyros kai Dionysos. Une partie de la seconde
ligne est fruste ; les caractères que nous y distinguons pourraient
bien être les restes des mots : Apolloni ou Poseidoni Theô epoioun.
C'est-à-dire : ont consacré ce monument au dieu Poséidon ou
Apollon.

NOS EAUX-FORTES

En novembre dernier, M. Paul Leroi publiait dans l'Art 1
les intéressants détails qu'il avait obtenus de MM. Lucien Gau-
tier et Jean Litoux sur leurs débuts comme aquafortistes. Le
premier, que M. Andrieux avait attaché à la Préfecture de police,
en qualité de photographe, a quitté l'administration pour se
consacrer exclusivement à la gravure. Il a entrepris pour notre
Revue l'importante série de planches originales que nous avions
annoncée et dont les deux premières — Rue Galande et le Pont
de l'Archevêché — répondent entièrement à ce que les connais-
seurs étaient en droit d'attendre de l'artiste qui s'était révélé au
dernier Salon par ce coup de maître: le Petit bras de la Seine,
le 3 Janvier iSSo2. C'est Paris, cet inépuisable inspirateur,

que continue à nous retracer M. Gautier. Il le fait, en dégageant
de plus en plus une personnalité d'une sincérité absolue, de
manière à ne laisser aucun doute sur la durée de son succès.
L'éclat de son début ne l'a point grisé comme cela ne se produit
que trop souvent; il n'y a vu qu'un encouragement et a compris
qu'on attendait de lui des preuves répétées qu'il pouvait mieux
encore. La Rue Galande surtout témoigne d'une maestria avide
de progrès.

M. Lucien Gautier ne se contente pas d'aspirer plus haut.
Excelsior! est sa devise; il sait la mettre victorieusement en
pratique.

tableau, celui qui est passé de la Collection Van Loon dans le précieux Cabinet de M. le baron Alphonse de Rothschild. Dans la célèbre galerie de Lord Northwick se
voyait aussi un Prodigal Son. (Smith, tome IV, page 55, no i6:i.)

1. Voir l'Art, 6° année, tome I V, page 211.

2. Voir l'Art, 6° année, tome IV, page 210.
 
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