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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Courrier des musées
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Expositions
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0152

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COURRIER DES MUSÉES

LVI

France. — C'est par erreur qu'il a été annoncé que
l'Apothéose de Thiers,par M. Vibert, avait quitte' le Musée du
Luxembourg pour les Galeries de Versailles en même temps
que le Dernier appel des Condamnés, de M. Muller. La toile
de M. Vibert figurait encore au Luxembourg à la fin de
décembre dernier.

— Une terre cuite polychrome mesurant un mètre de côté,
représentant une Madone, d'après Donatello, vient d'être
acquise par le musée du Louvre. Cette œuvre a été découverte
par deux conservateurs du musée, MM. Saglio et Courajod, chez
un marchand de Sienne, à qui elle a été payée 25,000 fr. Dans
ce prix fut compris un bas-relief en marbre représentant égale-
ment une Madone.

La terre cuite, qui avait été placée provisoirement dans le
cabinet de M. Barbet de Jouy, vient d'être transférée, ainsi que
le bas-relief, dans la salle Duchâtel.

— Une heureuse innovation. Désormais, les artistes dont le
Musée du Luxembourg achètera les œuvres devront en môme
temps en donner un croquis.

Depuis déjà longtemps, une mesure analogue avait été
prise par Edourd Reynart, le regretté administrateur des musées
de Lille. .

Angleterre. — Deux des silles du rez-de-chaussée du
South Kev.sington Muséum sont l'objet d'un essai d'éclairage
électrique beaucoup trop prolongé, car il se fait dans les condi-
tions les plus déplorables. La lumière est blafarde, lugubre et
si mal distribuée qu'il est impossible de distinguer aucun détail
des objets exposés. De plus, les galeries de l'étage où sont
réunis les émaux, les ivoires et autres des plus précieuses
collections du Musée sont absolument plongées dans l'obscurité,
sous prétexte que le rayonnement absent du nouvel éclairage
leur suffit. Tous ceux qui tiennent à étudier ces trésors feront
sagement de s'abstenir de mettre les pieds le soir au South
Kensingion Muséum , tant que des essais aussi peu pratiques de
lumière électrique y seront continués. C'est une expérience qui
doit réussir, mais dans de tout autres conditions. Les résultats
de la tentative actuelle sont absolument dérisoires. Cet éclairage
est, dit-on, beaucoup plus économique que l'excellent éclairage
au gaz des autres salles; c'est possible, mais c'est une économie

ruineuse au point de vue artistique et qui doit finir par réagir
sur le budget des recettes du Musée que déserteront certaine-
ment dans la soirée tous les gens de goût, tant qu'on n'aura pas
adopté un système plus sensé.

Puisque nous parlons du South Kensington Muséum, il est
désolant que cette admirable institution ne soit pas autorisée
à accepter sous bénéfice d'inventaire les legs qu'on lui fait et
n'ait pas le droit d'en séparer l'ivraie du bon grain. On voit au
Musée des tableaux scandaleusement faux. Rien ne nous parait
plus à ['encontre de sa constitution, qui a eu pour, but d'épurer
le goût et non de le corrompre de la sorte par l'exhibition
d'œuvres de rebut, parées de noms illustres.

La Royal Academy, à qui le sculpteur Chantrey a légué
d'importants capitaux pour en employer les intérêts en achats
de tableaux modernes, expose dans une des galeries du South
Kensingion Muséum quelques-unes de ces acquisitions, parmi
lesquelles il y en a de déplorables. Ce qui est tout à fait digne
d'éloges, c'est la statue en bronze par le Président de la Royal
Academy— l'Art a publié la gravure de ce noble morceau de
sculpture de Sir Frederick Leighton l, — et le Napoléon à bord
du Bellérophon, de M. Orchardson, R. A., qui n'est malheureu-
sement pas exposé. L'ombre de Chantrey aurait lieu de se
réjouir, si les intentions du défunt étaient toujours aussi intelli-
gemment comprises.

Contrairement aux excellentes habitudes du South Ken-
sington Muséum, plus d'un pan de mur est vide dans les galeries
du premier étage. On y trouvera, pour se dédommager de ces
trop vastes lacunes, une remarquable série de dessins et d'études
de Constable prêtés par sa famille, et seize aquarelles d'Eugène
Lami, don de M. F. R. Bryan qui a tous les droits possibles aux
remercîments des gens de goût.

Ces seize Lami sont des modèles d'esprit, de verve, de savoir,
d'habileté et de coloris. C'est tout à fait digne des plus beaux
jours des grands aquarellistes anglais, alors qu'on ne s'était pas
efforcé de faire dévier leur art de sa vraie voie pour le lancer à
la poursuite de ce ridicule et insoluble problème : obtenir que
l'aquarelle rivalise avec la peinture à l'huile.

Si Bonington revenait en ce monde, ii se pâmerait d'aise
devant ces seize Lami. Quel régal d'artiste !

EXPOSITIONS

France. — La commission, chargée d'élaborer le règlement
du Salon de 1881, s'est réunie en assemblée générale, au Palais
de l'Industrie.

La réunion était présidée par M. Bailly, de la section d'ar-
chitecture, assisté de MM. Bouguereau, peintre, et Guillaume,
statuaire, tous les trois membres de l'Académie des beaux-arts.

Ont été nommés secrétaires de l'assemblée générale :
MM. Vuillefroy, peintre; Charles Garnier, architecte ; Laurens,
peintre, et J. Thomas, sculpteur.

A l'ouverture de la séance, M. Edmond Turquet, sous-
secrétaire d'État, a lu la déclaration suivante :

« Messieurs,

« Le Conseil supérieur des beaux-arts, vous le savez déjà,
reconnaissant la nécessité de rendre aux expositions officielles
l'éclat et l'intérêt qu'on est en droit de leur demander, a émis le
vœu que, dorénavant, ces expositions comprenant la production
choisie de plusieurs années n'eussent lieu qu'à des dates éloignées.

i- Voir l'Art, y armée, tome II, page 242.

« Tout en s'efforçant d'assigner ses véritables limites à la
haute protection que l'Etat peut exercer vis-à-vis de l'art, le
Conseil ne pouvait oublier les intérêts des artistes dont l'activité,
chaque jour croissante, honore et enrichit notre pays.

'< Ces intérêts respectables et multiples ne peuvent, on l'a
reconnu, trouver leur satisfaction entière que dans les expositions
annuelles d'un accès plus facile.

« Le Conseil a donc pensé qu'il fallait maintenir le principe
de ces expositions; mais il a en même temps reconnu que l'État
n'avait point à intervenir directement et que nul ne pouvait,
aussi bien que les intéressés, les organiser au mieux de leurs
intérêts. Il a proposé à M. le ministre d'en offrir la gestion libre
et complète, la gestion matérielle et artistique, à tous les artistes
français.

« C'est pour donner suite à ce vœu que j'ai invité tous
les artistes français, dont le nom est inscrit sur les livrets du
Salon, à nommer un comité de quatre-vingt-dix membres, et
que je viens aujourd'hui vous confirmer, au nom de M. le
 
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