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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Schoy, Auguste: Rubens, [5]: architecte et décorateur son influence sur l'art aux pays-bas
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0260

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III

ÉSUMONS-NOUS.

Les ordonnances d'architecture écloses du génie de Rubens ont,
comme ses compositions picturales, une puissance, une vigueur qui
effrayent. Elles plantent et projettent au loin dans le sol de profondes
ramifications. Ses culs-de-lampe, ses consoles, ses piédouches ont deg
contorsions d'ilotes ployant sous les meules Spartiates. Ses frontons
s'élancent des froides corniches horizontales en bonds désordonnés, en
ressauts inattendus, en enroulements plantureux. Les volutes campanu-
lées de ses amortissements ont ces dures mamelles qui gonflent les
cottes de mailles de Penthésilée et de ses amazones. Les cariatides aux
désinvoltures inouïes qu'il employait volontiers et ordonnait supérieure-
ment, affectent les protubérances callipyges et les musculatures
charnues de ses bacchantes et de ses faunesses.
^§||§f? L'ordre de prédilection de Rubens est le composite torsé,

Lettre de g. MiteM. aux cannelures en strigiles ondoyantes montant au tiers de la

hauteur, enrichi, dans l'aine rampante du fût, de rinceaux
abondamment feuillagés, de branches d'olivier ou de chêne. On pourrait avec justice l'appeler
Ordre Rubens, car le maître anversois l'employa le premier d'une façon magistrale aux arcs
de triomphe de la Joyeuse Entrée de Ferdinand d'Autriche. Une lettre du Bernin nous apprend
qu'il faisait ses délices des compositions décoratives de la Pompa introitus; il y rencontra peut-
être l'idée des colonnes du fameux baldaquin de Saint-Pierre, dont un autre Flamand, François
Du Quesnoy, modela les gracieux et inimitables bambini.

A part ce composite torsé, qui constitue par excellence l'élément décoratif de ses plus fières
compositions, les ordres de Rubens sont essentiellement romains, mais ils se rapprochent
plus de la manière colossale et somptueuse d'Apollodore de Damas ou de Cossutius que
de l'élégante et correcte sobriété de Vitruve ou de Valérius d'Ostie. Rubens devait aimer passion-
nément le Colisée; il eût été mal à Taise dans la Pinacothèque de Pausa, l'Exèdre de Siricus ou
l'Atrium d'Arrius Diomède. Toujours, dans ses oeuvres d'architecture, Rubens préfère Rome à
Gorinthe, comme il place Alessi au-dessus de Bramante. S'il étudie les antiquités de la ville
éternelle, il s'attachera au Panthéon d'Agrippa, au Frontispice de Néron, au Forum de Trajan,
et en composera des motifs pour étoffer ses toiles. L'Arc de Septime Sévère dut paraître pauvre,

i. Voir l'Art, y année, tome Ier, pages 15), 174, 1 g5 et 217.
Tome XXIV.

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