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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Carr, J. Comyns: Les grandes expositions d'hiver a Londres, [2]: Royal Academy of Arts, Burlington House, Winter Exhibition
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Lobet, Jean: Michel Bourdin Orléanais
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0324

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d'auditeurs, et regardez ensuite le couple enfantin au premier
plan, ce gamin qui aide sa petite sœur à boire du vin, comme
s'il lui donnait une première leçon de débauche bachique.

Le second Steen, de Deepdene, est de composition moins
compliquée, mais non moins éloquente. Cela vous a pour titre :
Une Dame offre du vin à un cavalier ', mais le véritable sujet est
aisé à comprendre. La figure de la Fortune, qui orne le trumeau
de la cheminée, avec cette inscription : « So gewonnen, so
verteed- », en dit long sur la morale de l'action qui se déchiffre
du reste sur la face hébétée de la victime de ces plaisirs aussi
grossiers que faciles ; la méchante grimace d'une vieille drôlesse
qui ouvre, à côté de lui, des huîtres, complète, et de reste,
l'explication, sans compter le surcroît de commentaire apporté
par la présence, à l'arrière-plan, du propriétaire de céans qui
surveille d'un œil vigilant la courtisane, chargée de remplir chez
lui le rôle de la Fortune.

Mais Jan Steen n'a pas que sa verve satirique. Il est
constamment artiste, constamment peintre et peintre excellent,
quelle que soit la poursuite de l'idée à laquelle il s'attache ;
aussi ne serait-il guère possible de le rencontrer ni coloriste plus
accompli, ni plus parfait dessinateur que dans ces deux sujets si
profondément humouristiques.

Nous ne saurions — l'espace manquerait — relater en
détail toutes les beautés des autres tableaux de Mmo Hope et
d'autres collectionneurs, confiés cette année à la Royal Academy.
Peu de Curieux peuvent se faire gloire d'un Van der Helst tel
que l'Arrestation des frères De Witt3, à Mmo Hope; — où ren-
contrer aussi un Cornelis Dusart4 tel que le sien? Ou rêver
un Pieter Ghysels aussi absolument exceptionnel que sa
Kermesse5 ? Et ses trois Paul Potter, comment les oublier !
Un seul d'entre eux suffirait à l'honneur d'une collection, le
Paysage avec vaches et montons6, de la plus remarquable
qualité. 11 nous faudrait encore nous arrêter à ses superbes
Philip Wouwerman7, Cuyp8, Jan van der Heyde9, Adriaan
van Ostade10, Teniers11. Les Teniers de Mm° Hope sont exquis,
mais le morceau le plus artistique de Teniers est, à notre avis,
le Moulin à huile™, prêté par Lord Cowper.

Un seul spécimen du pinceau de Frans Hais pour repré-
senter un tel maître, mais le Gai compagnon " de la collection
de M. H. L. Bischoffsheim, est un morceau enlevé de verve,
plein de brio et pétillant d'esprit.

J. COMYNS CARR.

(Lafin prochainement.)

MICHEL BOURDIN

ORLÉANAIS

yez donc été artiste célèbre de votre temps,
sculpteur d'oeuvres considérables, telles que le
tombeau d'un roi de France et celui d'une reine
de la main gauche, pour qu'aussitôt après votre
mort tous les biographes vous oublient, même
ceux du pays natal, où la Renommée vous fut longtemps
propice!

C'est pourtant ce qu'on vient de voir à Orléans, au sujet de
Michel Bourdin, le statuaire favori du cardinal de Richelieu, qui
le chargea de sculpter le Tombeau de Louis XI, à l'église Notre-
Dame de Cléry, l'ancien, en bronze doré, ayant été brisé, et ses
morceaux jetés dans la Loire pendant les guerres de religion;
qui sculpta pour la chapelle du château d'Anet le Mausolée de
Diane de Poitiers, placé dans les galeries de Versailles (n° 1375),
non loin de celui à'Amador de la Porte, grand prieur de France.
Si elles ne peuvent prétendre au nom de chef-d'œuvre, ces
sculptures ne sont point l'œuvre du premier venu. Le bon
La Fontaine a célébré la première, a qui m'a semblé, dit-il, d'assez
bonne main. Louis XI qui a la mine d'un matois y est bien
mieux pris que quand le Bourguignon le mena à Liège. » Et la
facture du mausolée de Diane est assez bonne pour qu'il ait
mérité d'être attribué à Germain Pillon. Tout cela méritait mieux,
semble-t-il, qu'un oubli complet, absolu de la part des bio-
graphes !

Le jour de la réparation va-t-il luire enfin pour ce vieux
maître, trop célébré peut-être de son temps et trop oublié
depuis? On peut le croire, grâce à un concours de faits étranges
et qu'il nous faut raconter.

C'était par une belle journée du mois de novembre dernier.
Un artiste du département de l'Yonne, prenant ses ébats en plein
Gàtinais, rencontra chemin faisant un somptueux tombeau en
marbre, incrusté de bronze, soutenu par des cariatides, grandeur
demi-nature, et agrémenté d'ornements d'une beauté et d'une
richesse singulières. Il questionne Pierre et Paul sur ce mausolée
inconnu, ignoré même des Guides du voyageur. C'était, lui
dit-on, celui d'un homme de guerre. Pierre Dauvet, seigneur du
village de Saint-Valérien, aujourd'hui canton de Chéroy. Le
voyageur s'approche du monument qu'il avait dû contempler
d'abord à distance, car sa hauteur n'est guère moindre de trois
mètres et demi, et il lit sur l'un des massifs de marbre, en belles
capitales :

m. bovrdin f.

Mis en goût par sa trouvaille, notre artiste, qui manie à la
fois la plume et le crayon, s'enquiert des faits et gestes du
sculpteur. Michaud, Didot et autres Biographes universels se
taisent là-dessus. Il se rejette sur l'estimable ouvrage de M. Her-
luison, auteur Orléanais! Rien non plus! De guerre lasse, il

1. N° 104. Ces deux chefs-d'œuvre sont décrits sous les no> 148 et 149, page 49 du tome IV du Catalogue raisonné de Smith, qui les apprécie dignement :
« Thèsepictures may justly be instanced as examples ofthe highest excellence, both in expression, colour and exécution. »

2. «Ainsi gagné, ainsi dissipé.»

3. N" 87 du Catalogue.

4. N° 114. Cette œuvre capitale est datée de 1684.

5. N° 84.

6. N° 82. Il est daté de 1647. Smith, tome V, n" 86, page 153. Ce tableau a pour pendant le n» 87 de Smith, exposé également par M'"° Hope (n» 71 du Cata-
logue) et qui porte aussi la date de 1647. « This and the companion, dit Smith, are ofvery excellent quality. » Le troisième Paul Potter, de Deepdene, catalogué
sous le n° 123, est décrit dans Smith, tome V, n° 88, page IJ4.

7. N° 83 (Smith, tome l", n- 488, page 34;) et n° 109, Smith, tome I", n» S7, page 226 : « This is an excellent picture, painted in the artist's second
manner ; full of variety and interesting détail. »

8. N" 117. Smith, tome V, n° 180, page 335.

9. N" m. Smith, tome V, n» 94, page 397 : « The figures are by Adriaan van de Velde. Both artists appear to have vied with each other to render this a
master-piecc. » Et n° 115 (Etoffage également par Adriaan van de Velde). Smith, tome V, n" loi, page 400.

10. No 106. Smith dit par erreur que ce tableau est peint sur cuivre ; c'est une toile. Tome lBr, n° 189, page 158, et Supplément. n° 88, page ioj.

11. N" 61 et 66 du Catalogue. Smith, tome III, n" 635 et 636, page 42S.

12. N» 96. Smith, tome III, no 669, page 438 : « This ts an effective and very arlist-like production. »

13. N° 59 du Catalogue.
 
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