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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0357

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La première conférence a eu lieu le vendredi 25 février,
à neuf heures du soir, dans la grande salle d'école, 58, rue
Madame (près du Luxembourg).

— M. Emile Clerget, artiste peintre, de'cédé à Paris le
17 juillet dernier, possédait une très grande fortune qu'il a
léguée aux hospices de Nevers, à la condition de faire de sa
maison de campagne, sise à Corcelles, près Marzy (Nièvre),
dans un temps donné, une maison de retraite pour les artistes
pauvres.

— En compulsant des documents relatifs à l'ordre des
chevaliers de Jérusalem, on vient de découvrir, aux archives
nationales de Paris, un autographe de Corneille. On sait combien
ils sont rares : à peine en existe-t-il cinq ou six. C'est donc une
trouvaille de grand prix.

C'est un dénombrement des terres possédées par le poète
sur la commanderie de Sainte-Vaubourg, au Val-de-la-Haye,
près Rouen. 11 porte une très belle signature de Pierre Cor-
neille. L'acte est daté de 165; et renferme des indications pré-
cieuses sur la fortune assez importante que possédait alors celui
qui devait mourir dans la pauvreté.

Cet autographe va être mis sous verre et placé dans la
galerie ouverte au public.

Allemagne. ■— Un des chefs-d'œuvre d'Albert Durer vient
d'être retrouvé à Wiesbaden. C'est un tableau à l'huile, de trois
pieds de haut sur deux de large, représentant le Sauveur avec
sa couronne d'épines, ayant à ses côtés Caïphe et un des larrons.
La toile et les couleurs sont bien conservées et on lit en haut,
à droite, le monogramme du peintre de Nuremberg avec la
date 1505.

Autriche. — Le monde archéologique est menacé d'un
nouveau deuil. La pioche et le marteau des démolisseurs vont
attaquer sous peu l'antique immeuble connu à Vienne sous le
nom de : Zum Primas von Ungarn. Cette habitation date de
l'année 1 165.

Les larges soubassements atteignent une profondeur que ne
connaissent plus les constructions modernes. La cave est à
double étage et descend dans les entrailles du sol jusqu'au
niveau des catacombes, avec lesquelles elle communiquait jadis
par une porte depuis longtemps murée.

Belgique. — M. Edgar Tinel, prix de Rome, vient d'être
nommé directeur de l'école de musique religieuse de Malines,
en remplacement de feu Lemmens, fondateur de l'école.

— On vient de jouer, à Mons, un opéra inédit : la Bague
magique, en quatre actes et cinq tableaux, œuvre d'un compo-
siteur montois, M. Armand Castegnier, élève d'Halévy. Le
livret a paru un peu faible, mais la presse locale fait un grand
éloge de la musique. L'interprétation a été des plus satisfai-
santes, et, à la chute du rideau, le nom du compositeur a été
proclamé au milieu d'applaudissements qui se sont reproduits
avec plus d'entrain encore quand M. Castegnier a paru sur la
scène au milieu des principaux artistes.

— M. Nissen,de Liège, vient d'être chargé parle ministre
de l'intérieur de l'exécution du portrait de M. le baron de
Sélys-Longchamps. Ce portrait doit faire partie de la collection
de portraits des présidents du Sénat au palais de la Nation.

Egypte. — On vient de dégager, près de Saqqarah, au nord
de l'endroit où était située Memphis, deux pyramides, qui ont
été construites par deux rois de la sixième dynastie et dont les
parois sont recouvertes de plusieurs milliers d'inscriptions. Cette
découverte serait de la plus haute importance au point de vue
de la science. Telle était la nouvelle que télégraphiait, il y a
trois mois, à la Galette de Voss, Brugsch-Bey, Conservateur du

Musée de Boulaq, qui a depuis envoyé à ce même journal de
plus amples détails par une lettre datée du Caire le 4 février.

On sait que les Pyramides se trouvent toutes dans l'Egypte
moyenne, sur la gauche ou à l'ouest du Nil, entre le Delta et le
Fayoum. On en a reconnu une centaine. Les plus célèbres sont
les trois grandes que l'on rencontre à 16 kilomètres du Caire,
près de Gizeh, et dont la plus haute, celle de Chéops, a
137 mètres d'élévation. Ces montagnes de calcaire, tombeaux
des Pharaons, sont si gigantesques, qu'on les aperçoit de dix
lieues, et qu'à la distance d'une lieue on croit être à leur pied.

Les autres pyramides forment un certain nombre de groupes
plus ou moins espacés qu'on distingue d'après les villages actuels
qu'ils avoisinent le long du Nil. Elles varient beaucoup quant
à leurs dimensions et à leur état de conservation. On remarque
d'abord, au nord-ouest de celles de Gizeh, la pyramide d'Abou-
roach, dont il ne reste que cinq assises avec une chambre située
au-dessous du niveau du sol ; plus loin, près du village d'Abousir,
il y a un groupe de quatre pyramides de grandeur inégale et
une pyramide isolée à 900 mètres du groupe.

En se dirigeant vers le sud-est, on atteint les pyramides de
Saqqarah au nombre de dix; la plus grande est singulièrement
disposée en gradins étagés au nombre de cinq; la plus méridio-
nale, appelée par les Arabes « Mastabet el Firoum », ou siège
de Pharaon, est restée inachevée. Tout à côté des pyramides de
Saqqarah se trouvent les quatre pyramides de Dachour, dont
la plus élevée a 99 mètres. C'est la plus haute de toutes les
pyramides égyptiennes après celles de Chéops et de Chéphrem.
Enfin les dernières pyramides de la vallée du Nil sont celles de
Matanyeh et de Meïdoun. Il en existe d'autres qui sont entière-
ment écroulées ou que le sable a recouvertes.

Ce sont ces dernières, monuments du plus grand intérêt au
point de vue historique, qui avaient attiré tout particuliè-
rement, l'année dernière, l'attention de Mariette. Se sentant
près de mourir, le célèbre égyptologue avait confié à Brugsch-
Bey la direction des fouilles qu'il avait commencées au pied de
la chaîne libyque, dans ce vaste champ des Pyramides encore
imparfaitement exploré.

Au mois de décembre 1880, sur les indications de Mariette,
Brugsch-Bey, aidé par son frère, opéra le déblai de trois pyra-
mides situées à l'ouest de Saqqarah. Il écrit à la Galette de Voss
qu'il a pénétré à l'intérieur de deux de ces tombeaux pharao-
niques qui sont d'ailleurs très détériorés. L'un n'est autre que la
pyramide du Pharaon Aphiops, le Merira Apapus de Manéthon,
le plus puissant roi de la sixième dynastie Eléphantine.

Brugsch-Bey dit qu'il n'a visité que la salle qui précède la
chambre sépulcrale. La paroi occidentale de cette salle est
recouverte d'inscriptions qu'il a pu déchiffrer. Il n'a pas
découvert encore le sarcophage ni la momie royale sur lesquels
le Musée de Boulaq a des indications écrites exactes.

Cette pyramide porte le nom de Mennoser, qui veut dire en
égyptien « bonne place». La deuxième pyramide, dont Brugsch-
Bey a retrouvé l'entrée, est celle du fils d'Aphiops, Merenra.
Il y a rencontré deux sarcophages, dont l'un est recouvert d'hié-
roglyphes du meilleur style; c'est celui du roi. Il renfermait la
momie royale, encore bien conservée.

Le couvercle du plus petit n'a pas été soulevé, et, comme
il ne porte aucune inscription, on ne sait qui y a été enseveli.
Brugsch-Bey, dit la Galette de Voss, continue activement aux
alentours de Saqqarah ces recherches que Mariette n'avait pu
terminer, et qui donneront sans doute de nouveaux renseigne-
ments sur les anciennes dynasties.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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