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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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VanVinkeroy, Eugène: Le musée d'armures de Bruxelles, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0093

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Nous extrayons de ce précieux document la liste des armes de joute et de tournoi
ci-après :

« Item, ij paire de plattes à jouster » ; Tune est couverte d'un velours noir, l'autre d'un bleu.
« Item, une paire de plattes à jouster » ; qui sont couvertes d'un drap d'or.

Ces paires de plattes étaient des plastrons et des dossières de cuirasses de fer, que l'on
devait porter par-dessus la maille, sans quoi on ne se serait pas donné la peine de les couvrir
d'or et de velours.

« Item, une paire de rauchons (chausses) de tournoy.

« Item, vj poitrines à jouster.

« Item, vj hiaumes à jouster, et vj bannières et iij rondelles.

ce Item, une paire de cussuels (garde-cuisses) à manière de rosettes. »

Ne seraient-ce pas déjà les véritables cuissards de joute du xve siècle ?

« Item, viij paires de bras de fier à jouster et ij rondelles à jouster.

« Item, ij épées de tournoy.

« Item, ij coiffes à jouster...

« Item, vj selles à jouster.

« Item, vj selles de chevaliers à tournoy.

« Item, ij selles d'escuyer. »

On connaissait donc, dans nos contrées, en 13)8, les différentes pièces défensives dont
l'ensemble devait constituer, cent ans plus tard, la véritable armure de joute, et il est cependant
généralement admis que celle-ci a été inventée en Allemagne, au xv" siècle !

Le grand nombre et la diversité même de ces pièces ce à jouster » indiquent que leur
emploi n'était pas une nouveauté, déjà sous Guillaume III. •

Au xive siècle, on connaissait également la lance de tournoi ou de joute, à rochet1 et à
rondelle d'acier.

Souvent le chevalier entrepreneur d'un pas accordait aux champions qui se présentaient
pour le combattre le choix des armes. Ils pouvaient choisir entre l'écu de paix et la targe de
guerre, entre la lance de paix, à rochet, et la lance de guerre, « à fer acéré ». On appelait
« joutes de paix » celles où l'on usait des armes de paix, « joutes de guerre » celles que l'on
courait avec la targe et la lance de guerre.

Au xve siècle, malgré les perfectionnements réalisés dans la construction des armures,
chacun, à ses risques et périls, endosse le harnais vers lequel le portent ses préférences. Ainsi,
un des articles du tournoi de Gand, en 1469, stipule que « se pourra présenter le chevalier ou
noble homme qui, par ceste fois, aura son tour de besongnier devant mon souverain seigneur
dessus dit (le duc de Bourgogne) ou à ses nobles commis ; et sera armé et monté à son
plaisir, sauf et réservé qu'il ne soit lié ou ataché à la selle. Et pareillement moi aussi de mon
côté. »

Certains seigneurs, surtout les Français et les Italiens, continuent à jouter en simple armure
de guerre2. D'autres ajoutent à cette armure certaines pièces de renfort : bavière, grand garde-
bras, rondelles de joute3; d'autres,' enfin, adoptent la véritable armure complète de joute, armure
construite exclusivement pour ce genre d'exercice. Notre dessin en offre un rare et magnifique
spécimen.

1. Le rochet, fer de lance, sans pointe, est généralement à trois dents, comme on peut le voir sur le dessin représentant l'armure dite
de Philippe II.

2. « Et, à la vérité, il courait en un léger harnais de guerre (Jehan de Bonifacio) et n'estoit pas possible, sans artifice ou aide, que le
harnais eust peu soutenir les atteintes que fit dessus Messire Jacques. » (Olivier de la Marche. Joutes de 1450 entre Jehan de Bonifacio et
Jacques de Lalain.)

5. Le même Jacques de Lalain dans son combat contre de Bonifacio, à Gand, en 1446, « estait armé de plusieurs rondelles, l'une sur la
main, l'autre sur le coude du bras de la bride et l'autre tenant au grand garde-bras, à manière d'escu ».

Olivier de la Marche, qui constate ce fait, dit également, à propos du pas tenu à Gand par le chevalier de Vauldray en 1469 : « Mais pour
ce que les chappitres de l'entrepreneur ne portaient que une course de lance seulement, ledit entrepreneur se désarma de sa lance et de ses
pièces et prinst son épée. »

Notre vignette d'en-tête représente aussi un jouteur en costume de guerre, mais armé d'un heaume de joute.
 
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