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Rust, R.: L' art et les industries artistiques en Suisse, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0184
notre pays, grâce au bon marché des toiles qu'ils produisaient. Des personnes éclairées, frappées
du danger de cet état de choses, ont réussi à faire passer une résolution en vertu de laquelle
un jury, composé de délégués des diverses sections, a été chargé de barrer le chemin aux
œuvres par trop insuffisantes. Depuis ce jour, l'exposition de Neuchâtel est devenue une exposition
sérieuse. La dernière exposition du printemps ne comptait que 227 numéros, dont 10 seulement
venaient d'artistes étrangers au canton. Le résultat se chiffre par une recette de 4^,000 francs,
somme que les diverses sections de l'exposition suisse n'ont pas toujours réunie, même en y
comprenant la subvention fédérale de 6,000 francs. Aussi comprend-on que Neuchâtel ne se soit
pas rendue aux diverses invitations qui lui ont été adressées de se fondre avec l'Association
artistique suisse.
Genève se distingue, depuis quelques années, par une activité toute spéciale dans le domaine
de l'architecture et de la sculpture. Le legs du duc de Brunswick a eu pour effet d'imprimer à
Environs de Munich.
Dessin de O. Froelicher, d'après son tableau.
l'art un mouvement vers les grandes constructions. On a vu s'élever des édifices municipaux,
richement décorés de sculpture. Le monument du duc de Brunswick, érigé d'après les plans
et sous la direction de l'architecte genevois Franel, est une œuvre très considérable; mais, malgré
toute sa splendeur architecturale et le mérite de ses sculptures, dues au talent de Ignel, Tcepfer
et Kissling, il y manque l'unité indispensable à tout ouvrage d'art.
A la mort du général Dufour, tous les cantons suisses rivalisèrent pour lui élever un monu-
ment digne de lui. Au concours pour ce monument, un jeune artiste bernois, Lanz, de Biel,
obtint, à la presque unanimité, le premier prix; il sortit encore vainqueur d'un second concours;
et pourtant, ce ne fut pas à lui qu'on confia l'exécution du monument. La section de Berne fit
parvenir à Genève une réclamation contre ce procédé, sans obtenir jusqu'à ce jour de réponse
satisfaisante. Nous attendrons que cette affaire soit entièrement terminée; d'ici là, nous réser-
vons notre jugement. Nous pensons, du reste, qu'il vaut mieux laisser de côté les événements
artistiques qui ne sont pas immédiatement du domaine de notre exposition.
R. Ru st.
(La suite prochainement.)
du danger de cet état de choses, ont réussi à faire passer une résolution en vertu de laquelle
un jury, composé de délégués des diverses sections, a été chargé de barrer le chemin aux
œuvres par trop insuffisantes. Depuis ce jour, l'exposition de Neuchâtel est devenue une exposition
sérieuse. La dernière exposition du printemps ne comptait que 227 numéros, dont 10 seulement
venaient d'artistes étrangers au canton. Le résultat se chiffre par une recette de 4^,000 francs,
somme que les diverses sections de l'exposition suisse n'ont pas toujours réunie, même en y
comprenant la subvention fédérale de 6,000 francs. Aussi comprend-on que Neuchâtel ne se soit
pas rendue aux diverses invitations qui lui ont été adressées de se fondre avec l'Association
artistique suisse.
Genève se distingue, depuis quelques années, par une activité toute spéciale dans le domaine
de l'architecture et de la sculpture. Le legs du duc de Brunswick a eu pour effet d'imprimer à
Environs de Munich.
Dessin de O. Froelicher, d'après son tableau.
l'art un mouvement vers les grandes constructions. On a vu s'élever des édifices municipaux,
richement décorés de sculpture. Le monument du duc de Brunswick, érigé d'après les plans
et sous la direction de l'architecte genevois Franel, est une œuvre très considérable; mais, malgré
toute sa splendeur architecturale et le mérite de ses sculptures, dues au talent de Ignel, Tcepfer
et Kissling, il y manque l'unité indispensable à tout ouvrage d'art.
A la mort du général Dufour, tous les cantons suisses rivalisèrent pour lui élever un monu-
ment digne de lui. Au concours pour ce monument, un jeune artiste bernois, Lanz, de Biel,
obtint, à la presque unanimité, le premier prix; il sortit encore vainqueur d'un second concours;
et pourtant, ce ne fut pas à lui qu'on confia l'exécution du monument. La section de Berne fit
parvenir à Genève une réclamation contre ce procédé, sans obtenir jusqu'à ce jour de réponse
satisfaisante. Nous attendrons que cette affaire soit entièrement terminée; d'ici là, nous réser-
vons notre jugement. Nous pensons, du reste, qu'il vaut mieux laisser de côté les événements
artistiques qui ne sont pas immédiatement du domaine de notre exposition.
R. Ru st.
(La suite prochainement.)