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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Schoy, Auguste: Rubens, [3]: architecte et décorateur son influence sur l'art aux Pays-Bas
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0206

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en passant avec quelle désinvolture Rubens, incorrigible païen, mêle le Mercure mythologique aux
cardinaux avec lesquels il traite de puissance à puissance. Les pilastres, décorés d'arabesques
dans le genre de Mitelli, y sont remarquables à la fois pour l'originalité et pour le style. Citons
enfin le temple de la Conclusion de la Paix, d'ordre ionique moderne du type de Scamozzi ou
de Michel-Ange, aux moulures nettement accusées, à la masse dessinée avec le souci de produire
l'impression du vrai matériel et de justifier la possibilité d'exécution, et qui dénote chez Rubens
une connaissance approfondie des éléments architectoniqu.es usuels.

Rangeons également parmi les constructions dont on peut attribuer la paternité à Rubens
la Porte Royale ou de l'Escaut, appelée Porte Marie Maeijgat avant sa reconstruction en 1624.
C'est une sorte d'arc triomphal élevé en l'honneur de Philippe IV d'Espagne et la seule actuelle-
ment des anciennes portes d'Anvers qui ait été conservée depuis l'agrandissement de l'enceinte.

Rubens en dessina les plans et Arnold
Quellijn en exécuta les sculptures. La
face regardant le fleuve porte au-
dessus de l'entablement dorique rus-
tiqué, dans une niche surbaissée
timbrée d'un fronton, la statue colos-
sale du vieux Schelde (Escaut) tenant
d'une main une corne d'abondance et
appuyant l'autre sur une urne qui
s'épanche. Au-dessous se lisent des
vers latins de Gevarts, l'ami et l'épi—
graphiste attitré de Rubens, dont
l'augure ne se réalisa pas, hélas !
pour le rejeton dégénéré de Charles-
Quint, et la date : 15; avril 1624. La
face intérieure porte les armoiries
d'Espagne et les noms des magistrats
qui la firent élever. La Porte de
l'Escaut, massive architecture militaire,
ne fait guère présager les pittoresques
ordonnances de quelques-uns des Arcs
de triomphe de 1635 dont nous allons
parler. Il semble, avec ses bossages
Façade, du côté du fleuve, de i.a Porte Royale, striant uniformément toute la façade,

dite de «l'Escaut», a An-vers, une réminiscence de la Porte des

élevée en l'honneur de Philippe IV, roi d'Espagne, le i< avril 1624. 17- ,

, .,. ,,' .... Jardins Farnese ou du Luxembourg

Dessin de Rubens, sculpture ci Arnold Quellijn. 0

de Marie de Médicis, dont nous avons
vu plus haut Rubens faire l'éloge dans sa préface des Palais de Gênes.

Nous sommes fort tenté, après une étude approfondie, d'attribuer à Rubens les Propylées
ou portiques de l'abbaye de Saint-Michel, cette hôtellerie des suzerains de la Venise du Nord.

Chacun sait que Rubens, inconsolable de la mort de sa mère, s'enferma de longs mois dans
le couvent des Norbertins de l'abbaye Saint-Michel. Après le violent incendie de 1620, l'abbé
Mathieu Irselius commença à relever les bâtiments ruinés; son successeur J. C. van der Sterre
termina les travaux par l'érection de cette pittoresque clôture de portiques à jour, dont le parti
pris décoratif a une si singulière similitude avec l'arc de la Cour de Rubens précédemment décrit,
que nous n'hésitons pas à en attribuer le dessin à l'hôte inconsolable des religieux. Pendant
toute sa vie, le grand artiste entretint des rapports intimes avec les Prémontrés de Saint-Michel.
Il semble donc naturel d'admettre qu'il fit au moins un dessin arrêté d'une ordonnance décorative
qui reflète à la fois les motifs favoris du portique de la maison de Rubens et les brillantes et
plantureuses ordonnances des Arcs de triomphe de l'Entrée de Ferdinand.
 
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