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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Schoy, Auguste: Rubens, [3]: architecte et décorateur son influence sur l'art aux Pays-Bas
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0211

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RUBENS, ARCHITECTE ET DÉCORATEUR. 199

archives du royaume, est du 28 février 165:1. Les frontispices n'en furent terminés qu'en 1690-1691.
Jérôme Du Quesnoy fils, Gabriel de Grupello, Mathieu van Beveren, Jean van Delen et Jean
Cosyns en élaborèrent les sculptures.

Nous n'avons envisagé Faid'Herbe qu'au point de vue de l'architecture; comme le Bernin, il
fut surtout un grand statuaire. Ses œuvres sculpturales peuvent encore se voir au musée de
Malines, à la métropole de Saint-Rembaut ainsi qu'aux églises de Sainte-Catherine, des Saints-
Pierre-et-Paul, de Saint-Jean-l'Évangéliste, de Notre-Dame d'Hanswijk et de Notre-Dame
au-delà de la Dyle, tous édifices élevés dans sa ville natale, où il se construisit, en 1641, rue
du Brul, une habitation (elle existe encore et appartient à M. de Meester) dont il fit les plans et
qu'il se plut à orner de quinze morceaux de sculpture.

L'alliance étroite de l'architecture et de la statuaire est la note caractéristique de l'école
rubénienne. On lui doit une série admirable d'oeuvres décoratives et somptuaires, de grands
meubles, comme le confessionnal des Anges et celui dit de Saint-Pierre à l'église Saint-Jacques
à Anvers; les confessionnaux de l'église de Saint-Loup à Namur, les stalles de Soignies, de
Vilvorde, de Grimberghen, etc., etc. Aussi, pour établir la physionomie architecturale complète
du siècle où domina l'influence rubénienne, ne suffit-il pas d'envisager les seules constructions ;
il faut encore approfondir les types affectionnés par l'ameublement monumental religieux ou
civil.

Une application pittoresque du style rubénien nous a été conservée par une superbe gravure
de Vosterman (que nous donnons parmi les illustrations de ce travail), offrant la décoration de la
cabine d'apparat du navire qui a amené d'Espagne à Louis XIV sa fiancée, l'Infante Marie-
Thérèse, fille de Philippe IV, roi d'Espagne. Cette ordonnance, malgré sa date (1660), est digne du
meilleur temps du style rubénien ; elle a été dessinée par Guillaume-Jacques van Weerden, qui
était — comme Gaspard de Craijer — a archier et garde du corps de Sa Majesté ». Nous
connaissons de ce van Weerden une vue à vol d'oiseau de la tour et du couvent des Carmélites
de Bruxelles, que Vosterman burina également sur le cuivre.

Le style italien, interprété par Rubens et ses continuateurs, régna sans partage aux Pays-Bas
jusqu'à l'avènement du Zopfstil, que la domination autrichienne introduisit avec l'architecture
viennoise d'Hildebrand et de Fischer von Erfach. La forte empreinte des maîtres est lente à
s'effacer, quand une école a produit des artistes véritablement supérieurs ; elle brille longtemps
encore à la lueur décroissante de leurs traditions, témoin les maisons des corporations de la
Grand'Place de Bruxelles.

A part la Maison des peintres, édifiée en 15 57 et que l'on trouve figurée sur une gravure de
l'Entrée inaugurale de l'archiduc Ernest (1695), tous ces bâtiments furent construits de 1696
à 1704, à la suite du bombardement de Bruxelles par le maréchal de Villeroi.

Quelques-unes de ces façades, qui figurent sur les précieux dessins coloriés de F. I. de Rons
conservés aux archives de l'Hôtel-de-Ville (1729-1737-1749), ont par malheur disparu et des
modernisations coupables se remarquent dans quelques autres. Malgré ces tares regrettables,
quiconque a vu une seule fois la Grand'Place de Bruxelles doit en garder un aussi impérissable
souvenir que de la Pia\\a del Duomo à Pise, de la place Saint-Marc avec sa Pia^etta à Venise,
de la Hradschiner Plati à Prague, du Gœnse Markt à Nuremberg, de la Signoria florentine, de
la Pia^a de' Signori à Vicence, ou de cette fameuse Pla\a de Zocodover à Tolède, avec sa
perspective des ruines imposantes du chef-d'œuvre de l'architecture « plateresque », VAlca^ar,
élevé sur les plans d'Alfonso Covarrubias, dont Juan de Herrera eut le tort de ne pas suivre le
style pour la façade méridionale.

Chacune des générations des communiers bruxellois l'a dotée d'un monument caractéristique.
Elle s'appelait d'abord Neder Merckt (Marché « d'en bas »). Dès la fin du xii6 siècle, elle vit
s'élever les murs massifs de quelques Steenen rappelant les demeures patriciennes de Bologne,
de Pise et de Florence, ou celles, plus accentuées encore, que nous avons rencontrées intactes,
parées de toute leur robustesse féodale, à San Gemignano délie belle tori.

Le xvc siècle à son début y ajouta le « Palais du Peuple », l'Hôtel-de-Ville et son beffroi;
 
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