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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Ménard, René: Histoire artistique du métal, [7]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0221

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203 L'ART

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théières, en presse-papiers, en pièces capitales ; c'e'taient, à leurs
yeux, les plus rares présents qu'ils pussent mettre aux pieds du
prince. »

La collection du prince de Galles, en nous révélant des
trésors inconnus jusqu'ici, nous a montré que cet art appartient
au passé et que les imitations plus ou moins bâtardes de nos pro-
duits européens vont, dans un avenir très prochain, remplacer
les pièces si originales dont nous avons vu les derniers échan-
tillons. Indépendamment des armes, qui formaient la plus belle
partie de la collection, mais dont nous n'avons pas à nous

valeur au point de vue commercial, la plus haute valeur artis-
tique qu'il soit possible de leur donner, sans jamais violer, même
dans les plus minutieux travaux de détail, les principes fonda-
mentaux du dessin d'ornementation, et toujours ils arrivent à
plaire, même par des effets d'un luxe quelquefois barbare et
exagéré. »

Un des côtés les plus caractéristiques de l'orfèvrerie orientale
c'est " la damasquinure, qui est pratiquée dans la Turquie, la
Perse, l'Inde, et même dans l'extrême Orient.

« Au Japon, dit A. Jacquemart, la damasquinure s'applique

occuper maintenant, et de superbes pièces d'argenterie, dans I au fer fondu et forgé, au bronze, et concourt souvent à des tra-

lesquelles les pierres précieuses et les perles fines se mêlent aux
filigranes, des sacs brodés d'or et de pierreries, des plateaux
émaillés d'une incroyable richesse montraient les productions
de l'art ancien à côté de celles de l'art moderne. Les émaux de
Jeypore sont particulièrement renommés. Quant aux filigranes,

vaux tellement fins qu'on les classerait bien plutôt dans la
bijouterie que parmi les bronzes. Dans l'Inde il en est de même :
la damasquinure etles nielles se réunissent pour l'embellissement
des coupes élégantes, des boîtes à bétel et d'une foule d'autres
produits rivaux des armes merveilleuses du même pays ; et cet

on les trouve un peu partout et les ouvriers de l'Indoustan sont art de damasquinure s'est maintenu avec une telle persistance,
sous ce rapport d'une incroyable habileté. que les dernières expositions universelles nous ont montré des

L'art de l'orfèvre et du bijoutier remonte dans les Indes à j coffrets variés de forme, en fer, entièrement couverts au ded

ans

la plus haute antiquité, et il serait assurément téméraire d'assi-
gner une date à ses débuts. Mais la décoration des pièces
d'orfèvrerie aussi bien que celle des bijoux s'exécute en quelque
sorte machinalement et sans autre enseignement qu'une tradi-

et en dehors de végétations multiples en or d'une extraordinaire
richesse. Ce travail s'exécute à Kosli, au Bengale, et se vend à
un prix incroyable de bon marché.

« Il est d'ailleurs un genre de damasquinure spécial à l'Inde

tion transmise du plus vieux au plus jeune depuis un nombre et dont l'effet est des plus artistiques : nous voulons parler des

indéfini de siècles. « Les annales les plus primitives, dit le
Manuel de la section des Indes britanniques, les épopées
nationales, les sculptures et les peintures anciennes représen-
tent la bijouterie indoue, la vaisselle d'or et d'argent, la poterie
commune et les instruments de musique, absolument sous les
mêmes formes que nous les voyons à présent, et les descriptions
qui en sont faites concordent exactement avec ce que nous possé-
dons actuellement. Après la bijouterie archéologique d'Ahmeda-
bad, les plus beaux bijoux de l'Indoustan, et du style indou le
plus pur, sont les bijoux en or battu de Sawantwani, Mysore,
Vizianagrani et Visagapatam, qui font bien ressortir le caractère
prédominant des ouvriers indigènes qui travaillent les métaux

incrustations d'argent sur un métal noir, mat, très cassant, qui
paraît être composé en grande partie de nickel; sur ce fond
absorbant les artistes jettent les réseaux arabesques, les fleurs
ornemanisées, les frises du style le plus élevé ; souvent l'argent
arase la surface et se détache par la seule puissance de son blanc
éclatant; d'autres fois il forme relief et se trouve ciselé avec une
perfection inouïe; il arrive même que, sur ce travail distingué,
l'artiste détache encore des alvéoles où viennent s'insérer des
rubis en cabochons qui rehaussent le blanc de l'argent et rendent
la damasquinure rivale de la plus belle orfèvrerie. On trouve
ainsi des bouteilles, des aiguières, des coupes dont quelques-
unes paraissent remonter à une époque ancienne.

précieux; ce qui les caractérise, c'est la manière dont ils travail- | « La damasquinure persane n'est pas moins riche que celle

lent un bloc de métal en apparence absolument insuffisant, et j de l'Inde; comme elle, indépendamment des armes, on la trouve

arrivent à le transformer en une surface étendue couverte
d'ornements, par un battage qui donne au métal la ténuité d'un
tissu de papier, sans pour cela diminuer en rien sa solidité
effective. Par leur habileté consommée, par leur connaissance
parfaite et leur exacte appréciation de l'ornementation conven-
tionnelle des surfaces, ils savent donner au métal, sous le plus
petit volume possible, et à des pierres absolument dénuées de

appliquée sur des objets en fer d'une extrême élégance ; mais où
elle se montre sous ses formes les plus variées, c'est dans les
grands plats dits vases de Chine, dont il a été question déjà, et
dans les flambeaux, porte-torches et autres ustensiles du culte,
comme les lampes votives, ou encore dans les coupes à boire,
miroirs et autres objets symboliques ou cabalistiques. »
( La suite prochainement ) R E N K M K N A K r>.

Libellule, par Boucheron.
 
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