Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

DOI Artikel:
Schoy, Auguste: Rubens, [4]: architecte et décorateur son influence sur l'art aux Pays-Bas (1622-1735)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0241

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
RUBENS, ARCHITECTE ET DÉCORATEUR. 225

rappelait le motif principal du Char de Calloo ÇLaurea Calloana) de Rubens; la plus importante
de ces décorations avait été exécutée aux frais du prélat de Saint-Michel, messire Gérard de
Knijff. L'étude des décors architectoniques de la fête jubilaire d'Anvers nous permet de constater
qu'en 168> les traditions de la Pompa introitus et l'influence du goût loyolite étaient encore
si vivaces, que nulle influence étrangère n'avait pu déterminer nos artistes à délaisser la voie
tracée par Rubens.

Le 11 avril 1713, les Pays-Bas passaient à la maison d'Autriche, en vertu de la paix
d'Utrecht. L'empereur Charles VI fut intronisé solennellement dans toutes nos villes. Partout on
éleva des arcs de triomphe, des tribunes pour la prestation de serment du nouveau souverain.
Ces circonstances politiques fournirent aux artistes l'occasion d'exécuter de splendides décors qui
ont été gravés. Ces planches constituent les documents les plus intéressants à consulter pour établir
la persistance et la vitalité de l'influence rubénienne. Telle est, par exemple, la grande planche,
in-plano, de la tribune élevée par Jacob Colin ( 1717 ) à Gand. Au premier aspect, n'étaient les
hautes perruques des spectateurs, les vastes tricornes des dragons et les colbacks caractéristiques
des grenadiers autrichiens, on serait tenté de croire que l'on a devant les yeux une des grandes
compositions de Rubens, gravée par van Thulden. La loge de l'inauguration de l'empereur
Charles VI clôture la seconde étape de transformation du style décoratif rubénien; il nous reste
à envisager la dernière. Les frères Jean et Richard van Orley — descendants du célèbre élève
de Raphaël — caractérisent cette époque par les compositions décoratives qu'ils peignirent,
dessinèrent ou gravèrent, et par les cartons de tentures historiées, aux riches étoffages architec-
turaux, qu'ils exécutèrent pour les tapissiers de haute lisse bruxellois.

Le jubilé de sainte Gudule de 1720 leur fournit une occasion propice pour composer des
arcs triomphaux et autres grands décors qui ont été gravés dans la relation de P. de Cafmeijer.
Quinze ans après vint un autre jubilé, qui amena une affluence extraordinaire d'étrangers à
Bruxelles, et à l'occasion duquel on multiplia dans les rues les arcs de triomphe et les décorations
architecturales en trompe-l'œil. La plupart de ces compositions furent dessinées par l'architecte
Jean Thibaut et sont curieuses à étudier, parce qu'on y sent poindre à la fois le Pellame romain
du jésuite Pozzo et le Zopfstil viennois de Fisher von Erlach; à part ces affinités, elles se ratta-
chent toujours à la longue filiation des formes rubénesques. Comme pureté relative du style,
nous citerons l'arcade élevée par les ce Intendants du rivage », tout à fait dans le goût Rubens
de la deuxième période.

L'œuvre capitale décorative du jubilé de 173) fut l'arc de triomphe érigé aux frais de
l'abbaye d'Affligcm par Jean van der Heijden, architecte et peintre bruxellois d'origine anversoise,
placé dans l'angle de la place du Samedi, et qui a été gravé par Kraft. Une relation contem-
poraine le qualifie chef-d'œuvre et déclare « qu'il a été le plus beau et le mieux exécuté de tous
ceux qui ont jamais été posés à cette occasion ». L'œuvre de J. van der Heijden fut le chant du
cygne de l'école architecturale décorative née du souffle rubénien; cette composition semble
plus appartenir au xvii" siècle qu'au xvnï" ; Jean van der Heijden fut le dernier de la
nombreuse et brillante pléiade qui traversa le firmament de l'art flamand et qu'à juste titre l'on
a le droit d'appeler la lignée de RUBENS.

Auguste Schoy,

Architecte,

Professeur d'architecture comparée à l'Académie royale d'Anvers,
(Lafin prochainement.) Membre correspondant de la Commission royale des monuments de Belgique.

Tome XXIV.

2?
 
Annotationen