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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Guide raisonné de l'amateur et du curieux
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352

L'ART.

N° 196. Venise, un Ziem absolument hors de pair. —
17,500 fr. Jamais Ziem n'avait atteint pareil prix, mais il s'agit
d'un vrai chef-d'œuvre.

N* 154. Saulaie, une des œuvres les plus parfaites de Jules
Dupré. ■— 8,800 fr., à M. Secretan.

N° 146. Marocain et enfant, par Eugène Delacroix. —
7,900 fr., à M. Poiret.

N° 181. Un Paysage minuscule de Théodore Rousseau,
d'une extrême puissance de tons. — 9,700 fr.. à M. Albert Wolff.

N" 171. Faneuse, par J. F. Millet. — 23,700 fr., à M. Cour-
tin. Cette figure, du faire le plus délicat du maître, n'avait pas
atteint 9,000 fr. à la vente après décès de M. Alfred Sensier'.

N° 145. Tigre surpris par un serpent, un des chefs-d'œuvre
d'Eugène Delacroix. — 24,100 fr., à M. Secretan.

N* 180. Hameau en Normandie, un petit Théodore Rous-
seau de toute beauté. — 20,000 fr.

N° 186. La Mare, un Troyon d'une tonalité admirable.—
31,500 fr., à M. Vanderbilt.

N° 170. L'Angélus, un des chefs-d'œuvre de J. F. Millet.—
160,000 fr., à M. Secretan.

N* 169. Halte de cavaliers, par Meissonier. — 125,000 fr.,
à M. Mackay.

N° 143. Intérieur de cour en Italie, par Decamps. C'est le
célèbre tableau de la collection du baron Michel de Trétaigne.
— 36,800 fr., à M. Vanderbilt.

N" 131 - Joueur de flûte, par Bargue. — 30,000 fr.

N' 151. Sous la feuillée, un Diaz sans rival. — 16,500 fr.,
à M. Henry Barbey.

N" 137. Soleil couchant, un superbe Corot. — 12,000 fr.

N° 144. Rémouleur, par Decamps. — 10,500 fr., à M. le
baron Gérard.

N* 187. Vallée de la Sole, parTroyon. — 17,200 fr.

N* 195. La Bonne Aventure, par Florent Willems. C'est le
tableau qu'Adolphe Lalauze grave en ce moment pour l'Art. —
12,500 fr., à M. Al. de Boulogne.'

N* 155. La Charrette de foin, par Jules Dupré. — 5,500 fr.,
à M. Leroux.

N° 162. Le Roi Candaule, par Géromc. — 3,100 fr., à
M. Flersheim.

N" 1 57. Paysage, par Jules Dupré. — 5,500 fr., à M. Vic-
tor Allard.

N» 160 L'Oubli des douleurs, par Gallait. — 4.100 fr., à
M. Poiret.

N" 150. Smyrniotes, par Diaz.— 8,800 fr., h M. Stumpf.
N" 153. Fleurs, brossées de verve par Diaz. — 3,550 fr., à
M. Malinet.

N° 168. Intérieur flamand, un Leys très faible.— 4,900 fr.,
à M. Gillet.

N" 147. Les Babouches, excellente étude d'Eugène Dela-
croix. — 1,300 fr., à M. Malinet.

N° 188. Tête de bélier mort, fort belle étude de Troyon. —
1,510 fr., à M. Edmond Turquct.

N° 161. Tête de vieillard, par Gallait. — 790 fr., à
M. Victor Allard, de Bruxelles, dont la collection s'est égale-
ment enrichie le lendemain du petit Meissonier — Une Compa-
gnie de Mousquetaires —■ de la vente Sourigues, 60,003 fr.

Cette vacation des modernes comprenait 70 tableaux : elle
a produit 782,550 francs. Jamais prix pareils n'avaient été
obtenus; nul n'eût osé les rêver. Il est prudent, en présence
d'enchères aussi vertigineuses, d'y voir un avertissement, sinon
les tableaux modernes, qui viennent d'atteindre leur apogée
financier, subiront une nouvelle réaction non moins cruelle et
exagérée que celle qui les a frappés il y a peu d'années.

L'Angélus de Millet avait cette fois fait tourner toutes les
tètes et mis littéralement le feu aux poudres. Tout ce qui con-

cerne ce tableau, désormais célébrissime, est intéressant h re-
tenir. Il se trouvait dans la précieuse collection de M. Jules van
Praet, ministre de la maison du Roi, lorsqu'un amateur pari-
sien, très fin connaisseur, M. Paul Tesse, envoya à une ex-
position bruxelloise — en 1863 ou 1864 — la Gardeuse de
moutons, de Millet. M. van Praet, qui est en toutes choses un
raffiné et qui a de l'esprit à revendre, avait son opinion très ar-
rêtée sur VAngélus, opinion qu'il aformulée ainsi, en entendant
M. Charles Tardieu s'étonner qu'il n'eût pas conservé ce Millet :
« Que voulez-vous? c'est évidemment un chef-d'œuvre, mais
devant ces deux paysans dont la prière interrompt un instant le
travail, chacun croit entendre la cloche de l'église voisine, et
cette éternelle sonnerie avait fini par me gêner*. » Pour le vul-
gaire, cela ressemble à une boutade, tandis que rien n'est moins
une boutade; c'est là, în effet, toute la critique de i'Angelus qui
n'en reste pas moins un fort beau tableau, bien qu'il ait un peu
poussé au noir.

M. van Praet vit la Gardeuse de moutons de M. Tesse; il
en saisit immédiatement la supériorité; là, pas trace de sujet
proprement dit — rien que la plus sereine impression de nature;
il avait affaire au plus galant homme du monde; ils s'entendirent
promptement. M. van Praet céda l'Angélus à M. Paul Tesse
contre la Gardeuse de moutons et 3,000 francs. Plus tard,
l'Angélus passa, au prix de 3,500 francs, de la collection de
M. Tesse qui a possédé les plus belles œuvres de l'école mo-
derne, dans celle de M. Emile Gavet. Celui-ci, qui a une notion
plus sérieuse de la valeur des choses, vendit le tableau 38,000 fr.
à M.. Wilson par l'entremise de M. Durand-Ruel. Il est devenu
la propriété de M. Secretan, moyennant la bagatelle de
160,000 fr., et à la suite d'un assez curieux incident. M. Secre-
tan voulait absolument se donner l'Angélus, et un autre riche
amateur, M. Defoer-Bey, le voulait non moins résolument. Ce
dernier exhalait tout haut— pendant l'exposition qui a précédé
la vente — son mécontentement de la déception qui l'attendait

I parce qu'il prétendait savoir que l'œuvre enviée était positive-
ment donnée au [.ouvre par M. Wilson et que sa vente serait

i fictive; le fait vint aux oreilles de M. Secretan qui ne s'inquiéta
que d'une chose, du rival qu'il avait en M. Defoer. En homme

I pratique, il proposa à ce dernier un traité d'alliance; on achète-
rait le Millet en commun et on le tirerait ensuite au sort. Dame
Fortune s'est prononcée pour M. Secreian qui est un de ses
favoris.

Quanta l'Angélus, cette remarquable toile demeurera au
nombre des meilleures de ce grand et pauvre Millet dont le
génie n'a connu que la misère ou autant vaut. Dire que c'est son
chef-d'œuvre, c'est exagérer. L'échange opéré par un connais-
seur tel que M. van Praet est, à cet égard, de la plus significative
éloquence. La vérité est que le tableau qui résume le mieux
toutes les hautes qualités de Miliet, celui où son style s'est le
plus magistralement affirmé, c'est le tableau des Glaneuses, de
la collection de M. Ferdinand Bischoffsheim. Immédiatement
après, presque ex œquo, vient se placer la Gardeuse de mou-
tons, puis l'Angélus.

Les 15 et 16 mars ont été consacrés à la vente des tableaux
anciens de M. Wilson.

N° 39. Portrait d'un gentilhomme flamand, par Gonzalès
Coques, morceau délicat et d'une parfaite conservation, a été
adjugé 6.100 fr. à M. Marne, le grand imprimeur de Tours, qui
a également acheté un charmant Portrait de jeune femme, de
Thomas De Keyser (S. 100 fr.), Cache-cache, le Frago de l'an-
cienne collection Baroilhet, d'une si spirituelle crânerie (8,100 fr.),
l'Enfant à la gaufre, de N. Maas (10.500 fr.), ci Barbiers et
Chirurgiens, un très amusant Jean van Kessel (3,100 fr.).
M. Courtin s'est donné Nature morte, de Van Deynum, à
1,010 fr., la merveilleuse Claveciniste, de Palamèdes, que des

1. La vente Sensier a eu lieu le 10 décembre 1877. La Faneuse, de Mille!, y a été adjugée à S,060 francs.

2. Voir l'Art, 6» année, tome IV, page 3oi : I.c Cabinet de M. Jules van Praet, par Charles Tardieu.
 
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