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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Yriarte, Charles: Exhibition of the Royal Academy of Arts, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0027

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EXHIBITION

OF THE

ROYAL ACADEMY OF ARTS

(suite1.)

tR John Gilbert se présente à nous avec trois toiles : Tewkesbury Abbey, le
Portrait de Mrs Gilbert et Don Quichotte et Sancho au château du Duc et de la
Duchesse.

La reine Marguerite, faite prisonnière après la bataille de Tewkesbury,
traverse la plaine, entourée des gardes qui vont l'amener devant son compé-
titeur; le temps est orageux, le vent et la tourmente semblent prêts à se
déchaîner, les arbres se courbent sous l'approche de l'orage; dans le fond
du paysage se dressent les tours de l'abbaye. C'est là une scène romantique, qui, par l'esprit de l'exé-
cution et par la coloration, rappelle un peu certaine composition moyenne de Delacroix, telle que la
Bataille de Taillebourg. Le portrait de Mrs Gilbert est très-intéressant au point de vue de la couleur ;
c'est très-personnel, d'une touche grasse et ferme, et cela ne ressemble à rien de ce qui figure à
l'exposition. Quant au Don Quichotte, on peut se faire une idée de la composition par la reproduction
que nous en donnons aujourd'hui. Les figures principales ne répondent pas absolument aux types
consacrés par Decamps et par Seigneurgens, mais on retrouve dans cette œuvre les qualités de cou-
leur du célèbre artiste. Tout à côté de Tewkesbury, figure, dans un coin un peu sacrifié, la charmante
petite toile d'Orchardson Clair de lune sur la lagune, dont nous parlerons bientôt et que la Direction
de l'Art a fait graver.

C'est également dans cette salle que sont exposées les toiles de M. E. Millais, la Couronne
d'Amour, le portrait de Miss Eveleen Tennant, l'autre portrait intitulé No, et le grand paysage inspiré
des poésies de Campbell, qui sert de pendant à l'œuvre du même artiste, The Fringe of the Moor.

Nous ne pouvons pas traiter M. Millais d'une façon sommaire ; la place qu'il tient dans l'École
est trop considérable et sa personnalité est trop nettement accusée pour qu'on ne s'arrête pas un
instant en face de ses œuvres. Dans notre article de prologue, nous avons caractérisé la nature de son
esprit, cette inquiétude, ou plutôt cet appétit varié qui le porte vers tous les genres et la docilité
du public anglais à le suivre dans les voies les plus opposées.

Cette année, M. Millais n'envoie pas moins de sept toiles à l'Exposition de la Royal Academy;
l'année dernière, il avait présenté le même nombre d'œuvres, c'est un minimum pour lui. Sur ces sept
toiles, on compte quatre portraits, deux grands paysages et une toile du genre historique.

Si on demandait de prime abord qui est M. Millais, quel est son genre, pour employer une expres-
sion banale, on serait certainement embarrassé. Portraitiste, il l'est à coup sûr, et c'est se donner un
brevet de fashionable que de se faire peindre par lui ; peintre de genre historique, il l'est aussi, puisqu'il
est peu de maisons en Angleterre où ne figurent ses œuvres de ce genre, reproduites par la gravure;
paysagiste, on n'en peut douter, puisque son paysage aux Roseaux fit tant de sensation il y a quelques
années, puisque l'an dernier il se mesurait avec un grand morceau de nature, présentant au premier
plan une charretée de bois d'une audacieuse dimension ; et qu'enfin, cette année, il a deux grandes
toiles où il embrasse de vastes horizons. La vérité est que cet artiste n'admet pas qu'on ne soit pas
tenté par tout ce qu'on voit, qu'on ne puisse réaliser tout ce qu'on sent et que les peintres soient par-
qués dans des spécialités. 11 est grand chasseur, et quand son pied foule la bruyère, il s'arrête volontiers

i. Voir tome II, pages 212 et 253.
Tome III.

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