L' art: revue hebdomadaire illustrée (1.1875 (Teil 3))

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sur le seuil d'un restaurant à la mode avec de joyeux compagnons des deux sexes, dont le grand air
fait éclater l'ébriété. L'antithèse est franchement posée. On y a voulu voir une pointe de mélodrame,
un père qui, navré, reconnaît sa fille parmi les cocottes du cabinet particulier. Cette anecdote nous
échappe. La scène nous intéresse sans cela, et la peinture nous intéresse plus encore. Dans le groupe
ouvrier, le petit apprenti est exquis de stupéfaction naïve, et le groupe de droite, dont le peintre

A l'aube.

Fac-similé d'un dessin de M. Charles Hermans, d'après un fragment de son tableau.

a bien voulu nous donner un spirituel croquis, est véritablement d'un maître. Tentative hardie dont
la réussite a placé M. Charles Hermans au premier rang de la jeune école, et dont le succès a
été d'autant plus éclatant qu'il s'est trouvé une opposition pour s'en indigner et en hausser le dia-
pason. « Il serait vraiment dommage, disait Berlioz, que certaines œuvres fussent admirées par cer-
taines gens 1 »

Charles Tardieu.

(La suite prochainement,)

i. Dans notre premier article sur l'Exposition générale des Beaux-Arts à Bruxelles, le nom d'un peintre de Dusseldorf a été défiguré.
A la page 57 du tome III, au commencement de la 39e ligne, il faut lire Carl Sohn, au lieu de Cari John.