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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Hamerton, Philip Gilbert: Thomas Seddon, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0284

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THOMAS SEDDON

e nom de Thomas Seddon est, je suppose, absolument inconnu en
France; en Angleterre même, il est loin d'être célèbre. Et pourtant il
sera toujours à peu près impossible d'écrire l'histoire de la peinture de
paysage d'une manière complète sans le nommer. Il n'aura jamais une
grande place dans l'histoire de l'art, mais l'écrivain qui voudra raconter
les phases de la foi artistique pendant le xixe siècle donnera un para-
graphe à Seddon ou laissera son travail imparfait.

Je ne crois pas que Seddon ait jamais rien fait qui indique le génie
artistique ; aussi n'ai-je nullement le dessein de le signaler au public
français comme un grand artiste injustement négligé. Il nous intéresse par l'intensité de ses convic-
tions plutôt que par la puissance de son talent. 11 a accepté une certaine doctrine avec une foi
ardente et absolue, il en a accepté également toutes les conséquences, et finalement, comme un
soldat combattant pour sa patrie, il y a sacrifié sa vie. Je me propose de raconter les événements de
cette carrière, et d'expliquer la doctrine artistique pour laquelle Seddon a si courageusement com-
battu. Il naquit à Londres en 1821, et mourut au Caire en 1856. Pendant cette vie de trente-cinq
ans, l'artiste a eu le temps nécessaire au parfait développement de ce que nous aurions très-probable-
ment appelé sa première manière, s'il était arrivé à la vieillesse. Seddon ne fut donc pas un de ces
privilégiés de la renommée qui doivent leur célébrité à un espoir qu'ils ont excité sans le réaliser. Il
a fait quelque chose, et la modeste réputation qui lui appartient est due à des travaux achevés. Je
crois même qu'au moment de sa mort il avait très-clairement exprimé en peinture la pensée de sa
jeunesse. Nous avons devant nous une histoire terminée, mais non interrompue par la mort, le premier
volume d'un livre qui aurait dû être plus long, et cependant ce premier volume forme par lui-même
un tout.

Le père de Seddon était un fabricant de meubles, ayant, avec ses frères, un commerce très-consi-
dérable et une fabrique importante. Le futur peintre reçut une bonne éducation littéraire jusqu'à l'âge
de seize ans dans des institutions particulières. Il aimait beaucoup la lecture et appréciait les bons
auteurs, où il puisait des sujets de dessins. On cite une série d'illustrations de Marmion ( poëme
de Walter Scott) qui montrent une vigueur de conception et un savoir archéologique assez remar-
quables chez un enfant de son âge. A seize ans, il quitte l'école pour apprendre le commerce de son
père. Par affection fdiale, il fait tout son possible pour se mettre au courant des détails d'affaires, mais
avec une invincible répugnance. Tous ses moments de loisir sont employés à dessiner, et son père
essaye de concilier cette inclination avec les nécessités de son commerce en l'envoyant à Paris pour y
étudier le dessin d'ornement et acquérir ainsi un savoir utile à un fabricant de meubles. Seddon vint
à Paris en 1841, y travailla assidûment, et, après un séjour d'un an, retourna dans son pays, ayant
acquis une habileté considérable comme ornemaniste et une assez grande facilité dans la langue fran-
çaise. Le dessin d'ornement était loin de satisfaire sa passion artistique ; cependant il s'y appliqua
par devoir, suivit des cours d'architecture à Londres, étudia dans la bibliothèque du Musée britannique,
se fit recevoir membre des Sociétés de l'art décoratif et de l'archéologie, et travailla en somme avec
tant de persistance qu'il gagna, en 1848, le prix offert parla Society of Arts (une médaille et 500 francs)
pour le meilleur dessin de buffet sculpté. En même temps, Seddon exerçait une heureuse influence
sur les ouvriers anglais, faisant tout son possible pour les engager à étudier les objets naturels et les
interprétations les plus artistiques. Une partie de l'amélioration que tout le monde reconnaît aujour-
d'hui dans l'ébénisterie anglaise est certainement due à Seddon qui, le premier, a essayé de vaincre
 
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