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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Hamerton, Philip Gilbert: Thomas Seddon, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0302

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THOMAS SEDDON. 273

tandis que notre pauvre Seddon laissait derrière lui une femme qu'il adorait et une enfant qui
restait orpheline.

Les amis de l'artiste, en apprenant la terrible nouvelle, organisèrent une souscription publique
afin d'acheter son tableau de Jérusalem pour la Galerie nationale. En môme temps on fit une exposition
de tous ses tableaux, généreusement prêtés par leurs différents possesseurs. La souscription devait
atteindre 10,500 francs pour l'achat du tableau, mais elle a bien dépassé ce chiffre, étant arrivée
presque à 15,000 francs. On a prié la veuve de tout accepter.

Seddon lui-même désirait vivement que cette toile pût être placée un jour dans la galerie de
la Nation, et cela non-seulement par le désir, si naturel chez un artiste, de s'assurer la célébrité
posthume que donne une galerie publique, mais spécialement pour que tous ses compatriotes pussent

Yoorah (Egypte).
Fac-similé d'un dessin de Th. Chauvel, d'après Th. Seddon.

voir dans ce tableau la terre sainte telle qu'elle est réellement. Dans cette pensée on retrouve bien les
deux passions dominantes du peintre, sa ferveur religieuse et son zèle pour la vérité dans l'art. J'ai
déjà donné un aperçu de son état mental; mais pour le comprendre parfaitement il faudrait lire ses
lettres, surtout celles qu'il adressait à ses amis les plus sympathiques. On trouve rarement à notre époque
un homme aussi religieux. En chemin de fer, par exemple, il tâche de répéter le service de l'Église
anglicane par cœur, puis il prie spécialement pour les siens. Ses lettres abondent en citations
bibliques, il entre souvent en pleine théologie, dont il possède le langage comme un prédicateur. Il y a
des pages entières de ses lettres qui pourraient parfaitement être prêchées en chaire et l'oreille la
plus accoutumée aux sermons n'y apercevrait rien d'insolite. Quand sa dernière maladie arrive dans
toute sa sévérité, il croit que Dieu le punit parce qu'il n'a pas observé le sabbat assez strictement. Il
est allé à l'église, il est vrai, mais il s'est promené à pied avant et après les offices et cela les deux
dimanches de son séjour au Caire. Pour ce crime, il trouve tout naturel que Dieu lui envoie une
maladie très-douloureuse, qui pourrait être mortelle, et qui, par le fait, l'a été. 11 arrive même à tenir une
conversation avec Dieu. « Entre moi-même et Dieu je pensais que je ferais ceci et cela et mon gracieux
Tome III. 35
 
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