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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Aux abonnés de l'Art
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0477

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AUX ABONNÉS DE L'ART. 431

aucune dépense pour donner à ses abonnés l'occasion de passer en revue presque tout l'œuvre du
grand artiste. Ce qu'il a fait pour Michel-Ange, il le fera pour toutes les personnalités marquantes de
toutes les Écoles. De cette manière notre publication deviendra un véritable musée, où se trouvera
reproduit, par des dessins inédits, joignant l'exactitude la plus scrupuleuse au faire le plus artistique,
l'œuvre à peu près entier de chaque maître. Nous avons déjà entre les mains un grand nombre de ces
dessins, et nous en commencerons la publication dans les premiers numéros de 1876.

Le nombre de nos collaborateurs littéraires et artistiques s'accroît tous les jours en France et à
l'étranger; car l'Art a l'ambition de devenir de plus en plus un organe international, destiné à faire
connaître aux amateurs et aux artistes de chaque pays les tentatives, les progrès et les gloires artis-
tiques des autres nations.

Outre un certain nombre de savants critiques étrangers dont nous avons déjà publié des articles,
tels que MM. Jean Rousseau, Ch. Tardieu, Comyns Carr, Philip Gilbert Hamerton, Powers, Alberto
Rondani, comte Pompeo Gherardi, le commandeur Aurelio Gotti, nous avons obtenu la collaboration
du docteur Bûcher, conservateur du Muséum impérial de Vienne, du docteur Falke, vice-directeur
du Musée autrichien à Vienne, de M. Friedrich Lippmann, conservateur honoraire des Musées impé-
riaux de Vienne, de M. Sydney Colvin, du marquis Pietro Estense Selvatico, du commandant Angelo
Angelucci, conservateur du Musée national d'artillerie de Turin, du baron Francesco Gamba, direc-
teur général de la Pinacothèque Royale de Turin, de MM. Victor Cerésole, Alex. Pinchart, et enfin
d'un homme dont le nom résume tous les progrès accomplis de nos jours par la science archéologique,
et dont l'intelligence universelle embrasse l'art tout entier, le baron Visconti. Parmi les artistes, nous
citerons, en Italie, M. Sanesi ; en Angleterre, MM. W. Q. Orcbardson, A. R A.; George du Maurier,
le spirituel et humouristique collaborateur du Punch; M. Robert W. Macbeth, l'un des membres les plus
distingués de la Society of Painters in Water Colours, qui est placée sous la présidence de l'illustre
Sir John Gilbert.

Les propriétaires de l'Art, désintéressés de toute préoccupation de lucre, ont promis d'appliquer à
l'amélioration progressive de leur œuvre les bénéfices qu'elle pourra produire, et ils tiendront cette
promesse comme ils ont tenu les autres.

C'est dans ce sentiment que l'Art a fondé au mois de mai dernier un prix de 1,000 francs, destiné
à être chaque année décerné à celui des jeunes artistes français ou étrangers qui aurait montré le
plus de talent et d'originalité.

Mais le but de cette fondation n'était pas seulement de protester contre des distinctions de nationa-
lité qui n'ont pas leur raison d'être en matière d'art. Les fondateurs ont voulu en même temps réagir
contre les exagérations de la routine qu'impose presque fatalement à tout enseignement officiel
l'absence de concurrence. Les jeunes gens devant qui ne s'ouvre qu'une seule route sont bien forcés
de s'y engager, et par là même ceux que la nature a faits rebelles aux traditions académiques se trou-
vent trop souvent condamnés aux hésitations, aux luttes et au découragement. Quelques-uns dont le
caractère est énergique et la volonté fortement trempée en triomphent sans doute, quelquefois, mais
au prix de quelles souffrances! Et combien d'autres, qui, en suivant leur nature, auraient pu devenir de
grands artistes, se sont trouvés amoindris, émasculés parla nécessité de se ployer à des doctrines pour
lesquelles ils n'étaient pas faits!

C'est à ceux-là que l'Art avait voulu tendre la main. La pensée était bonne, mais la mise à exécu-
tion était insuffisante. Nos lecteurs ont pu voir dans ce numéro même comment elle s'est transformée
et complétée. Sous le nom de Grand Prix de Florence, une somme de 5,000 francs sera appliquée
tous les deux ans aux frais d'entretien et de voyage du jeune artiste, sans distinction de nationalité,
qui l'aura emporté dans le concours ouvert à cet effet et placé sous l'invocation de Michel-Ange. Ce
nom explique suffisamment la pensée qui l'a fait choisir. 11 marque que les fondateurs du grand prix
de Florence préfèrent dans l'art la spontanéité, la vigueur, l'élan, l'élévation de la pensée, en un
mot la puissance et l'originalité, même à l'accumulation de tous ces dons charmants de grâce, de
pureté et de souplesse qui se sont rencontrés et mêlés en une si merveilleuse harmonie dans Raphaël.
Tout en protestant contre la prétention de l'éclectisme d'accaparer à son profit le grand peintre
d'Urbino, tout en reconnaissant qu'il est par certains côtés au-dessus du "Me où veut l'enfermer l'École
 
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