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Dubouloz, John: London Season
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0055
LONDON SEASON. 19
avait là de prodigieux exemplaires de Conscable, d'Old Crome,
de Gainsborough, de Hogarth, de Sir Joshua Reynolds, de Rom-
ney et de Turner, et de bien savoureux morceaux de Sir Augustus
Calcott, de Richard Cosway, de John Hoppner, de John Jackson,
de Sir Thomas Lawrence, de ce vertigineux viveur qui s'appela
Georges Morland, de William Mulready, de John Opie, de Sir
David Wilkie et de Richard Wilson.
Chose étrange, l'Académie n'a jamais songé à donner place
dans ces solennités rétrospectives à tant de graveurs illustres dont
s'honore l'école anglaise, ni à replacer sous les yeux du public
les œuvres d'un statuaire tel que Flaxman.
Ce dédain académique me paraît être une résultante du peu
d'empressement que l'on témoigne à s'occuper des sections de
sculpture et de gravure du Salon qui s'ouvre toujours en mai à
Burlington House. Cette espèce d'insouciance locale gagne même
les critiques étrangers les plus autorisés qui rendent compte de
Berceuse.
Fac-similé d'un dessin de J. Daldu, d'après son marbre appartenant au duc de Westminster.
l'exposition annuelle de la Royal Acaàemy, témoin notre éminent
confrère M. Charles Yriarte qui n'a dit mot de la sculpture et
de la gravure aux lecteurs de Y Art, et cependant il avait d'un
côté à leur parler de cette colossale et splendide eau-forte —
o"'.58 de haut sur om.66 de large, — dans laquelle M. Seymour
Haden a si magistralement interprété un des chefs-d'œuvre de
Turner— Calais Pier — auquel n'avait jusqu'ici, osé s'attaquer au-
cun graveur; — de l'autre, n'avait-il pas à les entretenir au
moins de deux sculpteurs : un Anglais'qui s'est formé à Paris et
un Français que les discordes civiles ont,amené en Angleterre?
M. F. N. Mac Lean arrivera infailliblement à occuper le pre-
mier rang parmi les sculpteurs de son pays s'il persévère dans
l'excellente voie où il marche de progrès en progrès. Dès au-
jourd'hui il n'est que juste de constater qu'aucun de ses compa-
triotes ne possède comme lui le sentiment de la ligne, ne poursuit
comme lui les plus élégantes recherches et n'a reçu en partage
cette distinction innée qui est la caractéristique de son talent et
la justification des sérieuses espérances qu'ont déjà commencé à
traduire fort heureusement en fait ses deux statues : Fleur des
champs et Fleur de la ville.
Le Français est un maître; j'ai nommé M. Dalou qui a trans-
porté dans la sculpture les saines et fortifiantes aspirations de
Millet; ce dernier eût été fier d'avoir inspiré la Paysanne fran-
çaise, cette puissante incarnation de la maternité à laquelle l'ar-
tiste oppose la délicieuse antithèse de sa Berceuse d'une si péné-
trante saveur anglo-parisienne, cette Berceuse dont le marbre
avait là de prodigieux exemplaires de Conscable, d'Old Crome,
de Gainsborough, de Hogarth, de Sir Joshua Reynolds, de Rom-
ney et de Turner, et de bien savoureux morceaux de Sir Augustus
Calcott, de Richard Cosway, de John Hoppner, de John Jackson,
de Sir Thomas Lawrence, de ce vertigineux viveur qui s'appela
Georges Morland, de William Mulready, de John Opie, de Sir
David Wilkie et de Richard Wilson.
Chose étrange, l'Académie n'a jamais songé à donner place
dans ces solennités rétrospectives à tant de graveurs illustres dont
s'honore l'école anglaise, ni à replacer sous les yeux du public
les œuvres d'un statuaire tel que Flaxman.
Ce dédain académique me paraît être une résultante du peu
d'empressement que l'on témoigne à s'occuper des sections de
sculpture et de gravure du Salon qui s'ouvre toujours en mai à
Burlington House. Cette espèce d'insouciance locale gagne même
les critiques étrangers les plus autorisés qui rendent compte de
Berceuse.
Fac-similé d'un dessin de J. Daldu, d'après son marbre appartenant au duc de Westminster.
l'exposition annuelle de la Royal Acaàemy, témoin notre éminent
confrère M. Charles Yriarte qui n'a dit mot de la sculpture et
de la gravure aux lecteurs de Y Art, et cependant il avait d'un
côté à leur parler de cette colossale et splendide eau-forte —
o"'.58 de haut sur om.66 de large, — dans laquelle M. Seymour
Haden a si magistralement interprété un des chefs-d'œuvre de
Turner— Calais Pier — auquel n'avait jusqu'ici, osé s'attaquer au-
cun graveur; — de l'autre, n'avait-il pas à les entretenir au
moins de deux sculpteurs : un Anglais'qui s'est formé à Paris et
un Français que les discordes civiles ont,amené en Angleterre?
M. F. N. Mac Lean arrivera infailliblement à occuper le pre-
mier rang parmi les sculpteurs de son pays s'il persévère dans
l'excellente voie où il marche de progrès en progrès. Dès au-
jourd'hui il n'est que juste de constater qu'aucun de ses compa-
triotes ne possède comme lui le sentiment de la ligne, ne poursuit
comme lui les plus élégantes recherches et n'a reçu en partage
cette distinction innée qui est la caractéristique de son talent et
la justification des sérieuses espérances qu'ont déjà commencé à
traduire fort heureusement en fait ses deux statues : Fleur des
champs et Fleur de la ville.
Le Français est un maître; j'ai nommé M. Dalou qui a trans-
porté dans la sculpture les saines et fortifiantes aspirations de
Millet; ce dernier eût été fier d'avoir inspiré la Paysanne fran-
çaise, cette puissante incarnation de la maternité à laquelle l'ar-
tiste oppose la délicieuse antithèse de sa Berceuse d'une si péné-
trante saveur anglo-parisienne, cette Berceuse dont le marbre