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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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VanVinkeroy, Eugène: Le musée d'armures de Bruxelles, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0094

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LE MUSÉE D'ARMURES DE BRUXELLES.

83

V

armure spéciale pour la joute, seconde moitié du xve siècle.

Beaucoup plus lourde que les harnais de guerre de la même époque, cette armure pèse
4f kil. 700. Si l'on déduit du poids total celui des deux grands cuissards, qui se bouclaient à la
selle, il restait à supporter par les épaules du cavalier 34 kilogrammes de fer, sans compter la
maille de dessous que l'exiguïté du couvre-reins rendait indispensable, la grande rondelle de
lance, la targe qui se brêlait sur le côté gauche du plastron, le cimier, etc. On comprend faci-
lement qu'après avoir rompu deux ou trois lances, les champions se hâtaient d'aller déposer un
aussi incommode système de défense et que celui-ci n'ait jamais pu servir en campagne.

Si l'on examine de près les différentes pièces, on remar-
quera qu'elles sont uniquement construites dans l'intention de
n'offrir aux coups de lance que des parties pleines, lisses et
fuyantes, de manière à ce que le fer ne puisse pénétrer par
aucune ouverture, s'accrocher à aucune saillie et doive glisser
latéralement.

Le casque. — Remplacé au xiv° siècle, surtout à la guerre,
par le grand bassinet à camail et à visière mobile, le heaume
du xme siècle, modifié, fut conservé pour la joute jusque dans
la première moitié du xvi° siècle.

Le nôtre présente d'importants perfectionnements :

Pour éviter que son poids incommode la tête, il repose
entièrement sur les épaules ; pour prévenir les contusions, on
lui donne des dimensions considérables, de sorte que, nulle
part, il ne soit en contact avec la tête du jouteur. On augmente
également ainsi la solidité du casque, qui n'a aucune partie
mobile sur pivot, et dans lequel la tête peut entrer directement
par le dessous.

Pour empêcher que le cavalier soit déheaumé, c'est-à-dire
que la lance de l'adversaire pointée dans la vue ou visière
n'enlève le heaume en rompant ses lanières d'attache, ce qui

... . Gantelet allemand,

occasionnait quelquefois des blessures au visage, le casque est . , ,

11 o ' 1 grave et dore, du xvi° siècle.

vissé à demeure, sur le plastron et la dossière de la cuirasse. Dessin de a. Danse.

Le mé{ail, d'une seule pièce, n'offre au choc qu'une arête
mince formée par la rencontre de deux faces fuyantes sur lesquelles le fer, dirigé obliquement,
est sans prise.

La vue, rainure ménagée, pour les yeux, au sommet du casque, est presque invisible' à
l'adversaire; la tête même des rivets qui assemblent le timbre au mézail est limée avec soin,
pour ne pas offrir d'obstacle au fer de la lance.

L'air nécessaire à la respiration était fourni, à la fois, par deux grandes rosaces percées
à jour et ouvragées, que l'on remarque derrière la tête, par la vue, et par une large fenêtre
rectangulaire percée en face de l'oreille droite. Cette fenêtre servait également à voir et à
entendre.

Les petites ouvertures circulaires, ménagées verticalement au milieu des côtés latéraux et sur
le sommet du heaume, servaient à fixer le lambrequin de cuir peint et doré, ainsi que le grand
cimier, représentant d'ordinaire le buste de quelque animal plus ou moins fantastique.

La cuirasse, quant à la forme, est analogue à celle de guerre. La pansière est rivée
à demeure sur le haut du plastron, qui est ainsi formé de deux pièces fixes.

L'énorme faucre, très différent du petit arrêt ferme usité à la guerre, est complété par un
 
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