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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Rust, R.: L' art et les industries artistiques en Suisse, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0133

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122 L'ART.

ment du reste, — l'Association artistique suisse. Avant cette formation, l'art n'avait pas ici de
vie réelle.

Nous comptions, en effet, au nombre de nos concitoyens une foule d'artistes excellents qui,
faute de trouver dans leur pays des goûts artistiques, non plus chez les particuliers que dans le
gouvernement, étaient bien obligés de recourir presque exclusivement à l'étranger. Ces circons-
tances se sont quelque peu modifiées, grâce à l'exposition annuelle instituée par l'Association
artistique suisse.

Cette exposition, organisée d'une façon assez compliquée, un peu lourdement, est très
coûteuse, mais pourtant pratique et très utile à notre vie artistique. La périodicité annuelle offre
à nos artistes l'occasion de se montrer au public, de lutter avec leurs concurrents, d'être jugés
par l'opinion, en un mot de se faire connaître. La présence d'artistes étrangers nous met en

rapport avec d'autres nationalités, généralise
l'intérêt qui s'attache à l'art et en vulgarise
les conceptions.

Les difficultés de l'organisation sont
considérables et elle exige de grandes dé-
penses individuelles. De janvier en avril, on
reçoit les objets à exposer, on esquisse à
grands traits une organisation que complètent
ensuite les sections de l'Association. Ajoutons
la confection du catalogue dans chaque loca-
lité où se tient tour à tour l'exposition, une
correspondance très étendue, en deux langues,
l'assurance, l'expédition, la douane, les frais,
les envois tardifs que, dans l'intérêt même
de l'exposition, on ne peut pas toujours
refuser ; enfin, la loterie par laquelle se ter-
mine l'exposition, et l'on aura une idée de
la besogne imposée dans chaque section aux
membres de l'Association, qui ne reçoivent
d'ailleurs d'autre rémunération, pour leur
peine, que l'honneur de s'être dévoués.

Si quelque jour les expositions perma-
nentes, établies à Zurich, à Berne, à Lucerne,
à Bâle et à Genève, arrivent à se mieux
organiser et à se fédérer, notre exposition
actuelle sera peut-être remplacée par une
institution également permanente, dont l'acti-
vité se développera dans quelques grands
centres. Il est facile de prévoir le résultat que produirait un tel changement. Ces grands centres
étant favorisés aux dépens des petits, ces derniers seront arrêtés dans leurs efforts et complète-
ment paralysés, si l'on ne remédie, par des mesures spéciales, aux inconvénients de cette
centralisation.

En somme, l'exposition offre assez de choses excellentes pour compenser la foule des produc-
tions défectueuses. Un grand nombre de jeunes artistes, timides débutants il y a peu d'années,
sont devenus depuis des hommes de grande valeur et méritent l'attention pour le seul fait d'avoir
posé de nouveaux principes, auxquels est assurée la victoire définitive.

Le naturalisme sans scrupule de Courbet et la conception poétique de la nature, telle que
l'entend Bcecklin, ont trouvé à Genève et à Bâle un grand nombre d'adhérents. Le premier
peut être regardé comme le représentant le plus absolu des principes réalistes; le second met
encore de la poésie dans la composition et ne se montre naturaliste que clans la forme. En face

Raccommodage de filets.
Dessin de David-Riquier, d'après le tableau de Kranz Buchser.

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