Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

DOI Artikel:
Rust, R.: L' art et les industries artistiques en Suisse, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0134

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART ET LES INDUSTRIES ARTISTIQUES EN SUISSE. 123

de ces deux écoles, nous en trouvons une troisième, le néo-réalisme, représenté par des artistes
français, bavarois et italiens.

La conception du Français est pleine de finesse et de sentiment, mais l'exécution n'est pas
assez consciencieuse et va parfois jusqu'à la légèreté. L'Allemand, par excès de conscience, est
souvent lourd et tourmenté, mais sa peinture de genre est pleine d'idées; l'Italien les surpasse
tous deux par les effets riches et lumineux de sa couleur. C'est chose intéressante de trouver des
éléments si divers réunis à la petite exposition de notre Association suisse.

Hacher, de Genève, est un partisan de Courbet. Ce jeune homme a du talent. 11 a la
conception du vrai, mais il affectionne par trop la recherche du laid; la forme laisse beaucoup
à désirer; nous devons toutefois lui reconnaître un sentiment très juste de la couleur et une
grande habileté de main.

Il faut rendre justice au désintéresse-
ment avec lequel de jeunes artistes dévoués
à la nouvelle tendance réaliste imposent
silence aux ambitions les plus légitimes, pour
faire vivre une idée qui a bien droit à l'exis-
tence. Les hommes qui font une opposition
aussi désintéressée à l'opinion générale
témoignent par là même de la sincérité et
de l'énergie de leurs convictions. Leurs aspi-
rations indépendantes peuvent certainement,
au début, les égarer, les conduire au bizarre,
les exposer à être méconnus et même persé-
cutés. Il faut une véritable abnégation pour
se placer dans une situation aussi peu favo-
rable, en général, au point de vue des résul-
tats matériels. Nous devons donc notre estime
à ce dévouement, qu'il ne faut pas confondre
avec l'obstination.

Charles Giron est un homme de grand
talent, qui se rattache à l'école de Courbet.
Tout jeune encore, il envoyait, il y a quel-
ques années, à notre exposition plusieurs
tableaux, dont un portrait de grandeur natu-
relle, d'une couleur un peu sombre, mais
dont le mérite exceptionnel lui assura l'admi-
ration générale. La distinction et la finesse
de toute cette figure, ■— un vieux monsieur
décoré, — l'expression des yeux, le dessin magistral des mains, l'aisance de la draperie,
tout cela était excellent et portait le cachet d'une conception individuelle très caractéristique.
Nous retrouvons ces qualités dans un petit tableau de genre et dans un paysage de dimensions
moyennes; partout perce le sentiment exquis de l'artiste pour le beau véritable, avec une
tendance nettement marquée vers l'originalité. Les distinctions qui lui furent accordées à Paris
par l'École des beaux-arts et au Salon de 1879 nous prouvent que son avenir est désormais
assuré.

Nommons encore un peintre génevois, Arthur Calame, fils d'Alexandre Calame. Dans le
paysage, il s'éloigne absolument de la manière paternelle; ses conceptions visent surtout à la
grandeur. Au début, il n'était pas complètement maître de ses sujets; aussi ses tableaux étaient-
ils plus grands par le contenant que par le contenu. Depuis, il a fait des progrès considérables;
c'est, aujourd'hui, un des premiers artistes de Genève.

Nous ne pourrions énumérer tous les représentants de la jeune école génevoise. Presque
 
Annotationen