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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Rust, R.: L' art et les industries artistiques en Suisse, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0135

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tous ont beaucoup de talent, avec un sentiment artistique très vrai, très sain. Les plus anciens,
quoique appartenant à l'école moderne, sont : Delapaine, portraitiste et paysagiste admirable ;
Humbert, excellent peintre d'animaux ; les paysagistes Van Muyden, David, Veillon, Gastan,
Bocion, Bosser, Zimmermann, Ferry, etc.

Dans le reste de la Suisse, il serait impossible de trouver une concentration de forces
artistiques comparable à celle de Genève ; on ne rencontre que des talents isolés, d'aspirations
et de méthodes très différentes.

L'un des premiers de nos peintres d'animaux est Koller, de Zurich, remarquable surtout
par le dessin et l'expression. Chaque animal dans ses tableaux est un véritable portrait, repré-
sentant l'espèce d'une façon très caractéristique. Sa couleur reproduit fidèlement la nature, et
parfois paraît pauvre dans sa simplicité. 11 a prouvé, du reste, que la reproduction des riches
apparences extérieures ne lui est pas interdite. Il suffit de citer ses tableaux des musées de
Berne et de Bâle. 11 met l'action au second plan et s'attache surtout à créer un ensemble très
artistique, à donner un caractère très pittoresque à la structure générale du corps. Cela se
marque principalement dans les tètes, les pieds, les articulations de ses animaux, là où le
sentiment le plus parfait de la nature ne saurait rien fournir de bon, s'il n'était complété par des
connaissances anatomiques toutes spéciales.

Il y a peu de temps, Koller a abordé le paysage. 11 s'y est montré grandiose et toujours
vrai. L'expression est généralement puissante. N'oublions pas que cet artiste lutte péniblement
contre la nature, que sa vue s'affaiblit de jour en jour et qu'il lui faut une énergie peu commune
pour produire, dans de telles circonstances, des œuvres aussi remarquables.

Un autre artiste qui brille par la variété de son talent est Stuckelberg, de Bâle. Cest, avec
Boecklin et Anker, un des premiers artistes de la Suisse, également remarquable dans le paysage
et dans la peinture de genre et d'histoire. Très indépendant, il se distingue par la profondeur de
la pensée, par le sentiment et la perfection des détails. C'est lui qui est chargé, en ce moment,
de décorer la nouvelle chapelle de Guillaume Tell, près du lac des Quatre-Cantons ; nous aurons
à parler plus longuement de cette œuvre.

Bachelin, de Neuenburg, est un écrivain et un illustrateur, en même temps qu'un peintre.
A côté de lui, nous trouvons Hobzhall, à Zurich; Zund, Muheim et Schwegler, à Lucerne. Les
trois premiers sont des paysagistes; le dernier produit des miniatures d'une finesse extraordinaire.
Rissmeier, de Saint-Gall, est un artiste d'un tempérament très original, remarquable par la
forme, le dessin et la couleur de ses tableaux de genre.

Anker passe l'hiver à Paris et l'été en Suisse. Ses tableaux se montrent régulièrement à nos
expositions. Il produit énormément. La nature est pour lui comme une mine inépuisable. Son
dessin, d'une finesse et d'une précision extraordinaires, se marie à un modelé d'une douceur
exquise. Une activité infatigable, des créations d'une fraîcheur parfaite, signalent toutes les
œuvres de ce peintre. Étranger à toute exagération de sentiment, voué aux études sérieuses et
profondes, il exprime avec un talent admirable toutes les faces de notre vie intime, depuis les
représentations sévères de l'histoire jusqu'aux scènes de la vie enfantine, toutes pleines de grâce,
de jeunesse et de douceur.

Anker est un élève de Gleyre; il est impossible de ne pas reconnaître, dans ses tableaux,
l'influence de ce « maître de la peinture antique ». Cela n'empêche pas, du reste, ses œuvres
d'être parfaitement originales. Ses nombreux tableaux de la vie des paysans de son canton sont
assez parfaits pour qu'on puisse, sans hésitation, mettre Anker au même rang que Vautier
et Knaus.

Rùdisuhli, de Bâle, se fait remarquer par l'expression originale d'une personnalité fortement
accusée. Sa main est d'une habileté aussi merveilleuse que sa poésie est élevée et son idéal
infini. Poétique et vrai à la fois, il brille par la grandeur des lignes et la supériorité de l'imagi-
nation. Il oppose les dernières lueurs du soleil couchant au clair-obscur magique de la nuit;
il nous montre les reflets bleuâtres de l'air refroidi sur les arbres gigantesques, les flots tantôt
noirs, tantôt illuminés d'un rouge ardent, les marais et les roseaux, l'agitation mystérieuse des
 
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