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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Schoy, Auguste: Rubens, [3]: architecte et décorateur son influence sur l'art aux Pays-Bas
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0210

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dont une copie exacte fut exécutée en 1877, lors des fêtes du troisième centenaire de la naissance
de l'illustre Anversois. Le char funèbre d'Albert possédait un véritable mérite artistique ; libre-
ment dessiné, plantureusement modelé, d'une silhouette un peu tapageuse, il devait se montrer
magnifique et pittoresque avec ses balustres d'argent, ses bannières héraldiques, ses consoles
enroulées, ses personnages allégoriques et sa face postérieure décorée comme le château de
poupe, aux dorures ruisselantes, des frégates amirales contemporaines. Destinée bizarre, il figura
plus tard à YOmmeganck, ou cavalcade de la Kermesse de 1670. Le gouvernement l'avait donné
à la ville de Bruxelles, à la demande du marquis de Spinola. C'était, paraît-il, un droit tradi-
tionnel, car on offrit de même en cadeau à la ville la célèbre galère la Victoire, de cinquante
pieds de haut, qui avait servi aux funérailles de Charles-Quint et dont nous avons rencontré au
musée de South Kensington une représentation curieuse, peinte par D. Van Alsloot en 1616.

En 1643, Jérôme Du Quesnoy, le jeune, revint aux Pays-Bas. 11 fut adjoint à Francquart
malade, en qualité d'architecte et sculpteur de la Cour. On le voit, au xvn° siècle, ces deux
professions furent exercées à la fois par les mêmes maîtres.

Jacques Francquart fut l'introducteur de ce genre de portes ornées, mis à la mode par
XEstraor dinar io libro de Serlio, comme celles de Magnanus et d'Oratio Perucci : « Voici une
façon de portes rustiques qui se montrent bien en œuvre et sont fort usitées à Rome », dit-il
à la planche XV du recueil précité. Les types du Livre des portes, agrémentés des fioritures
personnelles imaginées par chaque architecte, furent mis en oeuvre dans les « dix-sept provinces ».
De nombreux spécimens en existent encore et sont connus sous le vocable flamand de Spansschen
deurkens (petites portes espagnoles). Bruxelles a conservé les portes carrossables du Jardin des
Arbalétriers, rue d'Isabelle; de VEtrille, rue de Tollebeck; de la rue des Alexiens, etc. A Anvers,
il en existe une série importante dont les millésimes vont de 1644 à 1716. L'hôtel Batkin nous
en a fourni plus haut un exemple remarquable.

Deux petites portes se voient encore. La première, au Grand Coppenol (rue aux Laines),
servant d'entrée à la maison portant le n° 30, est une des mieux conservées et a gardé la
menuiserie sculptée de la fermeture; la seconde fait partie de la Maison historique des Bateliers,
laquelle appartient au xvie siècle par le reste de son architecture. La corniche volutée de la clef
de l'arcade présente un motif qui se retrouve souvent aux fenêtres de la fin du xvne siècle ; nous
le rencontrons dans tout son plantureux épanouissement dans la façade de l'atelier de J. Jordaens
(ancienne halle de Turnhout), n° 43, rue Haute. On sait que Jordaens acheta cette maison le
11 octobre 1639. On y voit encore un salon dont le plafond est orné de plusieurs toiles de la
main du maître. L'atelier sert de magasin au propriétaire, M. Van der Linden.

Joignons-y encore une porte à deux battants, Onde Bor^e straat (rue Vieille-Bourse), qui a
conservé toute sa menuiserie intacte et dont le tympan offre un gracieux bas-relief, la Charité,
attribué à Quellijn. C'est encore un des morceaux typiques de l'architecture rubénienne que
l'on persiste à attribuer au maître lui-même. Cette porte appartient à la maison n° 24, qui
passe à tort pour avoir été la première Bourse anversoise, sise même rue, au n° 38. La maison
où est cette porte mérite d'être visitée pour la belle tourelle qui s'élève dans un angle de la cour.

Comme Jacques Francquart, Luc Faid'Herbe, architecte-sculpteur (né à Malines en 1617-1697),
était élève de Rubens. Il fréquenta trois années son atelier et se vit délivrer par son illustre
maître, le y avril 1640, année même de sa mort, un certificat élogieux qui fait partie du recueil
des lettres de Rubens. Ici nous pouvons étudier un architecte de profession, s'attachant à copier
la manière du célèbre Anversois et y réussissant fort • bien, sinon pour la verve, au moins pour
l'aspect général, tout en outrant les défauts du maître.

Nous devons à Luc Faid'Herbe les plans de quatre églises. La plus originale, comme plan
et décoration, est sans contredit Notre-Dame d'Hanswijk, dont la pittoresque silhouette se mire
dans la rivière de la Dyle et a été si souvent peinte par nos artistes. Faid'Herbe construisit
encore, en 167), la Commanderie de Pit\embourg de l'ordre de Malte à Malines. De récentes
recherches ont fait connaître qu'il fournit aussi les plans de la chapelle funéraire des princes
de Tour-et-Taxis en l'église de Notre-Dame-au-Sablon, à Bruxelles. Le contrat, qui est aux
 
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