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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Jouin, Henry: Intailles et Camées, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0295

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Frise composée et gravée par P. A.

Ducerceau.

INTAILLES ET CAMÉES

ous voudrions parler de la pierre gravée.

L'an passé nous avons traité du bas-relief : le camée s'im-
pose à notre étude. N'est-il pas, en effet, la réduction, ou mieux
encore, la miniature du bas-relief ?

D'autre part, le camée ne peut être séparé de l'intaille. La
gravure en saillie suppose la gravure en creux. L'intaille est la
contre-partie du camée.

Or, bien que l'art du graveur en pierres fines ait son appel-
lation spéciale, la glyptique, il se réclame de nous dans ces
pages consacrées à l'art du statuaire. « Tout graveur en pierres
fines, a dit avec justesse un expert en cette matière, doit être
dessinateur et sculpteur'. »
La sculpture est le fleuve, la glyptique, un affluent.

Telle est la fécondité merveilleuse de l'art plastique qu'une sardonyx ou une agate, de la
grosseur d'un grain de sable, peuvent refléter le génie d'un peuple. Les pierres gravées de
Pyrgotèle et d'Aulus résument l'art de plusieurs siècles. Elles sont l'abrégé de la sculpture dans
les temps anciens.

Réplique du génie par le génie, ces chefs-d'œuvre nous offrent la traduction des dogmes ou
des allégories en honneur dans l'antiquité. Il y a plus; le graveur en pierres fines a maintes fois
puisé son inspiration chez les statuaires ou les peintres qui l'avaient précédé.

Artistes désintéressés, les maîtres de la glyptique ont reproduit les grandes œuvres de
Phidias et de Polyclète, d'Apelles et de Parrhasius.

Notre langue n'a pas de termes pour définir le rôle de ces hommes étranges, à la fois
créateurs et gardiens. Séduits par le talent de leurs pairs, ils l'ont voulu célébrer dans une
langue qui leur fût personnelle. Ainsi ont-ils créé.

Car, encore qu'ils aient emprunté la ligne ou la couleur à leurs devanciers, la méthode, le
rythme, le style dont ils ont usé est à eux. La glyptique a pu se faire la cliente du peintre ou
du statuaire, son verbe sobre, distingué, souple et fin, commande l'attention de l'artiste et de
l'amateur.

La glyptique condense, réduit, mais où l'artisan vulgaire n'aurait vu qu'une copie, le graveur
en pierres fines transpose le parfum, la grâce de l'œuvre type, et sa topaze vaut le Paros du
sculpteur.

Par là même que la pierre gravée porte l'empreinte des plus belles œuvres de l'art plastique,
elle a fait cet art plus célèbre, plus populaire. Les graveurs en pierres fines sont des
propagateurs.

I. A. Chabouillet.
Tome XXIV.

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