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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Tourneux, Maurice: Prosper Mérimée: Ami de Delacroix. Ses dessins et ses aquarelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0300

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PROSPER MÉRIMÉE AMI DE DELACROIX. 271

plaires) ; et — à quelques épreuves seulement — celle que M. Alfred Primaire a gravée pour une
édition restée à l'état de projet; l'eau-forte formant frontispice de l'édition in-8° imprimée à Bruxelles,
est due à la pointe d'un grand artiste, elle a été exécutée, comme les bois, d'après le croquis fait
pendant le siège. Le cahier de Mérimée, resté aux Tuileries, y a sans doute été détruit ou, sort plus
vraisemblable, il a été enlevé pendant la Commune, avec bon nombre d'autres volumes déposés dans les
bibliothèques de l'empereur et de l'impératrice. C'est à celle-ci encore que, deux ans auparavant,
Mérimée avait offert le Manuscrit de Lokis qu'il remania tant de fois : « Je pense, écrit-il à l'Inconnue
le 23 février 1869, que vous trouverez mon ours plus présentable sous sa nouvelle forme. Quand je
puis peindre, j'y fais des illustrations pour le donner à l'impératrice quand je reviendrai à Paris. Ne
croyez pas que je représente toutes les scènes, celle par exemple où cet ours s'oublie... » Enfin, il
existerait une autre nouvelle (inédite) dont le manuscrit serait orné de vues d'Orient et spécialement de
chats vautrés dans les rues ou sur les terrasses. Mérimée aimait fort les chats, animaux aristocratiques
et élégants, qui « prouvent, disait-il à M. Champfleury, leur susceptilité par leur politesse ». Mais son
crayon un peu rêche et maigre était impropre à saisir la grâce exquise et les poses câlines que
Delacroix a tant de fois surprises. Au reste, il serait injuste de juger cette partie de son œuvre par le
sevd spécimen que nous en connaissons, et qui est précisément dans le curieux livre de M. Champfleury,
un chat dévorant des oiseaux, copié au British Muséum sur une peinture contemporaine de la
XVIIIe dynastie égyptienne.

En somme, quelles qu'aient été les prétentions artistiques de Mérimée, ses tentatives seraient
beaucoup moins intéressantes si elles ne permettaient de comparer ce talent d'amateur à l'art
supérieur des moindres récits, des moindres articles môme sortis de sa plume. Mais ces notes rapides
sur un passe-temps dont il n'a jamais pris le public pour juge sont une introduction naturelle à
l'étude d'un côté peu connu de sa vie littéraire : nous avons parlé de Mérimée dessinateur; nous
le montrerons bientôt chargé de rendre compte de deux Salons très-oubliés, celui de 1839 et celui
de 1853.

Maurice Tourneux.
 
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