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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Heulhard, Arthur: Art dramatique, [5]
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Expositions
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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0356

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CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE.

327

répondais pas assez vite, parce que je n'avais pas bien entendu,
le caporal de garde s'est jeté sur moi en m'insultant... et m'a
donne'."., un soufflet. (Les poings crispés, la poitrine haletante,
Christian continue.) Je ne sais... comment... cela s'est fait...
mais avant d'avoir eu le temps de réfléchir... je tenais... le gueux
à la gorge... et je l'étranglais... Les hommes du poste sont
tombés sur moi à coups de crosse... pour me faire lâcher... Jean-
Baptiste, voyant qu'ils m'assommaient, s'est jeté sur eux... il a
arraché le fusil d'un de ces hommes... et en a tué trois... les
autres l'ont... haché sur place... Moi, je viens de passer... devant
le conseil de guerre. Demain... à midi... je serai fusillé. » Midi
sonne à l'horloge du moulin, et Christian tombe raide sur le
parquet, à l'instant où l'appariteur allemand lit, après un roule-
ment de tambour, cette dépêche laconique : « Grande victoire!
Le général de Werder a battu complètement l'armée de Bour-

baki. Vive l'empereur Guillaume ! Le maire : Placiard. » C'est
fini. Le dernier tableau nous montre Christian, vieilli, cassé,
les cheveux tout blancs, et, la pauvre Grédel, vêtue de noir, avec
une cocarde tricolore h sa toque alsacienne; ils franchissent tous
deux la nouvelle frontière, pour achever leur vie sur le territoire
français.

J'ai eu beaucoup de peine h condenser, en quelques lignes,
l'œuvre touffue des romanciers alsaciens, et j'ai dû substituera
leur prose naïve et imagée une prose sans saveur propre. Je
vous engage à lire Alsace! dans le texte de MM. Erckmann-
Chatrian. Vous serez bouleversé non seulement par l'émotion
patriotique qui jaillit de chaque phrase, mais encore par l'art
simple et vigoureux qui préside à l'ordonnance des tableaux.
On dirait d'un drame de Sedaine sur un canevas d'Agrippa
d'Aubigné! Art h un Heulhard,

EXPOSITIONS

France. — M. Edmond Turquet, sous-secrétaire d'État des
Beaux-Arts, a pris une décision à laquelle on ne saurait trop
applaudir. Il a résolu de faire tous les trimestres, dans la salle
des Tapisseries au Louvre, une exposition publique des œuvres
d'art achetées par l'État pour les musées nationaux.

Cette excellente innovation a reçu sa première application
et l'on a été unanime à louer les deux acquisitions exposées :
le Dormoir de Théodore Rousseau acheté au prix de 49,000 fr.
à la vente Edwards, et la terre cuite polychrome, une Madone,
bas-relief italien du xv° siècle, provenant de la chapelle d'une
villa appartenant à la marquise Vettori ; on est loin d'avoir eu
les mêmes éloges pour le don fait au Louvre par M. Lucien

Double en mémoire de son père, le célèbre Curieux 1. Ce dernier
a laissé maints tableaux beaucoup plus dignes d'un connaisseur
si justement renommé, témoin son Rembrandt, son Frans
Hais, tous deux si magistralement gravés par Jules Jacquemart,
l'admirable Géographe de Van der Meer de Delft, etc., etc. Le
Gonzalès Coques offert au Louvre ne justifiera guère, aux yeux
de la postérité, la réputation si méritée d'homme de goût de feu
M. Léopold Double.

Pays-Bas. — Le 20 mars s'ouvre à La Haye, dans le Palais
royal, une exposition rétrospective de tableaux, au profit des
victimes des dernières inondations.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ETRANGERE

Franck. — Le Tribut de Zamora passera décidément avant
la fin du mois à l'Académie de musique.

M. Vaucorbeil compte donner, le vendredi 25 mars, la
première représentation du nouvel ouvrage dj Gounod. Le
maître dirigera l'orchestre.

— Le comité institué pour l'érection du monument de
Rabelais à Chinon vient d'être informé par le sous-secrétaire
d'État aux beaux-arts que MM. Thiébaut frères sont chargés
de la fonte en bronze de la statue de M. Hébert et des deux
bas-reliefs qui doivent en décorer le piédestal.

Le ministre de la guerre a, de son côté, prévenu le comité
qu'il demanderait au Président de la République la cession
gratuite de 15,000 kilos de fonte pour subvenir à une partie des
frais de cette œuvre nationale.

Dans une réunion récente tenue chez M. Wilson, sous-
secrétaire d'État aux finances, sous la présidence de M. Joubert, i
député de Chinon, le comité a décidé qu'une grande représen-
tation avec conférence serait donnée au bénéfice de la sous-
cription.

— La souscription ouverte pour l'entretien de la tombe de
Chopin chez MM. Durand, Schœnewerk et Cie, éditeurs de
musique, a été close ces jours-ci. Le comité, composé de MM. le
prince Czartoryski, d'Eichthal, Franchomme et Gavard, ainsi
que de M">os la princesse Marceline Czartoryska, baronne N. de
Rothschild et Dubois, a décidé que la somme recueillie serait
remise à la maison Pleyel.

Le représentant de cette grande manufacture de pianos,

M. Wolf, s'est engagé, au nom de la maison, à entretenir et à
réparer la tombe avec le revenu du capital placé en rentes sur
l'Etat. La durée du monument élevé en 1849 à la mémoire du
maître par ses amis et ses élèves se trouve ainsi assurée.

— Par décret en date du 9 mars, rendu sur le rapport du
président du Conseil, ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts, M. Léon Flahaut, artiste peintre, est nommé che-
valier de la Légion d'honneur. Médaille en 1869. Médaille
de 20 classe en 1878. Hors concours.

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer également la
nomination de M. Rodolphe Julian, l'excellent artiste à l'ini-
tiative de qui l'on doit la fondation d'une Académie privée qui
a donné et continue de donner les plus brillants résultats.

— M. Bouffé, l'éminent comédien, vient d'être nommé
officier d'académie par le ministre de l'instruction publique.

— Parmi les architectes, ingénieurs, peintres et sculpteurs
suisses et allemands occupés à Paris pendant toute la semaine
parles exigences de leur profession, ainsi que parmi les jeunes
gens qui habitent la capitale pour étudier les trésors artistiques
qu'elle renferme, beaucoup ont exprimé le désir de recevoir un
enseignement théorique et systématique et d'être initiés à l'his-
toire spéciale de l'art français.

Un comité provisoire, constitué pour étudier les moyens de
répondre à ce désir, s'est mis en rapport avec M. le docteur
Salvisberg, qui s'est déclaré prêta entreprendre cette tâche. Ce
comité invite les artistes et les amateurs des arts à le seconder
dans la réalisation de ce projet.

1. Voir page 269.
 
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